Cas d'un inceste Fatwa No: 359374
- Fatwa Date:20-9-2017
A salam aleycoum,
Je vous ai fait parvenir une question (2671023) et vous m’avez répondu. Je vous en remercie. Cependant, je ne vous cache pas ma déception. En effet, je vous ai raconté une histoire, un cauchemar qui est en cours et vos réponses sont des cas similaires à mon histoire. J’ai bien dit similaires , car en vrai, elles n’ont rien avoir avec mon histoire. Au vue de la gravité, j’aurais aimé une réponse à ma propre question et non pas des réponses que j’avais déjà lues en naviguant sur votre site. Alors je vous redemande, s’il vous plaît, de me donner des réponses à ma question 2671023.
Barakallah o fikoum. Qu’Allah vous préserve et je vous présente d’avance mes excuses pour ma franchise. Je vous rappelle ma question :
Une sœur musulmane est mariée depuis 2007 et a 4 enfants avec son mari. Le père a eu des actes incestueux envers sa fille depuis l'âge approximatif de ses 3 ans. Aujourd’hui, elle a 8 ans. La fille se confie à sa mère qui tout de suite la protège, la rassure et essaye de trouver des solutions pour le bien de son foyer. Malgré les regrets qu'a pu avoir son mari et malgré son repentir sincère avec prières nocturnes, le fait qu’il a fait aussi la ‘Umra et toutes les précautions et les règles mises en place par la mère, il a récidivé et cela à plusieurs reprises. La mère a fait preuve de patience en restant avec lui. Elle précise qu’elle ne l’a jamais dénoncé aux autorités ni à sa belle-famille. La dernière fois, c'était un matin pendant le mois du Ramadan. Sa fille vient à son chevet et lui dit qu'elle a de nouveau été victime pendant la nuit d'attouchements sexuels. Elle n'a pas vu son visage, mais elle est sûre que c'est son père. Le père nie en bloc les faits. La mère ne lui fait plus confiance et ne veut pas non plus veiller la nuit, chose qui est complètement impossible. Elle souhaiterait le divorce, mais aimerait avoir vos précieux conseils incha’Allah afin de prendre la bonne décision. Peut-elle mentir à ses parents et à ses proches lorsqu'elle devra justifier la demande de divorce ? Quels doivent être les agissements de la mère envers un homme incestueux ? A-t-elle droit à une compensation financière ? Le père peut-il garder une relation avec ses trois garçons et sa fille ? La mère voudrait vivre dans un pays musulman et se retrouverait du coup seule avec 4 enfants sans mahram, est-ce possible ?
Dans l'attente, je vous remercie infiniment.
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Si le mari s'est repenti, s’est réformé et qu'il n'existe aucune preuve certaine qu'il a recommencé ces actes odieux, il convient alors d'avoir confiance en lui et de le croire lorsqu'il nie ce dont l'accuse sa fille. Par contre, s'il est prouvé qu'il a recommencé, son épouse doit alors le conseiller et prendre les précautions nécessaires afin qu'il ne recommence plus cela. S'il ne s’est pas repenti de son acte, elle peut alors en informer quiconque pouvant l'empêcher de commettre ces choses. Il lui est également permis de se séparer de lui en réclamant le divorce ou le khul'. Il ne lui est toutefois pas obligatoire d'informer sa famille de la raison de cette séparation et elle peut utiliser avec eux une phrase à double sens, ou une allusion, afin qu'ils comprennent ses paroles différemment de ce qu’elle veut dire.
Il n'existe pas de compensation financière pour la femme dont le mari a commis ce genre d'acte odieux. Si le divorce est prononcé ou que le khul' a lieu, la garde des enfants revient à la mère tant que rien ne vient empêcher cela. Si la mère perd la garde de ses enfants, le père ne l’obtient pas tant que sa situation est ainsi. Ensuite, s’il se produit un litige concernant la garde des enfants, c'est alors à un juge islamique de trancher la question ou à ceux qui en font office comme les savants en science religieuse des centres islamiques.
Enfin, si la femme désire résider dans un certain pays, elle n'est pas obligée d’avoir avec elle un Mahram qui y réside, mais elle doit pouvoir y vivre en toute sécurité, s’agissant de sa religion, d’elle-même et de ses enfants.
Et Allah sait mieux.