Allégations mensongères quant aux actions d'al-Khidr dans le Coran Fatwa No: 359530
- Fatwa Date:21-9-2017
Salâm Aleïkoum ! Les islamophobes ont lancé une allégation, ils disent que le Coran autorise de tuer des enfants, en se basant sur l'histoire du Prophète Al-Khîdr (Salla Allâhou Alayhi Wa Salâm).Selon la parole d'Allah, (sens des versets): Puis ils partirent tous deux ; et quand ils eurent rencontré un enfant, l’homme le tua. Alors Moïse lui dit : " As-tu tué un être innocent, qui n’a tué personne? Tu as commis certes, une chose affreuse ! L’autre lui dit : " Ne t’ai-je pas dit que tu ne pourrais pas garder patience en ma compagnie ? " " Si, après cela, je t’interroge sur quoi que ce soit, dit Moïse, alors ne m’accompagne plus. Tu seras alors excusé de te séparer de moi. " Les Tafsirs disent qu’il l'a tué en lui arrachant la tête ! Comment répondre à l'allégation de ceux qui se servent de cette histoire pour dire que le meurtre d'enfants est permis en islam ? Le fait s'est-il réellement produit ou s'agit-il d'une allégorie initiatique ? Pourquoi aurait-il fait cela ?
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Sachez qu'une des caractéristiques des gens égarés est le fait qu'ils abandonnent ce qui est sans ambiguïté pour ce qui prête à équivoque.
Aïcha, , a rapporté que le Prophète () récita le verset (sens du verset) :
C'est Lui qui a fait descendre sur toi le Livre : il s'y trouve des versets sans équivoque, qui sont la base du Livre, et d'autres versets qui peuvent prêter à d'interprétations diverses. Les gens, donc, qui ont au cœur une inclination vers l'égarement, mettent l'accent sur les versets à équivoque cherchant la dissension en essayant de leur trouver une interprétation, alors que nul n'en connaît l'interprétation, à part Allah. Mais ceux qui sont bien enracinés dans la science disent : "Nous y croyons : tout est de la part de notre Seigneur !" Mais, seuls les doués d'intelligence s'en rappellent. (Coran 3/7)
Le Prophète () a dit ensuite :
Si tu vois ceux qui mettent l’accent sur les versets à équivoque, ce sont ceux-là qu’Allah a mentionnés, prenez donc garde à eux.
Cette façon de faire est un signe du fait de suivre ses passions, car c'est ce qui empêche celui qui soulève ce genre d'équivoque de faire attention aux nombreux textes qui interdisent le meurtre sans raison. En effet, en Islam, on ne tue pas les enfants même en situation de guerre contre un ennemi. Ibn 'Umar, qu'Allah soit satisfait de lui, a rapporté : On trouva une femme morte lors d'une bataille et le Prophète () interdit alors de tuer femmes et enfants. (Boukhari, Mouslim)
Burayda, qu'Allah soit satisfait de lui, a rapporté : Lorsque le Prophète () nommait quelqu'un à la tête d'une armée ou d’une brigade, il l'exhortait à craindre Allah et à bien se comporter avec les musulmans qui étaient avec lui, puis disait :
"Conquérez au nom d'Allah, pour la cause d'Allah et combattez ceux qui renient Allah ! Conquérez, ne dérobez point de butin, ne trahissez point, ne mutilez point de cadavres et ne tuez point d'enfants..." (Mouslim)
Concernant le récit d'al-Khidr, ‘, et du garçon, elle s'est réellement produite et cela est prouvé par l'étonnement et la désapprobation de cet acte par Mûsâ (Moïse), ‘. Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) :
Puis ils partirent tous deux; et quand ils eurent rencontré un enfant, [l'homme] le tua. Alors [Moïse] lui dit : "As-tu tué un être innocent, qui n'a tué personne ? Tu as commis certes, une chose affreuse !" (Coran 18/74)
En effet, il n'y aurait aucun sens à cette désapprobation si cette histoire n'était pas vraie. Cette désapprobation démontre ainsi qu'il était interdit de tuer un enfant dans leur Législation et si al-Khidr, ‘, le fit, ce n’est que parce qu'Allah lui révéla de le faire pour une raison particulière. Al-Qurtubî, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit dans son exégèse : Al-Khidr le tua étant donné ce qu’il savait de sa conduite, et du fait qu’il avait la nature d’un mécréant, comme indiqué dans un hadith authentique, et que s'il était parvenu à l’âge de raison, il aurait accablé ses parents par sa mécréance. Tuer un enfant n'est donc pas impossible si Allah le permet, car Allah fait tout ce qu'Il veut et est Omnipotent... Cela démontre donc que ce meurtre provenait d'une Révélation. Tel est le sens de l'histoire à propos de laquelle vous nous avez questionnés. Al-Nawawî, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit en explication de la lettre d'ibn 'Abbâs, qu'Allah soit satisfait de lui et de son père, aux Khawâridjs : Ses paroles : "Ne tue pas les enfants sauf si tu sais ce qu'al-Khidr savait à propos du garçon qu'il tua" signifient qu'il est interdit de tuer les enfants et de s'appuyer sur l'histoire d'al-Khidr pour le justifier, car al-Khidr ne le tua que sur ordre d'Allah pour une raison spécifique comme l'indique la fin de l'histoire en disant : "[...] Je ne l'ai d'ailleurs pas fait de mon propre chef. [...]" (Coran 18/82) Ainsi, si quiconque sait cela à propos d'un enfant alors qu’il le tue, mais il est connu que personne ne peut savoir cela et qu'il est donc interdit de tuer les enfants.
Nous attirons ici votre attention sur le fait que le musulman doit éviter autant que possible les doutes afin d’obtenir le salut. En effet, un doute peut s'installer dans le cœur et être ensuite utilisé par le diable pour égarer la personne. Ibn al-Qayyim, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit : Cheikh al-Islâm, qu'Allah soit satisfait de lui, m'a dit après que je l'ai harcelé de questions équivoques : "Ne fais pas de ton cœur une éponge qui absorbe les questions équivoques, au point qu’il n’y ait plus rien d’autre qui en sorte, mais rends-le comme un verre hermétique, et laisse les équivoques passer à sa surface sans s'y enraciner, en les voyant ainsi grâce à sa limpidité et en les repoussant par sa solidité, car si tu lui fais absorber toutes les équivoques qu'il verra passer, il deviendra leur siège." Je ne me souviens pas avoir autant bénéficié d'un conseil à propos des équivoques que de celui-ci. L'équivoque ne se nomme ainsi qu'en raison du fait que la vérité s’y mêle au mensonge. En effet, l'équivoque revêt l'habit de la vérité sur un corps de mensonge. (Miftâh Dâr al-Sa'âda)
Et Allah sait mieux.