Peut-être le fait de mourir après eux serait-il un bien pour vous et pour eux
Fatwa No: 36131

Question

Je suis toujours inquiète de perdre ma mère, mon père ou ma sœur. J’essaye de chasser cette idée en récitant le Coran et en invoquant Allah, exalté soit-Il. J’ai foi en le fait que la mort est la prédestination d’Allah, exalté soit-Il, et qu’elle surviendra inévitablement, mais parfois je souhaite mourir avant que ne se produise un mal que je ne désire pas et que je redoute. Si j’invoque Allah, exalté soit-Il, de me faire mourir, ce n’est pas que je ne suis pas satisfaite de la vie, mais que je crains de perdre mes parents. Je sais qu’Allah, exalté soit-Il, est courroucé contre moi quand je souhaite la mort.

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons : 

 

La mort est un sort inévitable qu’Allah, exalté soit-Il, a décrété pour Adam et sa descendance. Il dit, exalté soit-Il (sens du verset) :  Toute âme goûtera la mort  (Coran 3/185).

 

Lors des épreuves qui atteignent ses parents, ses biens ou autres, l’homme a à sa disposition un acte d’adoration qui le rapproche de son Seigneur, exalté soit-Il, à savoir la patience.

 

D’après Suhaïb, qu’Allah soit satisfait de lui, le Prophète () a dit :

 

 La vie du croyant est étonnante ! Il ne lui arrive que du bien, et ceci est exclusivement réservé au croyant. Lorsqu’une bonne chose lui arrive, il remercie Allah, Exalté soit-Il, et cela est un bien pour lui, et lorsqu’il lui arrive un malheur, il fait preuve d’endurance ce qui est un bien pour lui  (Mouslim).

 

Egalement dans le cadre de l’éthique à observer en cas de calamité, il faut dire :  Innâ Lillâhi wa Innâ Ilayhi Râdji'ûn  (Certes nous sommes à Allah, et c’est à Lui que nous retournerons). Allah, exalté soit-Il, dit (sens des versets) :

 

 Et fais la bonne annonce aux endurants, qui disent, quand un malheur les atteint : “Certes nous sommes à Allah, et c’est à Lui que nous retournerons”. Ceux-là reçoivent des bénédictions de leur Seigneur, ainsi que la miséricorde ; et ceux-là sont les biens guidés  (Coran 2/155-157).

 

Sachez également, ma sœur, que ces idées ouvrent la porte aux instigations du Diable pour vous affliger, troubler votre âme et vous détourner des activités mondaines et religieuses qui lui sont plus utiles. Méfiez-vous de suivre ses pas et occupez votre temps aux évocations et aux autres œuvres recommandées par la Charî'ah. Sachez que notre malheur d’avoir perdu le Prophète () est plus grand que de perdre tout autre bien-aimé.

 

Regardez ce que le Prophète () avait dit à Aïcha, qu’Allah soit satisfait d’elle, qui était la personne qu’il aimait le plus. Elle rapporta qu’elle se plaignit une fois d’avoir mal à la tête. Le Prophète () lui dit :  Si tu meurs avant moi, j’implorerai le pardon d’Allah pour toi et je L’invoquerai en ta faveur  (Boukhari).

 

Et puis, peut-être que le fait de mourir après eux serait un bien pour vous et pour eux, et vous permettrait de multiplier les œuvres de bienfaisance ou de vous repentir ou d’invoquer Allah, exalté soit-Il, et demander Son pardon en leur faveur.

 

Quant au fait de souhaiter la mort, cela est illicite, et vous devez plutôt confier votre sort à Allah, exalté soit-Il, comme nous l’indique la Sunna. Et Allah, exalté soit-Il, seul connaît l’issue de toute chose. 

 

Et Allah sait mieux.

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