Salam alykoum,
Je voudrais devenir archéologue et donc cela implique que je sois amené à déterrer des corps et je voudrais savoir si l'islam l'autorise car la plupart du temps c'est pour écrire l'histoire ou trouver un remède contre des maladies comme les archéologues qui le font aujourd'hui pour trouver un remède à la peste par exemple. De plus les villes qui ont subi le châtiment d'Allah ou le corps du pharaon a été laissé en témoignage : Nous allons aujourd’hui épargner ton corps, afin que tu deviennes un signe pour tes successeurs. Cependant, beaucoup de gens ne prêtent aucune attention à Nos signes (d’avertissement) ? (Coran 10/92). Les archéologues déterrent les témoignages d'Allah et appuient l'islam. Donc par cela est ce que ce métier est autorisé ? Et si oui est-ce qu’Allah nous récompense pour ce travail ? Merci d'avance.

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

Il n'y a aucun mal à faire des études dans ce domaine avec les objectifs cités, car le Noble Coran pousse les gens à parcourir la terre et à étudier les vestiges des anciennes communautés afin d’en tirer des leçons. Allah, exalté soit-Il, dit (sens des versets) :

• Que ne voyagent-ils sur la terre afin d'avoir des cœurs pour comprendre [...] (Coran 22/46)

• Dis: Parcourez la terre et regardez ce qu'il est advenu de ceux qui traitaient la vérité de mensonge. (Coran 6/11)

• Ne parcourent-ils pas la terre, pour voir ce qu'il est advenu de ceux qui ont vécu avant eux? Ils étaient [pourtant] plus forts qu'eux et ont laissé sur terre bien plus de vestiges. Allah les saisit pour leurs péchés et ils n'eurent point de protecteur contre Allah. (Coran 40/21)

• Ne parcourent-ils donc pas la terre pour voir ce qu'il est advenu de ceux qui étaient avant eux ? Ils étaient [pourtant] plus nombreux qu'eux et bien plus puissants et ils [avaient laissé] sur terre beaucoup plus de vestiges. Mais ce qu'ils ont acquis ne leur a servi à rien. (Coran 40/82)

Cet étudiant peut donc se spécialiser dans cette science et nous espérons qu'il en sera récompensé si son objectif est d'en tirer des leçons ou de profiter de l'expérience et des sciences de ces peuples. Il faut toutefois prendre garde de ne pas approuver et exalter les actes des polythéistes et leur opposition à Allah, exalté soit-Il, et à Son Prophète ().

Concernant la façon de traiter avec des dépouilles humaines, Allah, exalté soit-Il, honora l'être humain et le privilégia par rapport à nombre de Ses créatures. Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) :

Certes, Nous avons honoré les fils d'Adam. Nous les avons transportés sur terre et sur mer, leur avons attribué de bonnes choses comme nourriture, et Nous les avons nettement préférés à plusieurs de Nos créatures. (Coran 17/70)

Un des honneurs faits à l'être humain est que la Législation islamique l'a préservé de tout manque de respect après sa mort et a interdit la mutilation, même lorsqu'il s'agit de la dépouille d'un mécréant. L'Islam considère également que briser les os d'un défunt revient à briser les os d’un vivant.

Cependant, faire des expériences sur l'être humain et disséquer sa dépouille dans un but médical et scientifique comporte d’immenses avantages pour la société, permet de sauver des vies et de préserver la santé de certaines personnes et bien d'autres avantages encore. Partant de cela, il est donc permis d'étudier ces cadavres en se basant sur la règle islamique stipulant de prendre en compte l'intérêt général si les dommages subis en ce faisant sont moindres que ceux résultant de la non-prise en compte de cet intérêt général.

Or, l'un des intérêts de la dissection de la dépouille de l'être humain est l'apprentissage de la médecine et de la chirurgie dans le but de sauver la vie de malades et il s'agit là d'un intérêt nécessaire.

Quant à la violation du caractère sacré de la dépouille humaine, elle est permise dans le cas d'un intérêt prédominant. La règle islamique stipule que lorsque deux intérêts entrent en conflit, l'intérêt prédominant prévaut alors que lorsque deux préjudices entrent en conflit, le moindre des deux peut être commis pour éviter le plus grave. Or, l'intérêt de soigner des malades et de préserver la santé de la société est un intérêt général qui prévaut sur l'intérêt individuel interdisant la dissection de la dépouille d'un être humain. Il ne fait également aucun doute qu'éviter une nuisance à un être vivant prévaut sur le fait d'éviter une nuisance à un mort lorsque ces deux nuisances entrent en conflit.
De plus, l'apprentissage de la médecine fait partie des obligations collectives que la communauté se doit de remplir. Or, cela est aujourd'hui lié à l'anatomie et à d'autres branches de la médecine; et ce qui est indispensable pour qu’une obligation soit remplie est également une obligation.

Et Allah sait mieux.