L’aumône légale pour quelqu’un qui a acheté une maison pour y habiter puis a émis l’intention d’en faire un commerce ou hésite à le faire. Fatwa No: 414856
- Fatwa Date:12-4-2020
Je possède un appartement que je prépare pour le louer (vu qu’il n’y a pas à payer de zakât sur sa valeur en soi). Mais j’ai à ce sujet deux questions : La première : Si une personne me propose de le racheter, quel est le statut de sa zakât ? La deuxième : Si j’ai deux intentions, celle de le louer et de le vendre, laquelle des deux dois-je faire prévaloir et comment dois-je compter le montant de la zakât ?
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et
Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Concernant votre première question : Si vous n’avez pas eu l’intention en
faisant l’acquisition de cet appartement d’en faire du commerce, d’en
dégager des bénéfices, alors il n’est pas sujet à la zakât – comme vous le
savez – et ceci même si actuellement vous l’avez mis en vente ou que
quelqu’un vous a fait une proposition d’achat. Ce qui doit être pris en
compte pour l’obligation de la zakât c’est l’intention d’en faire du
commerce, pas l’intention de le vendre quand on a besoin de le faire ou
parce qu’on n’a pas envie d’acquérir de la marchandise.
Il est dit dans Al-Mawsû’a al-Fiqhiyya al-Kuwaytiyya : Les juristes sont
unanimes pour dire que la zakât d’un bien destiné au commerce a pour
condition que le propriétaire ait émis l’intention d’en faire du commerce
au moment où il l’a acheté ou en a fait l’acquisition. L’intention qui est pris
en compte pour être redevable de la zakât est celle du moment où il a pris
possession du bien. En effet, commercer est un acte, et tout acte a
forcément une intention qui l’accompagne. S’il a fait juste l’acquisition de
bien pour le posséder et qu’il a par la suite eu l’intention d’en faire du commerce, ce bien ne devient pas pour autant redevable de la zakât sur les biens commerciaux. Fin de citation.
Pour votre deuxième question : Si vous hésitez entre louer ou vendre cet appartement, dans ce cas aussi, et à plus forte raison, le bien n’est pas sujet à la zakât. En effet, si la résolution de faire du commerce avec un bien acquis juste pour le posséder n’est pas concerné par la zakât, alors que dire si on hésite à le faire – soit qu’on n’a pas encore pris la décision d’en faire du commerce, puisqu’à priori les biens ne sont pas soumis à la zakât jusqu’à ce que la situation l’exige. On a demandé à shaykh Al-‘Uthaymîn, : un homme possède une terre et ne sait pas ce qu’il a l’intention d’en faire. Doit-il la vendre, la travailler, la louer ou y habiter. Doit-il payer la zakat sur cette terre quand une année s’est écoulée ? Il répondit : Par principe de base, cette terre n’est pas concernée par la zakât. Tant qu’il n’est pas fermement résolu à l’utiliser pour du commerce. Il n’a pas de zakât à payer pour cette terre car il est encore hésitant. Et s’il hésite ne serait-ce que d’un pour cent il n’y a pas de zakât. Fin de citation.
Et Allah sait mieux.