Accepter l’aumône provenant des taxes sur les fabriquants d’alcool Fatwa No: 41720
- Fatwa Date:1-5-2016
Un gouvernement non islamique a présenté des aides financières à un groupe de jeunes musulmans. Est-il permis de profiter de ces aides ou est-il préférable de les rendre à ceux qui les ont payés ? Notons que ce gouvernement a déclaré que cet argent provenait des taxes imposées aux producteurs de boissons alcoolisées, de tabac et d’autres produits prohibés. Nous vous sollicitons de bien vouloir nous éclairer sur ce sujet, qu’Allah vous accorde la meilleure récompense.
(Question posée par un groupe de jeunes musulmans d’Asie du Sud-Est)
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses compagnons :
Ces sommes rassemblées sous forme de taxes ont à la base été payées par des compagnies engagées dans des activités illicites. Elles sont comparables à l’argent payé par un homme pour commettre l’adultère, pratiquer les jeux d’argent et autres. Il est impossible de les rendre à ces compagnies car cela reviendrait à les aider dans leurs péchés. Le cas échéant, la seule solution est de les donner en aumône aux nécessiteux.
A ce sujet, al-San`âni rapporte l’avis d’Ibn al-Qayyim, qu'Allah lui fasse miséricorde : Cet argent, quel qu'il soit doit être donné en aumône et ne doit pas être rendu à celui qui l’a payé car celui-ci l’a dépensé de bon gré en contrepartie d’un intérêt. Il ne doit donc pas le récupérer, d’autant plus que c’est un gain vil qu’il faut dépenser en aumône. Il ne faut pas aider le pécheur en le laissant réaliser son intérêt et en lui rendant en plus son argent.
Citons, parmi les propos d’Ibn al-Qayyim, qu'Allah lui fasse miséricorde, à cet égard : Si l’argent reçu avait été payé en contrepartie d'une chose prohibée comme l’alcool, la viande de porc, l’adultère ou la fornication, il ne faut pas le rendre car il a été payé de bon gré et en échange d'une chose prohibée. Il n’est pas permis de garantir au pécheur l'argent et la chose prohibée.
Ceci dit, nous disons à ces frères qu’ils ont le droit de prendre cet argent et de le distribuer aux Musulmans pauvres et indigents qui le méritent.
Et Allah sait mieux.