Il ne faut pas rompre les liens du sang Fatwa No: 452491
- Fatwa Date:24-1-2022
Assalam Aleykoum,
Ma question concerne les liens de sang. Il y a 3 ans une dispute a éclaté entre ma petite sœur et moi, et elle ne m’a plus adressé la parole pendant 18 mois malgré mes tentatives de réconciliation. La dispute était au sujet de ses enfants elle estime que je ne l’aide pas assez sachant que moi j’ai aussi 2 enfants un mari, un foyer et un travail à plein temps alors qu’elle a 2 enfants, un mari, un foyer et était en congé parental. Je ne mets pas en doute ce qu’elle me reproche mais qu’Allah m’en soit témoin j’aimais ma sœur et ne ressentais vraiment pas ses frustrations car moi-même était prise par les miens. Ces 18 mois ont été rabaissants et humiliants car elle m’a tourné le dos et a critiqué tous les aspects de ma vie. Aujourd’hui nous nous reparlons et nous ne sommes pas revenues sur la dispute car son manque de sagesse ne le permet pas, elle considère que je suis totalement en tort et me l’a dit, je préfère donc ne pas revenir sur cela et m’en remettre à Allah. Mon cœur aujourd’hui a mal et je préfère pour ma santé spirituelle et physique ne pas la côtoyer mais rester respectueuse envers elle et être présente à ses côtés que quand nous nous retrouvons chez nos parents. Si je fais cela est-il considéré comme une façon de couper les liens de sang ? Je crains Allah et crains que cela me porte préjudice car ma sœur est un être comme moi, nous faisons des erreurs et méritons le pardon, je lui pardonne mais je veux aussi prendre soin de moi et m’éloigner.
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
La religion nous enjoint à la concorde et l’amour entre les croyants. Allah dit : En réalité, les croyants sont des frères. Réconciliez donc vos frères ! Craignez Allah de manière à être touchés par Sa grâce ! (Coran 49/10).
Selon Al-Nu’mân ibn Bachîr, qu’Allah les agrée lui et son père, le Messager d’Allah () a dit : Les croyants, dans leur affection, leur miséricorde et leur compassion réciproques, sont semblables à un seul corps : lorsque l’un de ses membres se plaint, c’est tout le corps qui lui répond par l’insomnie et la fièvre. (Boukhari et Mouslim). Les enseignements de ce hadith sont valables à plus forte raison concernant les membres de sa famille au sujet desquels il est obligatoire de préserver les liens avec eux et interdit de les rompre.
Si votre sœur vous a effectivement délaissée durant toute cette période, elle est coupable d’un péché pour avoir rompu les liens du sang. Elle n’avait pas à se comporter ainsi d’autant plus que la raison qui l’a poussée à le faire est insignifiante. Vous avez bien fait de prendre l’initiative de vous réconcilier. Quand deux personnes se disputent, la meilleure des deux est celle qui salue l’autre en premier. C’est une bonne chose qu’elle soit revenue à la raison et cessé de vous délaisser. Et sans aucun doute, revenir sur le passé n’est pas faire preuve de sagesse. Le mieux étant de ne pas l’évoquer et essayer de l’oublier.
Quant au fait de garder ses distances avec elle et n’avoir de contact uniquement dans certaines limites, il convient de faire ce que vous considérez relever de l’intérêt général. Si vos contacts avec elle restent limités, cela ne signifie pas que vous rompez les liens du sang. Le cadi ‘Iyâd a dit : Différents degrés de mérite peuvent caractériser les liens du sang. Certains de ces degrés sont plus méritoires que d’autres. Le plus petit de ces degrés correspond à s’abstenir de délaisser ses proches et rétablir les liens avec eux en leur adressant la parole, ne serait-ce qu’en les saluant … Fin de citation.
Et Allah sait mieux.