Je travaille dans un hôpital dans un pays occidental et il y a dans cet hôpital un groupe de médecins musulmans. Tous les vendredis nous nous réunissons pour accomplir la prière du vendredi dans un lieu qui nous est spécifique à l’intérieur de l’hôpital. Notre nombre varie mais habituellement nous sommes entre sept à quatorze personnes. J’ai l’intention de résider dans ce pays pour cinq ans soit la durée de mon contrat. Puis j’irais dans un autre endroit – avec la permission d’Allah – Ma situation est, je le pense bien, celle de presque tous ceux qui prient avec moi.
Quel est le statut d’accomplir la prière du vendredi ainsi sachant qu’il y a deux mosquées ou plus dans la ville et ses alentours à environ neuf et seize minutes de l’hôpital en voiture ? Sachant aussi qu’il ne sera pas simple me concernant de laisser mon poste de travail durant la période avant et après la prière, le temps d’y aller et d’en revenir. Ajoutons à cela le temps de la prière en soi. Cela sera sûrement encore plus difficile pour mes collègues qui travaillent dans les unités de soins intensifs et aux urgences.
J’agis en fonction de l’avis des savants qui affirment qu’il est permis d’accomplir la prière du vendredi à partir du moment où trois fidèles se sont réunis pour le faire. Suis-je considéré en tant que résident durant toute la période où je compte rester dans ce pays et est-ce que notre prière est valide ainsi ?
Je ne souhaite pas mettre un terme à la réunion de ce groupe de fidèles pour cette prière du vendredi que nous accomplissons à l’hôpital parce que cela mènera certains fidèles à ne plus la faire. De plus on ne verra plus notre groupe de musulmans dans l’hôpital.

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Selon l’avis de la majorité des savants, le frère qui nous pose cette question ne devient pas un habitant du pays s’il a l’intention d’y résider pour cinq ans. Pour qu’il soit considéré comme un habitant du pays il faut qu’il ait l’intention d’y résider pour tout le temps.
Dans son Sharh Mukhtasar Al-Khalîl, Al-Kharashî a dit : Décider d’habiter dans un pays est une ferme résolution d’y résider pour toujours et non pas pour une durée limitée, aussi longue soit-elle. Fin de citation.
Dans son Mawâhib Al-Jalîl, Al-Hattâb a dit : Al-Bâjî dit au sujet de considérer un individu comme un habitant du pays : c’est y résider avec l’intention de s’y installer pour toujours. Ibn Farhûn et Ibn Al-Furât et d’autres ont également rapporté ces propos. Dans son Al-Tawdîh, dans le chapitre du pèlerinage, il a dit : En vérité, s’installer dans un pays c’est y résider sans avoir l’intention d’en partir. Fin de citation.
En conséquence, la prière du vendredi du frère et de ses collègues n’est pas valide s’ils sont, au même titre que lui, des gens qui n’ont pas l’intention de s’installer définitivement dans le pays – s’ils prient seuls – il leur est obligatoire de prier le Dhohr s’ils ne peuvent pas prier à la mosquée.
Certains savants considèrent que la prière du vendredi est valide pour ceux qui sont dans la situation de l’auteur de la question et ses collègues, s’ils voient qu’il y a un intérêt à la faire.
D’autres savants n’établissent pas de distinction entre un fidèle qui réside dans un pays en ayant l’intention de s’y installer et un autre qui n’a pas l’intention de s’y installer. Et tout comme il leur est obligatoire d’accomplir la prière du vendredi, elle est valide si l’un ou l’autre l’accomplit.
Cheikh Al-Islam ibn Taymiyya a dit – comme cela est mentionné dans Majmû’ Al-Fatâwa : Ces avis comprennent une classification des gens en trois catégories : un voyageur, un résident permanent ... et le troisième est un résident non permanant. Pour ce troisième homme, les savants considèrent qu’il leur est obligatoire d’accomplir la prière, le jeûne et la prière du vendredi. Ils affirment : on ne le prend pas en compte dans le nombre de fidèles requis pour que la prière du vendredi soit obligatoire mais on prend uniquement en compte un résident permanant. Or, une telle classification – distinguer un résident en résident permanant et non permanant – est une classification qui ne repose sur aucune preuve du point de vue religieux. Rien ne prouve que la prière du vendredi n’incombe pas à une personne dont on ne tient pas compte pour quantifier le nombre de fidèle requis à l’accomplissement de la prière. Au contraire, toute personne à qui incombe la prière du vendredi alors on doit le comptabiliser pour définir le nombre de fidèle requis pour l’accomplissement de la prière du vendredi. Fin de citation.
Il a dit par ailleurs : Il n’y a pas dans le Livre d’Allah ni dans la Sunna de Son Messager une catégorie autre que celles correspondantes à un individu voyageur et un autre résident. Un résident est une personne qui habite dans le pays. Toute autre personne est un voyageur qui doit raccourcir ses prières et il leur incombe d’accomplir la prière du vendredi parce qu’ils sont compris dans le verset : Dès qu’est lancé l’appel à la prière du vendredi. (Coran 62/9) et ils n’ont donc pas d’excuses pour ne pas la faire. Aussi, il ne convient pas que dans une contrée musulmane ils se trouvent des gens qui n’accomplissent pas la prière du vendredi sauf ceux qui n’en sont pas capables comme le malade ou le prisonnier. Fin de citation.
Et Allah sait mieux.