La question des frais de livraison dans les ventes en ligne Fatwa No: 461083
- Fatwa Date:25-7-2022
Assalam Aleykoum.
Tout d’abord, je tiens à vous remercier pour le travail incroyable que vous faites pour la communauté.
Qu’Allah vous récompense !
Ma question concerne le commerce en ligne, et plus particulièrement les frais de livraisons.
Imaginons que je vende un produit qui me coûte 5 euros, et que je décide de le vendre à 15 euros.
Cependant, il y a des frais de livraison à prendre en compte.
Disons que ces frais me coûtent 5 euros.
M’est il permis d’unifier le prix à 20 euros, et d’indiquer que les frais de livraison sont gratuits ?
A vrai dire, la question va être plus problématique dans le cas où un produit me coûte 10 euros, que je décide de vendre à 20 euros.
Avec cette fois des frais de livraison assez chers à 20 euros.
Un produit vendu directement à 40 euros sera mieux perçu au yeux du client qu’un produit à 20 euros auquel il va falloir ajouter 20 euros de frais de livraison supplémentaires.
Est-il aussi permis aussi de répartir les prix ? C’est-à -dire avec le second exemple, vendre le produit à 35 euros, avec 5 euros de frais de livraison supplémentaire ?
Baraka Allahu fikoum
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Le principe de base stipule qu’il est à priori permis de présenter sa marchandise au prix qu’on veut. Si un vendeur la présente et qu’un client la lui achète en étant satisfait des conditions et sans avoir été contraint à le faire, alors la vente est permise et valide. Ceci conformément aux versets :
Alors qu’Allah a autorisé le commerce et interdit l’usure. (Coran 2/275).
Vous qui croyez ! Que les uns ne s’emparent pas sans droit des biens des autres, mais que vos transactions soient le fruit d’un consentement mutuel. (Coran 4/29).
Partant, il n’y a aucun mal à ce que vous vendiez ces produits aux prix que vous voulez et même de donner des prix différents à chacun d’eux. Vous pouvez augmenter certains prix parfois et en diminuer d’autres à d’autres moments. Ce qui vous est obligatoire est de faire en sorte que la transaction soit exempte de tout ce qui pourrait la rendre interdite ou de ce qui s’y rattache comme la tromperie, la ruse, la duperie ou d’abuser de l’insouciance du client. Vous n’avez pas à priori à informer le client du prix auquel vous avez acheté la marchandise. Ce qui compte c’est que vous soyez tombés d’accord sur le prix de vente. Sauf s’il s’agit de ventes spécifiques relatives à une responsabilité confiée comme les ventes dites de Murâbaha (donner possession du produit avec un supplément sur le prix initial) ou de Tawliya (donner possession du produit sans supplément ou diminution par rapport au prix initial). Dans ces cas il est obligatoire de l’informer du prix auquel vous avez acheté la marchandise.
Il n’y a aucun mal à ajouter une somme supplémentaire définie au prix de l’article en contrepartie du service de livraison à domicile, selon l’avis le plus juste émis à ce sujet. Dans ce cas, le vendeur a réalisé deux opérations. Une vente et un service pour un salaire donné. Et cela n’a aucune incidence sur la validité du contrat de vente.
Dans son livre Al-Iqnâ’, Al-Hajjâwî a dit : Et dans le cas où le client émet comme condition d’achat que le vendeur lui rende un service supplémentaire au produit acheté comme le fait de lui apporter du bois ou de le couper, ou de lui coudre un vêtement ou le confectionner, ou d’effectuer une récolte, ou de cueillir les fruits d’un arbre, ou autre. Dans ces cas, la vente est valide si le service est connu et le vendeur est obligé de s’y tenir. Fin de citation.
A partir de ce qui a été dit, il vous est permis de vendre le produit au prix que vous avez défini en désignant clairement le prix du service de livraison. Quant au fait de faire croire au client que le transport est gratuit alors que ce n’est pas le cas mais que la valeur de ce service est incluse dans le prix du produit alors cela n’est pas permis en raison de ce que cela comprend de duperie interdite (plus précisément de Tadlîs qui correspond à cacher un défaut de la marchandise ou, dans ce cas, à faire croire à une caractéristique inexistante).
Et Allah sait mieux.