Les règles relatives à qui jure que les châtiments de la tombe n‘existent pas Fatwa No: 463084
- Fatwa Date:21-1-2023
Il y a eu une discussion entre plusieurs personnes autour des châtiments de la tombe. Ce en quoi nous ajoutons foi est que ces châtiments existent. Un de ceux qui nient leur existence s’est levé à la fin de la discussion et a dit : ‘’je jure par Allah qu’il n’y a pas de châtiment dans la tombe.’’ Doit-il expier son serment ? Que doit-il faire ?
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Les châtiments et les bienfaits de la tombe sont un fait fermement établi dans le Coran, les hadiths rapportés de façon notoire, les adeptes de la Sunna et de la communauté des musulmans sont d’accord pour attester de leur existence, y croire et y ajouter foi.
Et encore plus important que de questionner sur l’expiation de son serment, il faudrait appeler cette personne à se repentir à Allah pour avoir polémiquer au sujet de la religion d’Allah en toute ignorance et à s’exprimer au sujet de sa religion sans disposer de savoir. C’est un des plus grands péchés. Allah, exalté soit-Il, dit :
Dis : Mon Seigneur vous interdit seulement de commettre publiquement ou secrètement des actes infâmes, de vous livrer au péché, de vous attaquer injustement à autrui, de Lui associer de fausses divinités sans vous fonder sur la moindre preuve révélée par Lui et de Lui attribuer des prescriptions sans être certains qu’elles émanent de Lui. (Coran 7/33).
Dans son ouvrage I’lâm Al-Muwaqqi’în, Ibn Al-Qayyim a dit : Allah a classé les interdits en quatre niveaux. Il a commencé par le moins grave qui est celui des actes infâmes. Puis celui dont le caractère d’interdiction est un peu plus marqué : le péché et s’attaquer injustement à autrui. En troisième lieu, ce qui est bien plus grave : le polythéisme. Enfin, dans un quatrième temps il cite le degré le plus grave de tous qui consiste à s’exprimer au sujet d’Allah sans disposer de savoir sur Ses Noms, Ses Attributs et Ses actes, et à s’exprimer au sujet de Sa religion et de Ses lois. Fin de citation.
Pour ce qui est de votre question concernant l’expiation de son serment : il nous semble qu’il n’y a pas d’expiation dans ce cas. Que la personne avait pour objectif de faire référence à quelque chose de passé – comme le fait que la religion n’ait pas informé des châtiments de la tombe – ou qu’il visait ce qui devrait arriver à l’avenir. C’est l’avis auquel s’est rangé Ibn Taymiyya.
Dans le livre Matâlib Ulî Al-Nuha, Al-Ruhaybânî a dit : Pour que l’expiation d’un serment soit obligatoire il faut que quatre conditions soient réunies : La première : il faut que le serment concerne un fait à venir qui soit réalisable de façon à ce que ce serment puisse être respecté ou parjuré. Ce qui ne serait pas le cas si le serment concernerait un fait passé ou irréalisable. Un serment n’est pas pris en compte s’il concerne un fait passé et prononcé par une personne qui a menti ou ignorait la réalité de ce dont il parlait tout en pensant dire la vérité, puis s’est avéré que ce fut le contraire de ce sur quoi il avait juré. Dans ce cas il ne lui est pas obligatoire de l’expier. C’est selon Ibn Abd Al-Barr une question qui fait l’objet d’un consensus. C’est aussi le cas si le fidèle l’a dit en mentant en sachant qu’il mentait. C’est un faux serment. Il est appelé en arabe Al-Yamîn Al-Ghamûs soit que c’est un serment qui est ‘’destructeur ‘’ parce qu’il plonge son auteur dans le péché puis en enfer. C’est-à-dire que ce sont les conséquences de son faux serment. Le cheikh Taqî Al-Dîn a dit : Si le fidèle jure sur un fait futur en pensant qu’il dit vrai mais qu’il s’avère que survient le contraire alors son serment n’est pas pris en compte. Il en est de même quand on jure qu’une personne fasse une chose en pensant qu’elle lui obéira mais ne s’exécute pas. Il n’y a pas d’expiation dans ces deux cas puisque c’est un propos vain. Allah, exalté soit-Il, dit :
Allah ne vous tient pas rigueur de vos serments prononcés à la légère, mais uniquement de ceux prêtés délibérément. (Coran 2/225).
Mais l’avis attribué à notre école dit le contraire. Fin de citation.
Et Allah sait mieux.