Est-il permis à qui sacrifie deux moutons d’en garder un pour lui et de faire aumône et en offrir de l’autre ? Fatwa No: 463246
- Fatwa Date:22-1-2023
Allah m’a comblé en me donnant les moyens de faire le sacrifice du mouton. Le premier je souhaite le faire à l’extérieur de mon pays c’est un mouton qui coûte 1300 guinées et peut suffire à nourrir quarante personnes. Le deuxième est à l’intérieur de mon pays, son prix est de 6000 guinées. Est-il permis de faire en sorte que le tiers destiné aux pauvres soit le mouton qui est sacrifié à l’étranger et de réserver celui que je sacrifie ici pour moi ma famille et mes proches ? Ou alors est-il obligatoire de répartir chaque mouton en trois tiers dont un pour les pauvres ?
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Sachez qu’il n’est pas obligatoire de répartir le mouton en trois tiers : un pour le manger, un pour l’offrir et un pour le donner en aumône. C’est seulement recommandé. Pour répondre à votre question qui demande si cela est obligatoire, la réponse est que cela n’est pas obligatoire mais uniquement recommandé.
Aussi, les savants qui sont d’avis qu’il est obligatoire de donner en aumône une partie de la bête sacrifiée - les Shâfi’ites et les Hanbalites – n’obligent pas que ce soit un tiers qui doit être donné. Pour eux, il suffit de donner n’importe quelle quantité de viande tant qu’on peut appeler cela une aumône.
D’autres savants considèrent que ce qui est recommandé c’est de concilier les trois actes : en manger, en offrir et en donner en aumône, sans restreindre cela à un tiers ou tout autre proportion. Ceci conformément au hadith : Mangez-en comme bon vous semble, donnez-en à manger et gardez-en pour vous. Rapporté par Mouslim.
Dans son ouvrage Nayl Al-Awtâr, Al-Shawkânî a dit : Ce hadith prouve qu’aucune quantité de nourriture n’est définie.
Dans l’explication de Al-Kharashî du livre Mukhtasar Al-Khalîl, il est dit : Il a concilié entre le fait d’en manger, d’en donner et d’en faire aumône, sans préciser dans quelles proportions : c’est-à-dire qu’il est recommandé que le fidèle qui fait un sacrifice en mange, en donne en aumône aux pauvres et en donne aussi à ses amis, sans qu’aucune quantité ne soit déterminée. Ni un quart ni rien d’autre. Fin de citation.
Ceci étant, Il est possible de donner n’importe quelle partie de la bête en aumône ou en cadeau, sans prêter attention à la quantité. Il est donc permis à celui qui sacrifie deux bêtes – ou plus – d’en garder une pour lui et de donner en cadeau et en aumône de l’autre bête.
La marge de manœuvre est large – si Allah le veut -.
Et Allah sait mieux.