Les héritiers du grand-père n'ont pas à rembourser la dette de son fils décédé avant lui
Fatwa No: 463294

Question

Salam aleikum Ma question est la suivante : Mon père est décédé الله y rahmou il y a 3 mois de cela. Son père (mon grand père) est décédé 19 jours après lui. Moi et mes 2 frères (J’ai 24 ans, mon frère a 21 ans et mon autre frère 15 ans) essayons de rembourser les dettes de mon défunt père d’un montant de 20.000€.Les frères et sœurs de mon père (donc mes oncles et tantes) lorsque mon grand-père est décédé se sont partagé l’héritage de mon grand père (argent) mais n’ont pas voulu nous faire bénéficier de la part de mon père en nous disant qu’on en héritait pas. Je voulais savoir si effectivement nous n’héritions pas ? Et si ils auraient dû avec la part de mon père payer les dettes qu’il a laissées au lieu de se partager sa part entre eux. . Barakallahufikoum

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Du moment que votre père est mort du vivant de votre grand-père (son propre père) il n’a aucune part de la succession de ce dernier car l'une des conditions de la succession est d'être vivant après le décès de la personne à hériter. Si vous avez des oncles paternels alors vous n’héritez pas de votre grand-père car la présence de vos oncles qui sont les fils directs du défunt vous empêche d’avoir une part dans l’héritage de ce dernier. Le droit successoral s’érige en effet sur des règles précises : ainsi les parents les plus proches excluent les parents plus éloignés dans l’ordre des successibles. Ici, votre grand-père meurt alors qu’il a des enfants et des petits-enfants. Dans ce cas, les enfants héritent alors que les petits-enfants n’héritent pas car les enfants sont placés avant les petits-enfants dans l’ordre successoral. Les premiers sont des parents de premier degré alors que les seconds sont des parents de deuxième degré. Dans l’encyclopédie du Fiqh on lit ceci : " Les savants s'accordent sur le fait que le petit-fils fait partie des agnats et qu'il est privé d’héritage par le fils direct alors que lui-même prive les descendants qui le suivent dans l'arbre généalogique...." Fin de citation
Mais il est recommandé -sans être obligatoire- à vos oncles paternels ainsi qu’aux autres héritiers de votre grand-père de céder une part de l’héritage de leur père aux petits enfants de ce dernier, à titre de bonté et de maintien des liens familiaux, surtout s’ils sont dans le besoin et ce en vertu du verset : Au cas où des proches [non-héritiers], des orphelins ou des infortunés assistent au partage de la succession, qu’on leur en donne une part, et qu’on leur adresse de bonnes paroles. (Coran 4/8)
Ibn Kathîr a dit dans son commentaire de ce verset : Nous pouvons déduire de ce verset qu’il est recommandé d’attribuer une part minime qu’elle soit aux proches qui n’ont pas droit à l’héritage, aux pauvres et aux orphelins s’il s’agit d’une grande succession afin de soulager et réconforter ces misérables qui auront le cœur serré quand ils voient les réservataires prendre leurs parts. Allah le Compatissant et le Miséricordieux exhorte les hommes à attribuer une part à ces gens-là comme un signe de bienfaisance, de charité ou d’aumône. Fin de citation

Il est à noter que les héritiers du grand-père n'ont pas à rembourser la dette de son fils décédé avant lui, que ce soit de l’argent de la succession ou de leur propre argent.

Et Allah sait mieux

 

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