S’associer pour un commerce avec un homme injuste ou lui emprunter de l’argent, est-ce considérer comme agréer ses actes ?
Fatwa No: 463861

Question

S’il y a un homme d’affaires qui est probablement corrompu et qui a été déjà accusé dans plus d’une affaire, est-il permis de se faire financer par lui ou un directeur d’une de ses sociétés pour un projet dont je profiterais ? Est-ce que cela entre dans le cadre du verset qui interdit d’agréer les actes des injustes et de pencher vers eux ? Qu’Allah vous récompense par un bien.

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Si l’argent de cet homme est exclusivement illicite alors il n’est pas permis de procéder à une telle transaction avec lui.
Mais si son argent est un mélange l’argent illicite et d’argent licite alors il est interdit de faire une transaction avec son argent illicite si on sait quel est-il et il est réprimandable de le faire avec cet argent si on n’est pas en mesure de distinguer sa partie licite de sa partie illicite.
Dans tous les cas, le mieux pour le musulman est de fuir ce genre de gens. Les savants ont énoncé qu’il est réprimandable de s’associer à des gens qui ne s’abstiennent pas d’avoir des transactions avec des biens illicites.
Comme cela est mentionné dans le Majmû’ Al-Fatâwa, Cheikh Al-Islam ibn Taymiyya a dit : Telle est la Sunna pour ce qui est des rapports avec les gens injustes, les fornicateurs, les hérétiques et les débauchés qui n’ont de cesse de désobéir à Allah : il ne convient à personne d’avoir des relations avec eux et de les fréquenter sauf si on est sûr de ne pas subir un châtiment divin en le faisant. Le minimum requis pour ce faire est de proscrire leur injustice, les blâmer, détester ce qu’ils commettent, en fonction de ce qui est possible de faire. Comme il est dit dans le hadith : Que celui d’entre vous qui voit un acte répréhensible s’efforce d’y mettre un terme, s’il ne le peut pas, alors qu’il le condamne par sa bouche, et s’il en est incapable, alors qu’il le réprouve dans son cœur, et c’est là le plus bas degré de la foi. Et Allah, exalté soit-Il, dit :
Et Allah a cité en parabole pour ceux qui croient, la femme de Pharaon, quand elle dit "Seigneur, construis-moi auprès de Toi une maison dans le Paradis, et sauve-moi de Pharaon et de son œuvre ; et sauve-moi des gens injustes". (Coran 66/11).
Il en est de même pour ce qui a été rapporté du prophète Yûsuf le véridique et du travail qu’il accomplit en gérant les stocks de nourriture pour le Roi d’Egypte qui était alors un peuple mécréant. Ceci parce que fréquenter des gens mauvais est une chose que le fidèle croyant ne peut faire que dans deux cas de figure : le premier : s’il est contraint à le faire, le deuxième : qu’il y ait un intérêt religieux à le faire qui prime sur le méfait d’être en lien avec eux. Ou alors, que délaisser ce qu’on doit faire avec eux nuise de façon conséquente à la religion du fidèle. Il devra alors repousser le plus grands des deux maux par le moindre et c’est ainsi qu’il réalisera ce qui va de son intérêt, en supportant le moindre des deux maux. Fin de citation.
Selon ce qui vient d’être dit, s’associer dans un commerce avec une personne injuste n’est pas considéré comme pencher vers lui comme cela est interdit. Sauf si avec cela le fidèle se met à l’aduler et lui obéir dans son injustice ou l’accepter ou ne lui interdit pas de la commettre.
Et Allah sait mieux.
 

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