Quels sont mes droits sur ma mère, elle est injuste envers moi et ne s’en soucie pas ? Comment être bon envers elle alors qu’elle me cause du tort et que je la déteste ?

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Le droit de la mère est immense. Etre bon envers elle et lui obéir dans ce qui est convenable est une des obligations les plus confirmées. De même, lui désobéir est un des plus grands péchés qui conduisent leur auteur à la perdition.
Et tout comme les parents ont droit à la bonté et la bienfaisance de leurs enfants, l’enfant a également des droits sur ses parents. Et notamment, celui d’être éduqué, de recevoir un enseignement, de recevoir le même traitement que ses frères et sœurs. Al-Munâwî – qu’Allah lui fasse miséricorde - a dit dans son livre Fayd Al-Qadîr : Comme tes parents ont un droit sur toi, les enfants ont aussi un droit sur leurs parents. C’est-à-dire qu’ils ont de nombreux droits dont les suivants : leur enseigner les obligations religieuses individuelles qui leur incombent, les éduquer selon les bienséances religieuses, être équitable dans les dons qui leur sont faits qu’il s’agisse de dons ou de cadeaux ou de biens de mainmortes ou d’aumône, etc. Si le parent en donne plus à un qu’aux autres sans que rien ne le justifie alors ce don est nul selon certains savants et c’est seulement réprimandable selon d’autres. Fin de citation.
Le droit de la mère n’est pas caduc en raison d’une injustice qu’elle a pu commettre envers son enfant ou parce qu’elle lui a causé du tort.
Dans son ouvrage Al-Adab Al-Mufrad, Boukhari a intitulé un chapitre : Chapitre de la bonté envers les parents même s’ils sont injustes . Dans ce chapitre, il a cité les propos suivants d’Ibn Abbâs (qu’Allah soit satisfait de lui et de son père) : Il n’est pas de musulman qui a deux parents musulmans et se tient le matin à leurs côtés en espérant être récompensé sans qu’Allah ne lui ouvre deux portes du Paradis. Et s’il n’a qu’un seul parent alors Il lui ouvre une porte du Paradis. S’il met un de ses deux parents en colère alors Allah ne sera pas satisfait de lui jusqu’à ce que son père soit satisfait de lui. On lui dit : même s’ils sont injustes envers lui ? Il répondit : même s’ils sont injustes envers lui. Fin de citation.
Et si l’enfant déteste sa mère, cela ne l’empêche pas d’être bon et bienfaisant envers elle. L’amour et la haine sont des sentiments qu’on ne maitrise pas mais les actes effectués par les membres du corps, nous pouvons les maitriser.
Aussi, le Paradis est entouré par les contraintes de la religion. Et Allah a fait que le bien est obtenu par des actes que l’âme répugne. Aller à l’encontre de ses passions et patienter face à ce qu’on répugne est une des causes qui permet de gagner l’agrément d’Allah et d’entrer au Paradis.
Ce qui peut contribuer à vous aider à faire preuve de bonté et de bienfaisance envers votre mère est : combattre votre âme, solliciter l’aide d’Allah, purifier votre intention pour Le satisfaire, avoir en tête les mérites d’être bon envers ses parents, le rang qu’Allah a accordé à ceux qui se parent d’une telle attitude et ce qu’Il leurs a promis comme récompense.
Dans le livre Al-Adab Al-Mufrad de Boukhari, Abdullah ibn Omar (qu’Allah soit satisfait de lui) a dit : L’agrément du Seigneur réside dans l’agrément du père et la colère du Seigneur réside dans la colère du père.
Selon Abou Al-Dardâ, le Prophète () a dit : Le géniteur offre la meilleure opportunité d’entrer au Paradis. A toi de choisir si tu veux perdre cette opportunité ou bien en profiter. Rapporté par Ibn Mâjah et Tirmidhi.
Dans son livre Tufat Al-Ahwadhi, Al-Mubârakfûrî, qu’Allah lui fasse miséricorde, explique : Al-Qâdî a dit : c’est-à-dire que c’est la meilleure porte et la plus haute. Le sens est que le meilleur moyen par lequel on peut chercher à entrer au Paradis et atteindre ses hauts degrés est d’obéir à ses parents et être bienveillant à leur égard. Fin de citation.
De même que la bonté envers la mère en particulier compte parmi les meilleures actes d’obéissance et ceux dont la récompense est la plus rapide à bénéficier à son auteur. Celle dont on espère le plus la bénédiction dans la subsistance et l’allongement du temps de vie. Dans son ouvrage Al-Adab Al-Mufrad, Boukhari a cité les propos suivants d’Ibn Abbâs (qu’Allah soit satisfait de lui) : Je ne connais pas un acte qui rapproche d’Allah plus que la bonté envers la mère.

Et Allah sait mieux.