Le musulman du commun doit-il se référer à un savant en particulier et de suivre ses avis juridique ?éférent ? Fatwa No: 466120
- Fatwa Date:13-6-2023
Beaucoup de gens suivent un savant de référence – comme Abd Al-Qâdir Al-Kîlânî – et l’un d’eux m’a demandé : ‘’Tu ne te réfères pas à un savant en particulier ?’’ Qui doit faire office de référence ? Un fidèle doit-il avoir un savant de référence ou doit-il se contenter du Coran et de la Sunna prophétique ? Adopter l’avis de la majorité des savants sur chaque question objet de divergence est-il une bonne chose ?
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Ce qui incombe au musulman est d’obéir à Allah, obéir à Son Messager, de se conformer aux préceptes du Coran, de la Sunna et de comprendre ces textes à la lumière de la compréhension des nobles Compagnons qu’Allah a comblé d’éloges dans le Coran et a loué ceux qui suivent leur voie à la perfection en disant :
Les tout premiers croyants parmi ceux qui ont émigré et ceux qui leur ont apporté leur soutien, ainsi que ceux qui ont fidèlement suivi leur voie, sont entièrement satisfaits d’Allah qui Lui-même est satisfait d’eux. Il leur a préparé des jardins traversés de rivières où ils demeureront à jamais. Voilà le bonheur suprême. (Coran 9/100).
Et aussi, ceux que le Prophète () a loué quand il dit : Les meilleurs des hommes sont ceux de ma génération puis ceux de la suivante, puis ceux de la suivante. Rapporté par Boukhari et Mouslim.
Suite à cela, on doit s’éclairer par les propos des imams et des savants qui cheminent sur cette voie.
Il ne nuit en rien au fidèle qui n’est pas en mesure de déterminer quel est le plus juste des avis émis par les savants d’en imiter un de son choix et d’apprendre ce qu’il peut de son école de jurisprudence tant qu’il ne le fait pas par suivi de ses passions.
S’il se retrouve soudainement face à une situation, alors il pourra interroger le savant dont il a la conviction qu’il lui donnera une réponse conforme au statut de l’Islam à ce sujet, quelle que soit l’école de jurisprudence de ce savant. Et le fidèle n’est pas obligé de se conformer à une école particulière. Dans son livre Al-Dhakhîra, Al-Qurrâfî a dit : Le consensus est établi sur le fait qu’une personne qui se converti à l’Islam a le droit d’imiter le savant de son choix sans restriction. Les compagnons sont unanimes, qu’Allah soit satisfait d’eux, pour affirmer que le fidèle qui interroge Abou Bakr ou Omar –qu’Allah soit satisfait d’eux – ou les imite, à la possibilité après cela d’interroger Abou Horayra et Mu’âdh ibn Jabal ou autre et d’agir en fonction de leurs avis sans que personne n’ait le droit de le lui reprocher. Quiconque prétend que ces deux consensus n’ont plus lieu d’être est sommé d’apporter ses preuves. Fin de citation.
Cette situation est très semblable à celle qui concerne l’éducation et le comportement. Il n’y aucun mal à ce qu’un musulman tienne compagnie à un Cheikh qui lui inculquera les bienséances de la Sunna et lui enseignera comment purifier son âme et se parer des nobles comportements de l’Islam. L’important est que ce Cheikh soit un modèle et mette en pratique les enseignements de la Sunna. Dans l’introduction de son ouvrage, l’imam Mouslim rapporte que Ibn Sirîn a dit : Ce savoir c’est la religion, regardez-donc de qui vous apprenez votre religion.
Cette citation met en évidence la méthodologie à laquelle il faut revenir dans la quête du savoir religieux. On ne doit apprendre la religion que des gens de confiance connus pour leur religiosité, leur suivi de la Sunna, le fait qu’ils se tiennent bien loin des hérésies. Ceci est encore plus vrai concernant les étudiants débutants. Dans son livre Sharh Usûl I’tiqâd Ahl Al-Sunna Wa Al-Jamâ’a, Al-Lalakâ’î a dit : Fait partie du bonheur du jeune homme et du non-arabe qu’Allah lui permette d’étudier auprès d’un savant faisant partie des adeptes de la Sunna.
Ibn Batta rapporte dans Al-Ibâna Al-Kubrâ et Al-Lalakâ’î selon Ibn Shûdhab : Un des bienfaits d’Allah à l’égard des jeunes lorsqu’ils s’apprêtent à pratiquer la religion, qu’il prenne pour frère et ami un homme qui connait et applique la Sunna et les pousse à en faire de même.
Ibn Batta rapporte que Qays Al-Malâ’î a dit : Si tu vois un jeune au début de son parcours religieux évoluer avec les adeptes de la Sunna alors tu peux espérer le meilleur pour lui. Mais si tu le vois avec des hérétiques alors n’en attends rien. Les jeunes évoluent en fonction des premières étapes de leur parcours.
Pour ce qui est d’adopter l’avis de la majorité des savants pour chaque question objet de divergence, c’est une bonne chose pour le musulman du commun et celui qui imite un savant.
Et Allah sait mieux.