Elle a fait le vœu de d’être bienfaisante avec ses parents et de vivre avec eux pour s’occuper d’eux alors qu’ils sont divorcés et vivent dans deux appartements distincts
Fatwa No: 466201

Question

J’ai fait le vœu d’être bienfaisante avec mes parents et de vivre avec eux pour m’occuper d’eux et d’être une fille exemplaire. Je ne me souviens plus quelle était mon intention exacte lorsque j’ai fait ce vœu. Etait-ce de vivre avec tous les deux et de m’occuper d’eux ? Ou de vivre avec l’un d’eux seulement et rester proche de l’autre. La deuxième éventualité est faible parce que je ne me souviens pas de cette intention.
Mon père et ma mère sont divorcés. Ils l’étaient déjà lorsque j’ai fait ce vœu. Bien entendu, ils vivent dans deux appartements distincts et je ne peux pas vivre avec les deux en même temps.
La condition de réalisation de ce vœu est présente depuis plusieurs mois et depuis ce jour je vis avec ma mère et rend visite à mon père de temps à autre. Que dois-je faire ?
Dois-je continuer à vivre avec ma mère et rester à proximité de mon père ? Ou dois-je expier mon vœu pour avoir parjurer puisque je ne peux pas vivre avec les deux en même temps, c’est impossible.

Réponse

 Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
La bienfaisance envers les parents est une des obligations de la religion. Faire le vœu d’être bienfaisant envers eux revient à faire le vœu d’accomplir une obligation. Or, selon la majorité des savants, un tel vœu ne prend pas effet. Les savants ont divergé sur cette question : un tel vœu prend-il effet et oblige-t-il le fidèle à l’expier en cas de parjure ou non ? La plupart des savants est d’avis que faire le vœu d’accomplir une obligation ne prend pas effet et on n’est pas obligé de l’expier.
Dans Al-Sharh Al-Kabîr, Ibn Abi Omar a dit : Si le fidèle fait le vœu d’accomplir une prière obligatoire, les tenants de notre école – hanbalite – sont d’avis qu’un tel vœu ne prend pas effet. C’est aussi l’avis des tenants de l’école Shâfi’ite. Ceci parce qu’un vœu est un engagement et il n’est pas valide de prendre un engagement sur un fait qui est déjà une obligation en soi. Mais il est éventuellement possible qu’un tel vœu prenne effet et qu’on soit obligé de l’expier si on ne le respecte pas. C’est le cas si le fidèle jure de ne pas faire une chose et la fais. Un vœu est similaire à un serment. D’ailleurs le Prophète () a nommé le vœu comme étant un serment. Fin de citation.
Pour ce qui est de votre vœu de vivre avec eux pour vous occuper d’eux, il nous semble que c’est un vœu dont le caractère est recommandable. Il prend donc effet et vous devez le respecter.
En conséquence, votre vœu d’être bienfaisante envers vos parents ne prend pas effet. Vous n’avez pas à vous y tenir. En revanche, vous devez être bienfaisante envers vos parents selon vos capacités et en espérant gagner la satisfaction d’Allah.
Si votre vœu est lié à un acte recommandé comme le fait de s’occuper d’eux au-delà de ce qui vous est obligatoire s’ils n’ont pas forcément besoin qu’on s’occupe d’eux. Alors dans ce cas le vœu prend effet et vous devez le respecter. Si vos parents étaient divorcés au moment où vous avez fait votre vœu, avec lequel des deux êtes-vous certaines de ne pas avoir à ce moment voulu vivre avec, puisqu’il est impossible d’avoir eu l’intention de vivre avec les deux étant donné qu’ils vivaient déjà dans deux appartements différents.
En conséquence, il vous est obligatoire de servir le parent avec lequel vous vivez et d’être bienfaisante avec lui autant que possible. Et de l’être également avec l’autre parent en faisant ce que vous pouvez également comme actes de bienfaisance, lui téléphoner ou autre. C’est ce qui nous semble avoir été votre intention, vu qu’il n’est pas possible d’avoir émis une autre intention comme cela est clair.
Nous attirons l’attention sur le fait que de nombreux savants sont d’avis qu’il est réprimandable de lier un vœu à une condition, en disant par exemple : si j’ai un enfant je ferais telle chose, si untel guérit je ferais telle adoration etc. Cela est réprimandable pour la plupart des savants. Certains affirment même que cela est interdit. Dans tous les cas, il est obligatoire de le respecter si la condition évoquée se réalise. Si ce n’est pas le cas alors le fidèle n’a aucune obligation, ni expiation ni autre.
Et Allah sait mieux.

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