Je me suis disputé avec ma sœur depuis environ un an. Elle étudie à l’université et ne vient que très peu à la maison. C’est elle qui était chargé – parce qu’elle est plus âgée que moi – de faire des tâches qui sont habituellement déléguées aux hommes – faire les courses et autre – c’est pourquoi j’ai grandi avec cette façon de penser.
Et vu que c’est une femme elle va rencontrer dans la rue des gens qui n’ont que peu d’éducation. Ma sœur est une élève studieuse, elle ne se préoccupe pas de ce genre de choses. Mais il y avait un garçon qui la suivait. J’étais donc obligé – en tant que son frère – de l’empêcher de sortir mais elle a refusé cette idée et je suis en conflit avec elle depuis ce jour. Je veux bien me réconcilier avec elle mais je ne souhaite pas faire le premier pas pour qu’elle n’en vienne pas à penser qu’elle n’est pas fautive et persiste à faire ce dont elle a l’habitude. Est-ce que je commets un péché en agissant ainsi ? Que dois-je faire ?

 Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
La religion interdit de rompre les liens et de se tourner le dos entre musulmans. Plus la rupture de ces liens est longue plus le péché est grave. Selon Abou Kharrâsh Al-Sulamî, il rapporte qu’il a entendu le Messager d’Allah () dire : Celui qui rompt les liens avec son frère durant un an est comme s'il avait fait couler son sang. Rapporté par Boukhari dans Al-Adab Al-Mufrad.
La rupture des liens et les conflits entre deux musulmans sont une cause qui retarde le pardon divin et l’acceptation des œuvres.
D’après Abou Hourayrah (qu’Allah soit satisfait de lui) le Messager d’Allah () a dit : Les portes du Paradis sont ouvertes le lundi et le jeudi. Allah pardonne alors à tout serviteur qui ne Lui donne aucun associé, à l’exception de deux croyants qui sont en conflit et pour lesquels il est dit : Faites attendre ces deux-là jusqu’à ce qu’ils se réconcilient ! Faites attendre ces deux-là jusqu’à ce qu’ils se réconcilient ! Rapporté par Mouslim.
Si cela concerne des frères et sœurs de sang alors la gravité du péché est d’autant plus grande. Rompre les liens du sang, en supposant qu’un membre de la famille ait commis un péché ou un acte blâmable, est une attitude qui n’est pas permise par la religion sauf si le faire est obligatoire parce que cela ramènerait le fautif sur le droit chemin.
Partant, il ne vous est pas permis de rompre les liens avec votre sœur, il vous est plutôt obligatoire de les entretenir, de lui prescrire le bien et lui proscrire le mal, sans être en conflit avec elle ni en rompant les liens qui vous unissent.
Avec ceci, nous attirons l’attention sur le fait que ses sorties pour aller faire les courses ou autre n’est pas quelque chose de blâmable en soi si elle sort dans une tenue qui couvre la totalité de son corps et qu’elle n’est pas exposé à des tentations.
Ce que nous redoutons est que vous vous mépreniez en disant : ‘’ Mais il y avait un garçon qui la suivait. ‘’ ou qu’il s’agisse d’une suggestion satanique.
Dans tous les cas, vous devez l’alerter sur ces faits et il vous est possible de l’accompagner pour aller faire les courses afin que personne ne puisse lui causer du tort.
Veillez à faire preuve de douceur et d’indulgence car ce sont des comportements qu’Allah aime surtout concernant les fidèles qui souhaitent prescrire le bien et proscrire le mal.
Comme cela est mentionné dans le livre Al-Amr Bi Al-Ma’rûf Wa Al-Nahî An Al-Munkar, Cheikh Al-Islam Ibn Taymiyya a dit : On a rapporté une citation d’un prédécesseur, qui a aussi été attribué au Prophète (), comme cela a été rapporté par le cadi Abou Ya’la dans Al-Mu’tamad : Ne devrait prescrire le bien et proscrire le mal qu’un fidèle qui a une bonne connaissance de ce qu’il prescrit et de ce qu’il proscrit. Qui est doux dans sa façon de le prescrire et de le proscrire. Qui est indulgent en le prescrivant et en le proscrivant. Fin de citation.

Et Allah sait mieux.