Jeûner avec deux intentions Fatwa No: 48013
- Fatwa Date:29-4-2004
Est-ce que je peux m’acquitter des jours rompus - pendant le Ramadhan - et en même temps jeûner les six jours de Chawal ? C’est à dire avoir deux intentions différentes pour un même acte. Répondez-moi vite !
Louange à Allah et Paix et Salut sur Son Prophète
Cher frère :
Ce cas est connu chez les Oulémas par le Cas de l’association ( C’est l’association entre deux cultes avec une seule intention).
Son verdict est le suivant :
S’il concerne deux cultes qui ne sont pas recherchés en soi ou deux cultes qui s’assemblent, alors cette association s’avère juste et le but recherché par le culte a été atteint.
Par exemple la personne atteinte de la souillure majeure se lave le vendredi pour la prière du vendredi et pour lever la souillure : Sa souillure est levée et elle acquiert la récompense du lavage de la prière du vendredi.
Si l’un des cultes n’est pas recherché (pour lui-même) et l’autre culte est recherché en soi, alors l’association s’avère juste et cela ne discrédite pas la dévotion. Par exemple accomplir la prière du salut de la mosquée en s’acquittant d’une prière obligatoire ou d’une prière surérogatoire. La prière du salut de la mosquée n’est pas recherchée en soi, mais le but est d’occuper le lieu par la prière et il a été atteint.
Mais l’association entre deux dévotions, chacune d’elles recherchée en soi, ne peut s’avérer juste. Par exemple la prière du Dhohr et sa sunna. L’exemple aussi du jeûne obligatoire (le Ramadhan ou l’acquittement de la Kaffara ou l’acquittement d’un vœu) avec le jeûne surérogatoire (par exemple les six jours de Chawal). Car chaque dévotion - recherchée en soi et indépendante de l’autre - ne peut s’intégrer avec l’autre dévotion.
Le jeûne du Ramadhan - ainsi que l’acquittement des jours rompus pendant le Ramadhan- est recherché en soi. Le jeûne des six jours de Chawal est recherché aussi en soi. Donc les deux dévotions ne peuvent s’assembler sous une seule intention.
Une personne jeûne avec l’intention de s’acquitter des jours rompus pendant le Ramadhan et en même temps avec l’intention d’accomplir les six jours du Ramadhan. Est-ce que ce jeûne est considéré surérogatoire ou bien comme un acquittement ? Ou bien il n’est pas considéré du tout ?
Des Oulémas ont dit que ce jeûne est considéré comme jeûne de l’acquittement.
D’autres Oulémas ont dit qu’il est considéré surérogatoire. Enfin d’autres Oulémas ont dit qu’il n’est pas considéré du tout.
Mais s’il jeûne pendant le mois de Chawal avec l’intention de s’acquitter seulement des jours rompus et que cela correspond aux six jours de Chawal (ou plus), est-ce qu’il acquiert la récompense du jeûne des six jours de Chawal ou non ?
La réponse la plus vraisemblable est qu’il acquiert une récompense inférieure à celle qu’acquiert celui qui a jeûné uniquement les six jours de Chawal, car il est possible que la dévotion surérogatoire s’assemble avec l’obligatoire.
Un des Foukahas a dit : S’il jeûne - pendant le mois de Chawal - les jours rompus pendant le Ramadhan (ou l’acquittement d’un vœu (Nadhre) ou un autre jeûne surérogatoire), il acquiert la récompense de celui qui a jeûné les six jours de Chawal. Car l’important c’est l’obtention du jeûne pendant six jours de Chawal. Néanmoins il n’acquiert pas la récompense totale qu’en jeûnant spécialement les six jours de Chawal.
Et Allah sait mieux