Une vente est valide même si le vendeur et l’acheteur n’ont prononcé aucun mot pour ce faire Fatwa No: 481066
- Fatwa Date:22-8-2024
Un homme possède un établissement de restauration rapide. Parfois, un client vient et passe sa commande sans demander le prix. Une fois sa commande remise, il peut l’emporter ou la consommer sur place, et ce n’est qu’ensuite qu’il demande le prix.
Quel est le statut de cette transaction ?
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Il n’y a aucun mal à ce genre de transaction si Allah le veut puisque ce genre de vente (appelée Bay’ Al-Mu’âtât par les juristes et qui consiste à ce que l’acheteur prenne la marchandise sans demander le prix et le vendeur la lui remet sans que l’un des deux, ou les deux, ne prononcent un mot tout en étant clairement d’accord pour conclure cette vente) est valide selon le plus juste des avis émis par les savants, comme cela a été dit dans la Fatwa 465205.
Dans Al-Tajrîd, Al-Qaddûrî a dit : Ce que les usages permettent est une preuve que cela est accepté. C’est le cas quand on prend possession d’un bien par une vente dite Al-Mu’âtât ou quand on paye un surveillant de bains publics. Fin de citation.
Dans Badâ’î’ Al-Fawâ’id, Ibn Al-Qayyim a dit : Al-Athram affirme au chapitre intitulé : un homme prend une marchandise d’un autre sans lui parler de prix. On a interrogé Abdullah au sujet d’un homme qui a pris dans un magasin une quantité de ceci et de cela et on ne lui fait les comptes que plus tard. Lui est-il permis de dire : inscris le montant sur mon compte sans le lui donner sur place ?
Il a répondu : j’ai bon espoir que cela est permis puisque quand il a pris la marchandise c’était dans le but de l’acheter et non pour l’emprunter. Ce qui, le cas échéant, aurait été répréhensible. Il n’y a aucun problème si le prix était bien fixé le jour où il a pris la marchandise. On ajouta alors cette question : et s’il ne savait pas quel était le montant de la marchandise ? Il dit : il s’efforce de le connaitre.
Une autre fois, je l’ai interrogé au sujet d’un homme qui a pris dans un magasin une quantité de ceci et de cela sans être certain du prix et sans que le vendeur ne l’en informe. Est-ce permis ? Il dit : N’a-t-il pas pris la marchandise pour l’acheter ? Si. Il ajouta : alors il n’y a pas de mal à cela. Mais lorsqu’il lui fait les comptes, il doit se baser sur le prix de la marchandise du jour où il l’a prise et non du jour où il l’encaisse. Fin de citation.
Dans le livre Ahkâm Al-Khawâtîm, Ibn Rajab reproduit les propos de Ibn Al-Mundhir au sujet de Al-Istisnâ’ (qui correspond à une demande de fabrication d’un bien). Ce dernier affirme que c’est permis et que si le bien est effectivement construit conformément au cahier des charges établi, alors l’acheteur n’a pas le droit de refuser la vente selon Abu Thawr qui a opté pour cet avis. Et si les deux parties sont d’accord pour conclure la vente au moment où elle est présentée et que le prix est indiqué, c’est exactement ce qu’on appelle une vente Al-Mu’âtât. Fin de citation.
Et Allah sait mieux.