Compenser les jours de jeûne de la période d’une puberté incertaine Fatwa No: 487108
- Fatwa Date:6-3-2024
Quand j’étais petit, mon père ne m’a pas parlé de certains sujets sensibles comme la puberté et autre. Il m’a demandé de jeûner à partir de quatorze ans. J’en ai dix-sept aujourd’hui.
En revenant sur cette période de ma vie, je ne suis pas certain, mais j’ai un grand doute et je pense avoir été pubère avant mes quatorze ans (mais vers douze ans environ). C’est pour cela que je sais aujourd’hui que je dois compenser ces jours que je n’ai pas jeûnés.
Dois-je compenser chaque jour par un autre ou chaque jour par soixante ?
Y a-t-il des jours durant lesquels je ne peux pas jeûner ou est-ce que je peux jeûner n’importe quel jour de la semaine avec l’intention de compenser ceux que je n’ai pas jeûnés à l’époque ?
Merci.
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Le jeûne ne vous est obligatoire qu’après vous être assurés d’avoir un des signes de la puberté. Si vous doutez concernant votre puberté alors il ne vous est pas obligatoire de jeûner parce que le principe de base stipule qu’à priori vous n’êtes pas pubère jusqu’à ce que l’inverse soit attesté avec certitude.
En supposant que vous avez été pubère à douze ans, il vous est obligatoire de jeûner le nombre de jours que vous n’avez pas jeûner durant les années précédentes. Et il ne vous incombe pas de jeûner soixante jours pour chaque jour non jeûné. L’expiation n’est obligatoire que si le fidèle a volontairement rompu le jeûne en ayant eu un rapport sexuel, c’est le plus juste des deux avis émis par les savants sur cette question.
En revanche, le fidèle qui a rompu son jeûne pour une raison autre qu’un rapport sexuel, ou qui l’a rompu par ignorance ou par oubli ou pour une raison semblable, alors il ne lui incombe aucune expiation, mais uniquement de compenser ces jours.
Il est permis de compenser ces jours durant n’importe quel jour de l’année à l’exception de ceux qu’il est interdit de jeûner comme les jours du Aïd, les jours de Tashrîq, les jours du mois de Ramadan. Il n’est pas valide de compenser des jours de jeûne dans ce cas.
Dans son livre Minah Al-Jalîl ‘Ala Mukhtasar Khalîl Al-Mâlikî, Mohammed ‘Alîsh a dit :
Il est obligatoire de compenser les jours de jeûne du mois de Ramadan qui n’ont pas été jeûnés et de compenser chaque jour par un jour équivalent. Si un fidèle n’a pas jeûné tout le mois de Ramadan qui était de trente jours et en compensation jeûne un mois lunaire qui est de vingt-neuf jours alors il devra jeûner un jour supplémentaire. Et inversement, si le Ramadan était de vingt-neuf jours et que le mois durant lequel il compense est de trente jours, il ne jeûnera pas le dernier jour de ce mois. Conformément au verset : Quiconque parmi vous est malade ou en voyage est dispensé de jeûne, mais devra le compenser par un nombre équivalent de jours. (Coran 2/184). C’est ce qui est connu chez les savants.
Le fidèle devra les compenser durant une période dans laquelle il est permis de jeûner : il ne s’agit pas, en parlant de ce qui est permis, du statut juridique intermédiaire entre l’obligation et l’interdiction puisque cette question ne correspond pas ici à cette acception de la terminologie. Mais ce qui est entendu par les jours durant lesquels il est permis de jeûner, c’est d’exclure les jours de l’Aïd, les jours de Tashrîq et les jours du mois de Ramadan, pour le fidèle qui n’est pas en voyage et celui qui a fait un vœu qu’il doit expier.
Et puisque le mois de Ramadan comprend même le voyageur, l’auteur a précisé que le voyageur ne devait pas compenser les jours de Ramadan de l’année précédente durant le Ramadan actuel puisqu’il doit accomplir le Ramadan actuel à titre d’obligation et jeûner un jour en compensation du Ramadan précédent ne serait pas accepté. S’il le faisait, ce jour de jeûne ne serait pas comptabilisé. Ni pour l’accomplissement du jour de Ramadan actuel ni pour compenser celui du Ramadan de l’année précédente. Tous les savants sont d’accord sur ce point. Fin de citation.
Et Allah sait mieux.