Quel est le verdict concernant le fait de dire : Qu’Allah se venge de tel savant car les malheurs ne viennent que de ses fatwas. alors que la personne qui dit cela connaît bien les questions relatives à la Charia ?

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses compagnons :

Il est interdit de dire une telle chose à propos d’un mufti, car la fatwa informe celui qui pose une question de la prescription de la Charia à propos de cette question, et cela, en fonction de l’avis du mufti si la question requiert un effort d’interprétation.

Le mufti explique donc la prescription d’Allah sur la question en s’appuyant sur des preuves tirées du Coran, de la Sunna, ou du consensus des oulémas ou par déduction analogique, et non en s’appuyant sur ses passions ou ses idées personnelles.

Il faut savoir par ailleurs qu’un jurisconsulte n’est pas à l’abri d’une erreur, et il incombe à celui qui demande une fatwa de questionner quelqu’un connu pour sa science, son honnêteté et sa fidélité aux preuves de la charia. Certains prédécesseurs ont dit :  Cette science est une religion, faites donc attention à ceux auprès desquels vous apprenez votre religion. 

Par conséquent, celui qui a dit cela a certes commis une erreur en le faisant. Il doit donc implorer le pardon d’Allah pour avoir dit cela et se repentir. Il doit également reconnaître les droits des oulémas et leur valeur, car il ne fait aucun doute qu’ils ont un statut important en Islam. En effet, ils sont les héritiers des prophètes et les transmetteurs de cette religion aux gens. Et Allah, exalté soit-Il,  les a fait témoigner de Son unicité, à côté de Son témoignage et de celui des anges en disant (sens du verset) :

Allah atteste, et aussi les Anges et les doués de science, qu'il n'y a point de divinité à part Lui, le Mainteneur de la justice. Point de divinité à part Lui, le Puissant, le Sage ! (Coran 3/18)

Ibn ‘Asâkir a dit :  La chair des oulémas est empoisonnée, et il est bien connu qu’Allah déshonore ceux qui les rabaissent. Celui donc qui les rabaisse et les critique se verra éprouvé par Allah avant de mourir par la mort de son cÅ“ur (un cÅ“ur dur qui n’évoque plus Allah)

Et Allah sait mieux.