Assalamou alaykoum,
Je suis bénéficiaire d'une partie de plusieurs contrats d'assurance-vie d'une personne non musulmane (athée) décédée récemment. Je n'ai aucun lien de sang avec cette personne, qui m'a désigné sur son testament quelques jours avant sa mort (elle était très malade), sans que je ne le sache auparavant. J'ignore si elle m'a également désigné dans la succession de ses biens immobiliers et mobiliers ; l'étude par le notaire risque de prendre plusieurs mois, voire des années. J'ai déjà reçu des versements de certains de ces organismes. Je sais que l'un de ses contrats avait été ouvert par la défunte en 2012, soit il y a plus de 10 ans. Mais je n'ai aucune connaissance des sommes déposées par la défunte de son vivant ni des intérêts générées par ces dépôts ; les organismes refusent de me communiquer ces informations qui relèvent du secret professionnel.J'aimerais savoir s'il m'est licite d'utiliser cet argent pour mes propres besoins et ceux de mes proches, et dans quelle proportion. Sachant que l’état français (où je réside actuellement) risque de réduire voire supprimer les aides sociales dont je bénéficie (aides au loyer et aux dépenses de santé, aides à l'utilisation des transports en commun...) puisque j'ai reçu et déclaré ces versements. Si je n'utilise pas cet argent, je crains de passer à côté de la possibilité d'améliorer ma situation (je suis père de famille et au chômage) mais surtout, de ne pas pouvoir aider mes parents à changer de logement ; le logement où ils habitent actuellement présentent des risques de sécurité et de santé.Merci d'avance de votre retour. Assalamou alaykoum.

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

La réponse générale que nous donnons pour ce genre de question est que le testament d’un non musulman en faveur d’un musulman est valide. Ceci étant, si cette femme vous a légué le tiers de ses biens ou moins alors ce testament est valide. Et si elle vous a légué plus que le tiers alors ce testament est valide dans la limite du tiers de ses biens seulement. La mise en application de ce testament n’est pas corrélée à l’autorisation des héritiers de la défunte.
Dans son ouvrage Al-Mughnî, Ibn Qudâma dit : Le testament d’un mécréant en faveur d’un musulman n’est valide que dans les mêmes conditions qui valident le testament d’un musulman en faveur d’un autre musulman. Si le défunt a légué à un de ses héritiers ou à un étranger plus du tiers de ses biens alors il faut que les autres héritiers donnent leur accord pour ce faire, exactement comme c’est le cas pour le musulman. Fin de citation.
En conséquence, il n’y a pas de mal à ce que vous preniez ce que cette personne vous a légué conformément à ce que nous venons d’exposer.
Et puisque les biens de ce legs sont mêlés à ce qui est illicite, il n’y a aucun mal à bénéficier de ce legs et il ne vous incombe pas de mettre en œuvre des recherches ou des investigations pour déterminer l’origine des dépôts et savoir si ce qui vous est remis résulte d’intérêts usuraires ou autre. D'autant plus que vous avez dit qu’il n’est pas possible de savoir ce qu’il en est, même si vous posez la question à ce sujet.
Nous vous conseillons de revenir auprès des centres islamiques de confiance dans le pays où vous résidez et d’exposer cette question à ceux qui y détiennent le savoir religieux.
Nous attirons votre attention sur le fait qu’il n’est pas permis d’implorer le pardon divin ou la miséricorde du Seigneur en faveur de qui est décédé sur une autre religion que l’islam. Ceci parce que cela revient à transgresser les règles de l’invocation.
Dans son ouvrage Al-Majmû’, Al-Nawawi a dit : Prier pour un mécréant et invoquer le pardon divin en sa faveur est interdit par le texte même du Coran, et ce point fait l’objet de consensus de tous les oulémas. Fin de citation.

Et Allah sait mieux.