Etablir un testament selon les lois islamiques
Fatwa No: 488635

Question

Assalaamu ‘Alaykum ;
Veuillez calculer l'héritage selon les informations suivantes :
Assalam alaykoum
Je vous approche concernant une question d'héritage car je souhaite établir un testament, j'habite en France qui n'est pas un pays islamique et je souhaite établir un testament selon les lois islamiques.
Je suis une femme célibataire sans enfant, et j'ai un père encore vivant qui a quitté l'islam, une mère musulmane, un frère et 2 sœurs germaines qui ont quitté l'islam. Qui sont mes ayants droit? Je n'ai pas de dettes.
Jazakallah khairan pour votre aide

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

Pour ce qui est de ceux qui bénéficieront de votre héritage lors de votre décès, sachez, chère sœur, que les héritiers parmi les hommes sont au nombre de quinze et parmi les femmes de dix. Et il n’est pas possible d’expliquer les modalités du partage de l’héritage avant d’avoir recensé intégralement tous les héritiers sans le moindre doute. Ceci est faisable par le biais de ce lien où vous posez votre question :
http://www.islamweb.net/fmerath/
Il est également impossible d’estimer les modalités de partage de l’héritage d’une personne encore en vie. Il se peut qu’un de ses proches décède alors qu’on pensait qu’il lui subsisterait. Et il peut aussi se produire tout autre changement qui aurait une incidence directe sur le partage de l’héritage. Aussi, ce qu’il nous est possible de vous dire de façon générale se résume dans les points suivants :
Premièrement : nous conseillons à notre sœur qui nous sollicite de s’efforcer d’appeler ceux de sa famille qui ont apostasié de revenir à l’islam. Il se peut qu’Allah fasse d’elle une cause de leur retour sur la voie droite et de leur salut de l’enfer. Étant donné que la sœur pense au partage de son héritage et à la rédaction de son testament, il lui est possible de rédiger son testament et de le certifier auprès des instances légales. Elle peut y stipuler que le partage de son héritage, à sa mort, devrait se faire selon la loi islamique en indiquant que toute personne qui n’est pas musulmane ne devra pas en bénéficier.
Deuxièmement : celui qui apostasie de l’islam est un mécréant et un mécréant ne peut hériter d’un musulman. C’est un point unanimement reconnu et il n’y a pas de divergence à ce sujet entre les juristes de l’islam.
Avec ceci, il faut savoir que juger de la mécréance d’un musulman n’est pas une chose à prendre à la légère. Les savants sont très rigoureux pour ce qui est des critères relatifs à l’excommunication d’un musulman. Ils ont mis en évidence qu’il est dangereux pour le commun des musulmans de s’exprimer sur ce sujet et que, celui dont la qualité de musulman est avérée avec certitude, alors on ne peut la lui ôter par un doute. Et aussi, que toute personne qui a commis un acte de mécréance n’est pas forcément mécréante. Et encore, que juger de la mécréance d’une personne en particulier nécessite deux choses :
La première : que ce fidèle ait effectivement commis ce qui implique son apostasie.
La deuxième : lui exposer toutes les preuves de cette mécréance, réunir les conditions requises de l’excommunication, et qu’aucun élément n'empêche l’application de ce jugement.
En conséquence si votre père et vos deux sœurs ont effectivement apostasié de l’islam – qu’Allah nous en préserve – alors ils ne pourront hériter de vous si vous mourez avant eux et qu’ils sont toujours apostats. Ceci, conformément au hadith du Prophète () qui a dit : Le musulman n’hérite pas du mécréant, et le mécréant n’hérite pas du musulman. Rapporté par Boukhari et Muslim.
Troisièmement : le testament est de moindre importance que l’héritage. Un testament en faveur d’une personne initialement mécréante est valide. Mais les savants divergent pour ce qui est de la validité d’un testament en faveur d’un apostat. Certains sont d’avis qu’il est valide et d’autres non.

Et Allah sait mieux.

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