Un jeune homme s’est présenté pour demander ma sœur en mariage mais s’est vu opposer un refus par tous les membres de la famille. Aussi, le fait que ma sœur a insisté pour accepter ce mariage et la dureté avec laquelle elle s’est comportée, particulièrement avec ma mère et le reste de la famille a suscité en moi des doutes et quelques peurs pour elle. Ceci, malgré sa religiosité et sa crainte d’Allah. J’ai donc décidé de faire des recherches dans son téléphone sans qu’elle ne le sache et de regarder ce que contenaient ses discussions et autres. J’ai appris qu’elle avait une relation avec ce prétendant. Ce fut pour moi un choc, et mon cœur en fut foudroyé.
Je ne lui ai pas dit ce que j’avais appris de sorte à traiter cette question en lui adressant des conseils sincères, en lui donnant des directives, et pour que cela ne s’ébruite pas. Mais elle a eu des doutes, ce qui l’a mené à fouiller dans mon téléphone pour y découvrir que je m’étais penché sur tous ses messages entre elle et son prétendant puisque je les avais prises en photos pour les lire, par manque de temps. J’étais à l’affut des instants où elle était occupée par son travail. Ces instants furent très brefs et je n’en ai informé personne. Mon but n’était pas de dévoiler ses faits mais plus par peur pour elle. C’est ma seule sœur et elle a dix ans de plus que moi. Elle m’a accusé de ne pas avoir peur d’Allah et qu’elle ne me pardonnait pas mon agissement.
Les propos blessants qu’elle a tenus à ma mère et moi me font ressentir qu’elle a un voile devant les yeux et sur le cœur. Quelle est la Fatwa dans ce cas ? Suis-je coupable d’un péché ? Quel conseil lui adressez-vous ? En espérant qu’elle laisse une porte ouverte vers son cœur pour se réveiller de cette insouciance.

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Il n’est pas permis de faire des recherches dans le portable de votre sœur sans son autorisation comme vous l’avez fait puisque cela relève de l’espionnage, ce qui est interdit. Il en est de même pour les recherches que votre sœur a faites sur votre portable.
Il vous est obligatoire de dissimuler les fautes de votre sœur, de vous repentir à Allah et de vous excuser auprès d’elle.
Et si votre sœur s’adresse à ses parents en des termes durs et avec une certaine rudesse, ou qu’elle se comporte avec eux avec dureté, alors c’est un acte très blâmable.  
Causer du tort aux parents et les offenser est un péché majeur. Or, il est obligatoire au fils ou à la fille d’être bon et bienfaisant envers eux, s’adresser à eux avec un bon comportement et de la déférence, avec humilité et des paroles douces.
Si votre sœur a eu une relation avec ce jeune homme alors elle doit s’en repentir à Allah et couper toute relation. Ces relations entre les jeunes filles et les jeunes garçons qui sont si répandues sous prétexte d’amour ou de vouloir se marier, sont une grande porte menant vers le mal et la corruption. Combien de fois ont-elles conduit les gens à commettre des calamités et provoqué tant de regrets et remords.
Et si le cœur d’un homme est accroché à une femme alors ils n’ont pas à s’échanger des paroles et des messages. La voie légiférée est de se présenter auprès de sa famille et la demander en mariage s’il en est capable. Et s’ils ne peuvent se marier alors ils doivent se détourner de cet attachement l’un pour l’autre et que chacun préserve sa chasteté en se mariant et s’occupe par ce qui lui est utile pour sa religion et sa vie mondaine.
Par contre, si le prétendant correspond à la fille en matière d’équivalence relative à la religion (piété et vertu) et non à la différence d'origine ethnique ni à d'autres considérations, alors le père n’a pas le droit d’empêcher la fille de se marier avec lui tant qu’elle le souhaite. Et si son père l’en empêche, il aura le statut du ‘’tuteur empêcheur de mariage’’. 
Dans son ouvrage Al-Mughnî, Ibn Qudâma dit : Le terme de ‘Adl, signifiant empêcher, peut être défini ainsi : il s’agit d’empêcher une fille de se marier avec un prétendant qui lui correspond en matière d’équivalence, si cette fille le demande et que les deux souhaitent se marier. Fin de citation.
Et Allah sait mieux.