Concilier entre la bonté envers les parents et une bonne vie conjugale
Fatwa No: 496810

Question

Je souhaite obtenir une réponse détaillée au sujet de la bonté envers les parents. Comment cela doit se faire et quelles en sont les limites ?
Mon mari est très bon envers sa mère, mais parfois cela empiète sur mes droits. Il m’a fait une promesse importante au début de notre mariage et maintenant il revient dessus parce que sa mère lui a ordonné de faire le contraire.
Il a de nombreuses autres positions de ce type. Par exemple, nous étions d’accord pour un rendez-vous un jour précis et nous avons été contraints de l’annuler à la dernière minute parce que sa mère a dit non. Et il ne remet jamais en question les propos de sa mère sous prétexte de bonté envers la mère.
Quelles sont donc les limites de cette bonté envers la mère ? L’islam permet-il de transgresser les droits de l’épouse et de ne pas tenir ses promesses pour satisfaire la mère ? Et est-ce que le comportement de mon mari est considéré comme de la bonté envers sa mère ?
Y a-t-il d’autres actes pour être bon envers sa mère autre qu’écouter et obéir à ses ordres ? Et d’ailleurs, une obéissance aveugle aux parents est-elle considérée comme de la bonté envers les parents ?

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Le droit des parents sur l’enfant est immense. La bonté envers eux et leur obéissance selon la bienséance est une des plus grandes obligations. Le droit de la mère est encore plus confirmé, la recommandation d’être bon envers elle plus importante.
Dans le livre Al-Mustadrak Ala Al-Sahîhayn de Al-Hâkim, selon Aisha, qu’Allah soit satisfait d’elle, elle a dit : Ô messager d’Allah, qui a le droit le plus immense sur la femme ? ‘’ Son mari.’’ Et qui a le droit le plus immense sur le mari ? ‘’ Sa mère.’’
La chaine de ce hadith est authentique, mais Boukhari et Mouslim ne l’ont pas mentionné dans leurs recueils.
La bonté envers les parents n’a pas de limites définies ou de caractéristiques particulières. C’est un vaste domaine qui englobe bien des actes de bienfaisance. Dans le livre Ghadha Al-Albâb Fî Sharh Mandhûmat Al-Adâb, il est dit : Le sens qui résume ce fait est de leur faire du bien autant que possible et repousser tout méfait autant que possible, selon ses capacités. Fin de citation.
L’obéissance aux parents est obligatoire s’ils ordonnent de faire ce qui n’est pas une désobéissance à Allah et que cela ne comporte aucun méfait pour l’enfant et qu’ils ont, ce faisant, un objectif valable.
Ibn Taymiya, qu’Allah lui fasse miséricorde, a dit : L’obligation aux parents est obligatoire s’ils ordonnent de faire ce qui n’est pas une désobéissance à Allah… pour ce qui leur procure une utilité et aucun méfait pour l’enfant. Si cela lui pèse sans lui causer de tort, il est obligatoire de leur obéir. Et sinon, ce n’est pas obligatoire. Fin de citation tirée de Al-Fatâwa Al-Kubrâ.
Il est recommandé de tenir ses promesses et ne pas les tenir est un signe d’hypocrisie si le fidèle avait la ferme intention de ne pas les tenir en les faisant.
Mais si le mari a promis une chose à sa femme en ayant la ferme résolution de tenir sa promesse puis qu’il est advenu ce qui l’a empêché de le faire ou qu’il considère que c’est de son intérêt de ne pas tenir cette promesse sans que cela ne cause du tort à la femme, alors ce n’est pas de l’hypocrisie et il n’y a aucun mal dans ce cas.
Revenez à la Fatwa numéro 493552.
Le mari devrait concilier entre la bonté envers les parents et une bonne vie conjugale. Il convient de faire preuve de sagesse et veiller à ce qu’il y ait une bonne entente entre eux et éviter tout ce qui peut troubler un amour sincère.
Fait partie du bon comportement de l’épouse et d’une preuve de savoir-vivre avec son mari que d’être bienfaisante envers la famille de son mari et passer outre leurs méfaits, d’aider son mari à faire preuve de bonté envers ses parents et à entretenir les liens de parenté.
Et Allah sait mieux.

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