Utiliser l’argent pour payer les dettes du défunt ou le garder pour des besoins futurs
Fatwa No: 497158

Question

Un jeune que je ne connais que de loin est décédé. Il était marié et avait des enfants. La cause de sa mort est, il semble bien, en raison de problèmes d’argent et des dettes qu’il ne savait pas comment régler. Il avait une grosse dette et envers de nombreuses personnes. C’était à cause de son commerce. Il n’avait pas de bien à vendre pour les régler ni héritage. Il faisait du commerce et s’était endetté d’une grosse somme dans l’espoir de les rembourser après avoir fait des bénéfices. Mais il est mort avant de pouvoir le faire. Les créanciers ont subi un tort immense après le décès de ce jeune homme en raison des sommes empruntées – d’un montant équivalent 600.000 dollars US pour l’ensemble des créanciers – et il voulait les régler, mais il est décédé avant de le faire. J’ai alors demandé à une institution caritative s’il y avait une possibilité de régler les dettes du défunt ? Mais personne ne m’a répondu. Je travaille dans une société et je perçois environ 290 dollars. J’ai émis l’intention dans le but de satisfaire Allah et parce que ce jeune ne peut pas revenir sur terre pour régler ses dettes, et de peur qu’il arrive le jour de la résurrection avec toutes ces dettes sur ses épaules, d’essayer de les régler autant que possible. Parce que mes entrées d’argent ne sont autres que celles issues de mon emploi. Je me suis dit qu’en payant 50 Dollars par mois aux créanciers, sans qu’aucun d’eux ne sache que ce soit moi. Mais j’ai peur de deux choses :
1 – que les créanciers considèrent que la somme que je paye n’est que faible par rapport au montant des dettes. Et qu’ils mettent la pression sur la famille du défunt ou les blessent alors qu’ils ne disposent de rien. Ou alors, qu’ils fassent ressentir de la gêne à cette famille et pensent que c’est une aumône et donc donné par compassion envers eux alors qu’il n’en est rien. À la place du défunt, j’aurais très peur de ce qui arrive le jour de la résurrection.
2 – J’ai peur de me charger plus que je ne peux supporter parce qu’en prenant le temps de faire mes comptes, j’ai peur que mon emploi prenne fin, ou que mon salaire baisse, ou que mes besoins soient plus nombreux à un moment donné.
Sachant que je ne suis pas marié et n’ai pas d’enfant. J’ai l’intention de prendre un enfant sous ma tutelle et je veux en avoir la récompense comme indiqué dans le hadith : Celui qui entretient l’orphelin - qu’il soit l’un de ses parents ou étrangers à sa famille - et moi serons au Paradis comme ces deux doigts. Le narrateur, Mâlik ibn Anas, indiqua alors l’index et le majeur… Que dois-je faire ? Dois-je faire le premier pas ? Que puis-je faire pour régler les dettes de cet homme ? Je continue à lire des invocations et je dis toujours ce qui est dit dans le hadith : Allah se fait un devoir d’aider trois catégories de personnes… et parmi eux, l’esclave qui veut racheter sa liberté – et j’atteste qu’il voulait régler ses dettes – et je prends Allah à témoin, Lui qui est plus haut que tout et plus savant que quiconque, que ce jeune homme, qu’Allah lui fasse miséricorde, voulait régler ses dettes.
Et avec ceci, je vous sollicite pour me concerter avec vous à ce sujet et recevoir vos conseils.

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Qu’Allah vous bénisse et vous récompense par un bien pour votre bonne intention. Régler les dettes des défunts et s’empresser de le faire est un acte de bienfaisance à son égard, tant qu’il n’a rien laissé pour ce faire. 
Le Prophète () a dit : L’âme du croyant décédé est laissée en suspens jusqu’à ce que ses dettes soient remboursées. Rapporté par Tirmidhi et Ahmad dont c’est la version.
Le sens de ce hadith comme le dit Al-Suyûtî est : Elle est retenue et ne peut atteindre son noble rang qui lui sied.
Al-‘Irâqî a dit : Son statut est en attente, on ne peut pas juger si cette âme sera sauvée ou périra jusqu’à ce qu’on sache si ses dettes seront réglées ou non. Fin de citation.
Mais on peut espérer que l’intention du défunt et sa résolution à régler ses dettes soient une cause afin qu’Allah les règle pour lui. La miséricorde d’Allah est immense, de même que sa compassion et sa bonté. Tout cela implique qu’on ne lui en tiendra pas rigueur. Mais qu’au contraire, que c’est Allah qui prend en charge les droits des gens jusqu’à ce qu’ils en soient satisfaits. Selon Abu Horayra, le Prophète () a dit :
Celui qui emprunte de l’argent avec l’intention de le rendre, Allah lui permettra de le rendre. Mais celui qui a emprunté de l’argent en ayant l’intention de ne pas le rendre, Allah le fera disparaitre sans qu’il puisse en profiter. Rapporté par Boukhari.
Quoi qu’il en soit, que vous régliez tout ou partie des dettes du défunt, cela fait partie des actes de bienfaisance à son égard. Vous obtenez une récompense pour ce faire. Et si vous pensez qu’il y a des priorités et que vous devez plutôt utiliser votre argent pour autre chose, il n’y a pas de mal à délaisser votre résolution à régler les dettes du défunt.
Nous disposons d’un service de consultation spécifique sur notre site. Et il vous est possible de les contacter. Qu’Allah vous accorde le succès dans toutes vos initiatives vertueuses.
Et Allah sait mieux.

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