Le statut d’un mariage d’une femme sans tuteur parce que ses enfants et ses frères refusent
Fatwa No: 499093

Question

Une femme de quarante ans est veuve et souhaite se marier pour préserver sa chasteté. Son père est décédé et elle a des frères. Elle a un fils et une fille qui sont jeunes. Elle veut que personne ne soit au courant qu’elle se marie, que ce soit ses frères parce qu’ils ne veulent pas qu’elle se marie, ou ses enfants parce qu’ils ne le veulent pas non plus, et aussi de peur pour ce qu’ils pourraient en ressentir. Eux refusent catégoriquement qu’elle se remarie. Elle leur a déjà dit sur le ton de la plaisanterie qu’après leur mariage, elle se remarierait elle aussi. Mais son fils refuse catégoriquement qu’elle se remarie et lui a dit : ‘’ Tu ne te remarieras jamais.’’ Or, elle veut se marier pour préserver sa chasteté. Elle a fait connaissance d’un homme qui l’a demandé en mariage. De son côté, elle veut que ce mariage soit fait de façon informelle. Sachant qu’ils se sont entendus pour qu’il lui prenne un appartement dans une autre ville que la sienne. Elle l’y rejoindra deux ou trois jours par semaine. Les deux veulent se marier dans un cadre licite et ne pas tomber dans l’illicite.
Qu’Allah vous récompense par un bien.

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
La majorité des savants sont d’avis qu’un mariage contracté sans tuteur est invalide, que la femme soit vierge ou non. C’est en fonction de cet avis que nous délivrons des Fatwas sur ce site. Abu Hanifa, qu’Allah lui fasse miséricorde, est d’un autre avis. Il considère qu’une femme sage peut contracter un mariage elle-même.
L’avis le plus probant selon nous est que le tutorat du fils prime sur celui des frères pour ce qui concerne le mariage.
Dans son ouvrage Al-Muqni’, Ibn Qudâma dit : Le père est le plus endroit de marier une femme de condition libre. Puis, le père du père et ses ascendants. Puis, le fils de la femme, puis le fils du fils et ses descendants. Puis son frère germain, puis son frère consanguin… Puis les fils de ses frères, puis leurs descendants. Puis l’oncle paternel, puis le fils de l’oncle paternel. Puis, tout homme de sa famille en fonction de l’ordre indiqué dans les règles d’héritage… Et enfin, le gouverneur. Fin de citation en résumé.
Un tuteur n’a pas le droit de priver la femme dont il est le tuteur de se marier avec un homme dont le profil est équivalent au sien. En agissant ainsi, il la prive de son droit et se montre injuste envers elle. Le tutorat échoit dans ce cas à la personne suivante (dans l’ordre établi des tuteurs), ou au cadi.
Dans son ouvrage Al-Mughnî, Ibn Qudâma dit : Si son tuteur le plus proche refuse de la marier, le tutorat échoit à son autre tuteur plus lointain. C’est ce qu’a énoncé Ahmad. Il y a une autre version indiquant que le tutorat échoit ensuite au gouverneur. Fin de citation.
Selon ce qui vient d’être dit, il n’est pas permis à cette femme de se marier sans tuteur, mais c’est son fils pubère qui doit la marier. S’il refuse, c’est un autre tuteur plus lointain qui le fera : un frère, ensuite un oncle paternel, ensuite un fils d’un de ses oncles paternels, ensuite le cadi.
Pour finir, nous insistons sur le fait qu’enregistrer un mariage au tribunal est devenu une nécessité de nos jours pour préserver les droits de chacun.
Et Allah sait mieux.
 

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