Il n’y a pas de contradiction entre les hadiths rapportés par Ibn Mas’ûd et Ibn Omar commençant par : Il n’est permis d’envier que deux types de personnes
Fatwa No: 500191

Question

Y a-t-il une contradiction entre les hadiths rapportés par Ibn Mas’ûd commençant par : Il n’est permis d’envier que deux types de personnes : celui à qui Allah a accordé des biens…
Et celui de Ibn Omar commençant par : Il n’est permis d’envier que deux types de personnes : celui à qui Allah a fait don de la connaissance du Coran…

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Les deux hadiths ne présentent aucune contradiction en ce qui concerne les biens. Au contraire, elles s’accordent dans les versions rapportées par Boukhari et Mouslim. Elles divergent cependant pour ce qui est de la sagesse et du Coran. Dans le hadith d’après Ibn Mas’oud il est dit : Il n’est permis d’envier que deux types de personnes : celui à qui Allah a accordé des biens et qui, par Sa grâce, les dépense dans les bonnes œuvres et celui qu’Allah a doté de sagesse par laquelle il juge et qu’il enseigne aux autres. Et dans celui de Ibn Omar : Il n’est permis d’envier que deux types de personnes : celui à qui Allah a fait don de la connaissance du Coran dont il applique nuit et jour les enseignements, et celui à qui Allah a accordé des biens qu’il dépense nuit et jour dans les bonnes œuvres. Il n’y a pas de contradiction puisque la sagesse a été expliquée comme étant le Coran, le savoir ou la compréhension de la religion.
Et il ne fait aucun doute que le Coran est à la base du savoir et de la compréhension de la religion. Allah l’a d’ailleurs révélé pour qu’il soit enseigné et jugé par son biais.
Dans son livre Jâmi’ Bayân Al-Ilm Wa Fadlih, Ibn Abd Al-Barr a dit : Mâlik a dit : ‘’la sagesse dans tout cela correspond à obéir à Allah et à se conformer à cette sagesse, à s’instruire en religion et la mettre en pratique.’’
Ibn Wahb dit : J’ai entendu Mâlik dire : ‘’ Selon ce que je ressens dans mon cœur, c’est que la sagesse correspond à la compréhension de la religion.’’
Ibn Wahb dit : J’ai entendu Mâlik dire également : ‘’La sagesse et la connaissance sont une lumière par laquelle Allah guide qui Il veut. Cela ne s’acquiert point par le nombre de questions.’’
Ibn Al-Mulaqqin a dit dans Al-Tawdîh Li sharh Al-Jâmi’ Al-Sahîh (3/362) : Ce qui est voulu par le terme sagesse, c’est le Coran – et Allah sait mieux – comme il a été dit dans le hadith de Abu Horayra précédemment cité : Il n’est permis d’envier que deux types de personnes : celui à qui Allah a fait don de la connaissance du Coran dont il applique nuit et jour les enseignements, et celui à qui Allah a accordé des biens qu’il dépense nuit et jour dans les bonnes œuvres. Fin de citation.
Dans son ouvrage Fath Al-Bârî, Ibn Hajar a dit (13/120) : Ce qui est voulu par le terme sagesse, c’est le Coran comme dans le hadith de Ibn Omar, ou le sens est encore plus grand. Le critère qui en détermine le sens est celui-ci : tout ce qui empêche l’ignorance et dissuade de commettre ce qui est vil. Fin de citation.
Le Cheikh Muhammad Al-Khudar a dit dans Kawthar Al-Ma’ânî Al-Darârî Fî Kashf Khabâyâ Sahih Boukhari (3/194) : Le procédé utilisé en Arabe indique que l’article défini pour désigner la sagesse revient à une notion extérieure puisque ce qui est voulu ici est le Coran, comme il est dit dans le hadith de Ibn Omar : ‘’ celui à qui Allah a fait don de la connaissance du Coran dont il applique nuit et jour les enseignements’’ ce qui est voulu par l’application des enseignements va bien au-delà de la simple récitation durant la prière et en dehors de celle-ci. Il s’agit également de l’enseigner, de juger en fonction du Coran et d’émettre des Fatwas en fonction de ce qu’il recèle. Il n’y a donc pas de contradiction entre les termes des deux hadiths. Fin de citation.
Et Allah sait mieux.

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