Divorce réconciliable ou définitif Fatwa No: 50159
- Fatwa Date:17-6-2004
Je me suis disputé avec mon mari et notre dispute a duré un bon moment. Suite à cela, et dans un état de colère il m'a dit: Vas-t-en, tu es divorcée ! (3 fois). Après cela mon mari s’est ressaisi et de crainte que je sorte, il a accouru vers la porte et la refermée devant moi. Puis nous avons entamé une autre discussion, mais cette fois-ci calmement. Ensuite, il m’a demandé de rentrer dans la maison, en ce moment, nous étions au bureau, en bas de chez-nous. Je lui ai dit que je ne suis plus sa femme légalement et il m’a répondu qu’il ne m’a pas divorcé intentionnellement, qu’il est très conscient de ce qu’il a fait et qu’il n’était pas résolu à faire cela. Et tout en m’embrassant sur la tête il m’a supplié de lui pardonner et de monter à la maison, mais je lui ai dit de consulter l’imam pour ce problème. Et bien que j’aie essayé de l’empêcher de me toucher, j’avoue que je n’ai pas pu résister à son désir. Voilà cela fait une semaine que cela est survenu et nous continuons toujours à coucher ensemble.Ma question est: Est-ce que je suis divorcée en réalité ? Si c’est le cas, est-ce que j’ai péché lorsque je n'ai pas pu l’empêcher de me toucher ? Et s’il arrive que je tombe enceinte sachant que nous cherchons, depuis notre mariage, à avoir des enfants, par tous les moyens possibles, est-ce que cet enfant serait un enfant du péché ou non? Eclairez-moi et que Dieu vous éclaire. Merci de me répondre très vite.
Louange à Allah. Paix et salut sur Son Prophète.
Chère sœur
Il se peut que votre mari en répétant cette expression Tu es divorcée trois fois, ait voulu affirmer la première expression par le biais de la deuxième et la troisième expression.
Si c’est le cas, alors la répudiation est considérée une seule fois, c.à .d. c’est un divorce réconciliable (ou révocable). Il en découle que votre mari peut vous reprendre comme épouse légitime sans procéder à un nouveau contrat de mariage ou verser une nouvelle dot (El Mahre).
Comme il se peut aussi que votre mari ait voulu la fondation d'un nouveau divorce(Taâssis) par le biais de la deuxième et la troisième expression : c.à .d chaque répudiation est établie distinctivement de l’autre. En conséquence il a prononcé trois répudiations différentes !
Si c’est le cas alors il y a une divergence d’opinions entre les Oulémas en ce qui concerne la formulation des trois répudiations en une seule fois : est-ce que c’est considéré un divorce définitif ou c’est un divorce réconciliable (ou révocable) ?
La majorité des Oulémas - y compris les quatre grands imams - ont énoncé que c’est un divorce définitif. Alors que certains Oulémas considèrent que c’est une seule répudiation et c’est la sentence appliquée par des tribunaux islamiques dans certains pays islamiques.
Donc selon l’avis de la majorité des Oulémas vous n’êtes plus licite pour votre époux, s’il n’avait pas l'intention d’affirmer par la deuxième et la troisième expression le premier divorce. Vous ne seriez licite pour lui que dans le cas où un autre homme vous épouserait en consommant effectivement le mariage puis vous répudierait ou décéderait.
Quant à l’autre avis : votre époux peut vous reprendre tant que votre délai de viduité Idda n’a pas expiré. Également il peut vous reprendre si son intention - quand il vous a répudié une deuxième et une troisième fois - était la confirmation seulement de la première répudiation.
En ce qui concerne la colère : elle n’empêche pas le divorce d'être effectif excepté dans un cas rare où la personne est inconsciente de ce qu’elle dit. L’allégation de votre époux qu’il n’avait pas l’intention de divorcer est inadmissible. Car la prononciation du mot divorce - ou tout mot qui en dérive - suffit pour que le divorce devienne effectif même s’il n’a pas eu
l’intention de le formuler.
Enfin nous vous avisons qu’il faut éviter de prononcer le divorce chaque fois qu’il y a une dispute entre les époux à cause de ses conséquences fâcheuses. Comme nous vous avisons qu’il est indispensable de consulter - si c’est possible - le tribunal qui applique la Chariâ ! Car le verdict du juriste musulman (selon la Chariâ) met un terme aux divergences dans les problèmes relatifs au domaine de l’Idjtihad.
Comme il est recommandé de consulter le tribunal légal habilité dans de telles affaires !
Et Allah sait mieux.