Le témoignage de celui qui se rase la barbe
Fatwa No: 74875

Question

L'imam de notre mosquée nous a expliqué ce vendredi que le témoignage d'un musulman qui se rase la barbe ne doit pas être accepté. Donc si celui-ci observe la lune et nous demande de jeûner, devons-nous refuser son témoignage ?

Réponse

Louange à Allah.  Paix et salut sur son Prophète.

Cher frère :

Les Oulémas de l'islam sont tous d'accord sur la nécessité que celui qui informe de l'observation de la lune du début du mois de Ramadhan soit juste et d'une crédibilité irrécusable. Néanmoins leurs avis divergent au sujet de la détermination de la nature de la justesse demandée et ne diffèrent pas au sujet du refus de l'observation de la lune du Ramadhan sur la base d'une information venue d'une personne non pieuse.

 

Le juste est celui qui accomplie ses devoirs religieux et n'a jamais commis un péché capital ni n’a décidé de commettre un péché véniel. Donc celui qui commet un péché capital ou se détermine à faire un péché véniel se voit perdre cette qualité.

Et nous avons, en l'occurrence, publié une fatwa expliquant le jugement légal à propos du rasage de la barbe qui consiste à dire qu’il  est interdit de la raser (Fatwa No 42605). Donc celui qui s'engage à raser sa barbe ne peut être considéré juste ou digne de confiance.

Cependant, nous attirons votre attention ici sur deux choses :

- La première est que le refus du témoignage de l'impudique ou de son information de l'observation de la lune du Ramadan n'a lieu qu'au cas où cela concerne l'ensemble de la communauté musulmane.

- La deuxième est que le refus de prendre en considération le témoignage d’une personne à cause de son impiété et à propos duquel les Oulémas ont divergé est du ressort du  Hakem, gouvernant.

Aussi, il est à noter que ceci varie selon la différence entre les gens et leurs coutumes. L'imam Al Ghazali a dit dans son livre intitulé " Al Moustasfa " : " La règle pour les sujets qui ne sont pas un consensus des Oulémas est que l’on doit les soumettre à la décision personnelle du gouvernant qui les examine pour refuser ce qui lui apparaît faux et accepter ce qui est correct ... En effet il se peut qu’un individu soit sujet à la médisance et au dénigrement des autres mais si on le force à donner un faux témoignage il refuse. Donc le fait que le gouvernant accepte son témoignage en se fondant sur son interprétation personnelle est admissible à son endroit. Cela diffère donc selon les traditions des pays et selon la différence des positions des gens vis à vis à de certains péchés véniels par rapport à certains autres. " (Fin de citation).

 

Donc cela démontre que l'acceptation ou le rejet du témoignage d'un individu est déterminé par la conception des gens concernant les péchés véniels et par leurs traditions.

Sur ce, celui qui observe la situation des gens à notre époque constatera qu'ils ne désavouent pas le rasage de la barbe, plutôt beaucoup d'entre eux ne savent pas que son rasage est interdit. Donc l'acceptation du témoignage des personnes dont on est sûr de leur honnêteté nous parait inévitable.

 

Et Allah sait mieux.

 

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