Mon frère s'est marié avec une jeune fille le 21 Janvier 2005. Après deux mois de cohabitation, nos parents ont constaté que la jeune fille était enceinte. Nous avons appelé une sage femme qui l'a examinée et a constaté une grossesse de 4 mois. Nous avons séparé immédiatement les deux mariés en considérant que la fille était tombée enceinte avant le mariage. Mais au septième mois de grossesse la fille a accouché. Maintenant je vous pose les questions suivantes :
1- Quel est le jugement de l'Islam sur cette affaire ?
2- Est-ce que l'enfant appartient à mon frère ?
3- Est-il permis à mon frère de se remarier avec cette fille ?

Louange à Allah. Paix et salit sur Son Prophète.

Cher frère,

Si la réalité est ce qui a été mentionné dans la question, alors l’enfant appartient légalement à votre frère.

Les Oulémas ont attesté que si la femme accouche après six mois de mariage ou plus, on attribue l’enfant à l’époux. Quant à la déclaration de la sage-femme affirmant que cette femme était enceinte avant son mariage, elle n'a aucune importance. Il faut se méfier d'accuser injustement cette femme de fornication sans avoir de preuve sur cela. Car à l'origine elle est innocente jusqu'à la preuve du contraire. Allah dit : " […] Ô vous qui avez cru ! Evitez de trop conjecturer (sur autrui) car une partie des conjectures est péché […] " (Sourate 49/Verset 12).

Quant au fait de séparer cette femme de son époux, sans justification légale : c’est une sorte d'injustice. Concernant la possibilité du retour de cette femme avec votre frère :

1/ Si cette séparation dont vous avez parlé a été faite sans qu'il y ait eu de divorce, elle reste toujours l'épouse légale de cet homme et par conséquent il lui est permis de jouir licitement de sa femme.

2/ Au cas où leur séparation a été établie par un divorce, alors il lui est illicite de la reprendre sauf avec un nouveau contrat de mariage. Car elle est divorcée de lui définitivement après son accouchement.

Par ailleurs nous attirons votre attention sur le fait qu'il n'est pas permis aux musulmans de s'aventurer à faire quelque chose, dont ils ignorent le jugement légal, avant de consulter les Oulémas à cet égard.

Allah, le Très Haut dit : " […] Demandez- donc aux érudits du Livre, si vous ne savez pas." (Sourate 21/Verset 7).

Aussi il faut soumettre ce genre de problèmes auprès d'un tribunal islamique compétent, car une simple Fetwa n'est pas suffisante pour resoudre ce genre de problème.

Et Allah sait mieux.