Ai-je le droit, en tant qu’étudiante et femme au foyer d’accomplir la Salâh du voyageur ? Fatwa No: 87873
- Fatwa Date:13-11-2017
Il y a quatre ans, je suis venue à Londres pour étudier, et je terminerai mes études, si Allah veut, l’an prochain. Je vis avec mon mari depuis trois ans, et nous sommes issus d’Afrique du Nord, sachant qu’il m’a précédée dans ce voyage. J’ai des doutes concernant la Salâh : j’ai entendu dire que si j’ai l’intention de retourner avec mon mari, je pourrai accomplir la Salâh du voyageur. Cela est-il correct ? j’aimerais savoir si j’ai le droit, en tant qu’étudiante et femme au foyer, d’accomplir la Salâh du voyageur ? De nombreux textes religieux indiquent que celui qui fait de bonnes actions entrera au Paradis. Le Coran a promis aux hommes qui entreront au Paradis qu’ils jouiront de belles femmes. Celles qui entreront au Paradis jouissent-elles d’une promesse semblable ? La femme a-t-elle le droit de choisir de rester avec son mari au Paradis ? J’ai entendu dire que chaque homme aura vingt femmes pour le servir au Paradis.
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Puisque vous êtes déterminée à résider dans ce pays pour vos études, pendant longtemps, il vous incombe d’accomplir votre prière en quatre Rak’ats sans la raccourcir. Dans son ouvrage al-Mughni, Ibn Qudâma, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit : L’opinion connue chez Ahmad, qu'Allah soit satisfait de lui, est que la durée suite à laquelle le voyageur doit faire la prière complète en ayant l’intention de résidence est celle correspondant à plus de vingt et une prières; cette opinion a été rapportée par al-Athram, al-Murûdhi, et d’autres.
On rapporte aussi de lui que si un voyageur a l’intention de résider quatre jours, il fait la prière en entier, et qu’il peut raccourcir la prière pour une durée inférieure. C’est aussi l’opinion de Mâlik, al-Châfé`I et Abû Thawr.
Les œuvres pies sont une cause d’accès au Paradis si elles sont accompagnées de l’agrément, de la grâce et de la miséricorde d’Allah, exalté soit-Il (sens du verset) : Tel est le Paradis qui vous sera donné en héritage pour prix de vos œuvres passées (Coran 43/72). Le Prophète () a dit :
Efforcez-vous de vous approcher de la perfection et suivez la voie du juste milieu. Nul ne sera sauvé (de l'Enfer) grâce à ses œuvres". - "Même pas toi, ô Envoyé d'Allah?", lui demanda-t-on. - "Même pas moi, répondit-il, à moins qu'Allah ne m'accorde Sa miséricorde [Ibn Mâdja, (al-Albâni : Sahîh)]
Le sens du hadîth est rapporté par l’Imam Ahmad, qu'Allah lui fasse miséricorde. Le Prophète () a dit au sujet des gens du Paradis :
Chacun d’eux aura deux épouses des houris dont il verra la moelle des os de la jambe à travers la chair (Boukhari et Mouslim), et la version est celle de Boukhari.
Au sujet du martyr pour la cause d’Allah, exalté soit-Il, le Prophète () a dit :
On le mariera avec soixante-douze houris [al-Tirmîdhi, Ibn Mâdja, (al-Albâni : Sahîh)]
Quant à la femme, elle n’a qu’un seul époux au Paradis où elle ne verra personne de mieux que lui et ne convoitera aucun autre. Dans l’exégèse de l’Imam Ibn Kathîr, l’auteur a interprété le sens du verset : Les houris au regard chaste (Coran 37/48) en disant : Elles détournent le regard de tout homme autre que leur mari. On a rapporté que l’une dit à son époux : “Par Allah, je ne vois rien au Paradis de mieux que toi, et rien ne m’est plus aimable que toi. Louange à Allah Qui t’a créé pour moi et m’a créé pour toi”
Abû Hudhayfa a rapporté que la femme, au Paradis est destinée à celui qui aura été son dernier mari dans le bas monde. Il a dit à sa femme : Si tu désires être ma femme au Paradis alors ne te remarie pas après moi, car la femme sera à son dernier mari qu'elle aura eu dans ce monde. C’est pourquoi, Allah, exalté soit-Il, a interdit aux épouses du Prophète () de se remarier après la mort de leur mari car elles seront ses épouses au Paradis.
Dans le Mu’djam d’al-Tabarâni, figure un hadith narré par Umm Salama selon lequel si la femme a plusieurs époux dans ce bas monde, après l’entrée de tout le monde au Paradis, elle choisira celui qui aura eu les meilleures mœurs. Pourtant, le hadîth rapporté à ce sujet est Munkar, comme cela figure dans Da`îf al-Targhîb wal-Tarhîb.
Les serviteurs des gens du Paradis sont des jeunes garçons, et non des filles, car Allah, le Très Haut, dit (sens du verset) :
Et parmi eux circuleront des éphèbes immortels qu’on prendrait, à les voir, pour des perles dispersées (Coran 76/19). D’après Ibn Kathîr : C’est-à-dire : circuleront parmi les habitants du Paradis pour les servir de jeunes garçons dont l’apparence ne changera pas, ni l’âge .
Le musulman, dans ce bas monde, doit faire provision de piété et d’œuvres pies pour gagner l’agrément d’Allah, exalté soit-Il, et la récompense qu’Allah a réservée à ses serviteurs pieux ; et l’essentiel de ses préoccupations ne doit pas aller aux jouissances et aux désirs sensuels.
Et Allah sait mieux.