Utiliser la Ruqya pour les non-musulmans
Fatwa No: 88454

Question

Un cheikh refuse de soigner (au moyen de la Ruqya) les non-musulmans (les chrétiens) lorsque ceux-ci sont touchés par la magie. Il se base sur le verset 82 de la sourate al-Isrâ’ pour le justifier. A-t-il raison ? Y a-t-il un hadith interdisant de pratiquer la Ruqya pour aider les non-musulmans à être désenvoutés ?

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

Il n’y a pas de divergence entre les jurisconsultes concernant la permission pour un musulman de pratiquer la Ruqya sur un mécréant. La preuve en est le hadith rapporté par Abû Sa’îd al-Khudrî selon lequel lui et un certain nombre de Compagnons, qu'Allah soit satisfait d’eux, firent halte chez une tribu arabe mécréante. Ces derniers refusèrent de leur donner l’hospitalité. Ensuite, le chef de cette tribu fut mordu par un serpent et les membres de la tribu demandèrent aux Compagnons de pratiquer la Ruqya sur lui. Les Compagnons acceptèrent uniquement en échange d’un salaire. Ils lui donnèrent alors un troupeau de moutons. Ils firent la Ruqya et le chef de la tribu guérit et lorsque les Compagnons revinrent auprès du Prophète (), celui-ci leur dit :  Vous avez eu raison, partagez le troupeau de moutons entre vous et accordez-moi une part. (Boukhari, Mouslim) Ce hadith indique la permission de pratiquer la Ruqya sur un mécréant comme l’ont fait les Compagnons avec le chef de la tribu arabe.

En ce qui concerne le verset de la sourate al-Isrâ’ (sens du verset) :  Nous faisons descendre du Coran, ce qui est une guérison et une miséricorde pour les croyants. Cependant, cela ne fait qu'accroître la perdition des injustes (Coran : 17/82)

il n’y a rien dans celui-ci qui indique la non-permission de pratiquer la Ruqya pour un mécréant.

La signification de ce verset comme l’a dit Qatâda est que lorsque le croyant entend le Coran, il en tire profit, le récite et le comprend alors que le mécréant n’en tire aucun profit. Le croyant guérit, grâce au Coran, du doute, de l’hypocrisie et des autres maladies du cœur et cela laisse place à la foi dans son cœur, à la différence du mécréant.

Et Allah sait mieux.

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