Mon frère a pris tout l’héritage de mon père sous prétexte que celui-ci le lui avait donné et lui avait emprunté de l’argent de son vivant. Depuis ce temps il utilise pour lui-même tous les immeubles et les biens que mon père a laissés et les loyers qui en sont tirés. Est-ce que ce qu’il prend et dépense pour ses enfants n’est pas de l’argent illicite ? Nous sommes quatre frères et quatre sœurs et une mère et personne d’entre nous n’accepte ce comportement. Est-ce que ce qu’il prend et dépense pour lui et ses enfants n’est pas illicite ? Je vous saurais gré de me donner des preuves du Coran et de la Sunna.

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammad, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons.

L’héritage doit être partagé conformément au Livre d’Allah, glorifié soit-Il, et à la Sunna de Son Prophète (), et votre frère fait partie de ceux qui s’approprient indûment les biens des gens. Il doit partager l’héritage de son père avec ses frères et sÅ“urs et sa mère. Que les biens laissés par votre père soient à son nom ne justifie pas de les prendre pour lui seul, car le don du père durant sa vie à un de ses enfants sans rien donner aux autres est injuste. Le père n’a pas le droit de donner à un fils en privant les autres conformément à ce hadith rapporté par Boukhari et Mouslim d’après al-Nu‘mân ibn Bachîr qui dit que son père était venu dire au Prophète () :  J’ai fait don d’un esclave à mon fils que voici.  ---  As-tu fait un don pareil à chacun de tes enfants ?  demanda le Prophète (). ---  Non.  répondit mon père. --- Récupère alors ce que tu as donné.  dit le Prophète ().

Dans une autre version le Messager d’Allah () a dit :  Craignez Allah et soyez équitables envers vos enfants.  et dans une troisième version il a dit :  Je ne témoigne pas en faveur d’une injustice. 

Le don d'un père à certains de ses fils et pas aux autres est de l’iniquité et il doit reprendre ce qu’il a donné. S’il meurt avant de l’avoir repris, il faut le reprendre après sa mort d’après l’avis prépondérant des oulémas conformément à ces paroles du Prophète () : Je ne témoigne pas en faveur d’une injustice.  L’injustice n’est admise d’une personne ni durant sa vie ni après sa mort. Ibn Taymiyya dit dans Al-Fatâwa al-Koubra :  Si le père meurt avant que l’injustice ne soit réparée, les autres (frères) peuvent reprendre leur dû auprès de celui qui a été favorisé. C’est un avis de l'imam Ahmad, qu'Allah lui fasse miséricorde. Quant à ce dernier, il doit rendre ce qu’il a reçu, sans divergence.

Donc, si les héritiers peuvent prouver que ces biens appartenaient à leur père et qu’ils ne sont pas satisfaits que leur frère ait pris tout l’héritage, ils ont le droit de demander que le partage soit accompli selon le Livre et la Sunna et cela concerne les biens de l’héritage eux-mêmes et le loyer qu’ils rapportent. Et celui qui a un lien avec ce frère doit lui rappeler ses devoirs vis-à-vis d’Allah, glorifié soit-Il, le Jour où il se tiendra devant lui et qui sera d’une longueur de cinquante mille ans. Allah, glorifié soit-Il, dit (sens du verset) :  Redoutez le Jour où vous serez tous amenés à comparaître devant Allah, et où chacun sera largement rétribué selon ses Å“uvres, sans subir la moindre injustice. (Coran 2/281).

Et il doit lui interdire de garder injustement l’argent des héritiers.