J’ai une fille de 45 jours maintenant. Avant l’accouchement, nous avions, mon épouse et moi, choisi son nom. Ma mère voulait que je donne son nom à notre fille, et j’ai accepté par piété filiale et pour lui faire plaisir. Mais mon épouse qui s’indigne de certains comportements de ma mère n’a pas accepté. Après l’accouchement, elle a insisté à lui donner un nom que je n’aime pas. J’ai essayé de la convaincre de lui donner le nom initialement convenu, mais elle a refusé. Je n’ai pas voulu lui imposer un nom car elle était dans ses lochies et je ne voulais pas l’attrister. J’ai essayé plus tard de la persuader gentiment, croyant qu’elle allait changer d’avis mais en vain. Elle m’a dit que c’était trop tard et qu’elle avait informé tout le monde du nom de notre fille. D’un autre côté, ma mère a insisté à ne pas voir ma fille sauf si nous changeons son nom, et revenons au nom que nous avions antérieurement choisi. Mon épouse dit qu’elle aime le nom qu’elle a donné à sa fille, que c’est elle qui a souffert durant l’accouchement et non pas une autre, qu’elle a le droit de lui donner le nom qu’elle veut et que je dois lui permettre de le faire. Maintenant, je voudrais savoir :
1- Si mon épouse qui a souffert des douleurs de l’accouchement aime le nom que ma mère ne souhaite pas, qui dois-je satisfaire des deux : mon épouse ou ma mère ?
2- Si je ne donne pas à ma fille le nom que ma mère veut, serait-ce un acte d’impiété filiale ?
3- S’il s’agit d’un acte d’impiété filiale, mon épouse a-t-elle fait preuve d’impiété envers moi parce que je n’ai pas été pieux envers ma mère ?
4- Nous est-il permis de changer le nom de notre fille âgée maintenant de 45 jours pour régler ce problème ?
5- Si je change le nom de notre fille pour celui que ma mère a choisi, et que mon épouse quitte le foyer conjugal ou demande le divorce à cause de cela, est-ce que je dois faire preuve de piété filiale envers ma mère, même si cela compromet ma vie conjugale ? Sachez que mon épouse est attachée aux préceptes de l’Islam, mais je ne comprends pas ce qui se passe. Donnez-moi un conseil qui réconcilie toutes les parties et qui plaît surtout à Allah, exalté soit-Il.

Louange à Allah, et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons.

Le choix du nom du nouveau-né est un droit qui appartient aux deux parents. En cas de désacord, le droit du père prévaut sur le droit de la mère car l’enfant est affilié à son père. Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) : Appelez-les du nom de leurs pères : c’est plus équitable devant Allah (Coran 33/5). Nous vous conseillons de réconcilier votre épouse et votre mère en les amenant à choisir un nom qu’elles aiment toutes les deux. Si vous ne parvenez pas à les réconcilier, le droit de votre mère prévaut sur celui de votre épouse et vous devez par piété filiale choisir le nom qu’elle aime, à condition qu’il ne soit pas contraire à la Charia. Certes, s’opposer à votre mère est une sorte d’impiété filiale, et l’impiété filiale est une désobéissance dont les effets peuvent paraître dans le comportement de votre épouse.

Vous devez convaincre votre épouse que la Charia vous enjoint la piété filiale. Le choix du nom du nouveau-né est une question insignifiante qui ne doit pas affecter votre vie conjugale. Votre épouse n’a pas le droit de quitter le foyer conjugal pour cette raison, et si elle le fait elle devient une épouse désobéissante. La manière de traiter l’épouse désobéissante est indiquée dans le Coran. Elle n’a pas non plus le droit de demander le divorce, car rien ne l’exige, et vous ne devez pas la répudier sauf si la cohabitation entre vous devient impossible que la séparation devient impérative.

Sachez enfin qu’il n’y a nul grief à changer le nom de votre fille à n’importe quel moment, si cela est nécessaire.

Et Allah sait mieux.