L'obligation de les traiter avec bienfaisance même s'ils sont mécréants
Fatwa No: 96610

Question

Que doit faire une musulmane pratiquante qui suit la sunna, avec des parents l'un musulman pas très pratiquant et l'autre (la mère) non-musulmane, sachant que cette dernière ne veut plus voir sa fille et lui demande de rester chez elle car sa fille n'est pas à l'image de ce qu'elle aurait voulu qu'elle soit (elle porte un long voile et le Djilbab). Cette sœur doit-elle cesser d'aller chez ses parents puisque ceux-ci la refusent avec sa foi et sa pratique ? Doit-elle continuer à aller chez eux au risque de se faire insulter et rabaisser ? Est-ce du devoir de cette soeur d'obéir à sa mère lorsqu'elle lui dit de rester chez elle, bien que cette soeur sache parfaitement combien les liens de parenté sont précieux ?

Réponse

Louange à Allah.  Paix et salut sur Son Prophète.

Chère sœur,

 

Que cette soeur sache qu'elle vit une épreuve face à laquelle elle doit faire preuve de patience car son bonheur, aussi bien ici-bas que dans l'au-delà, y réside.

 

Nous lui rappelons à cet égard qu'il lui incombe de prêter conseil à ses parents, dans la mesure du possible, pourvu que cela se fasse par la sagesse et la bonne exhortation.

 

Qu'elle ait recours tout d'abord à Allah, Exalté soit-Il, et sollicite Son aide et qu'elle se réfère ensuite aux personnes qu'elle estime capables de guider ses parents vers le Droit Chemin.

 

Peut être qu'elle sera le moyen par lequel Allah, Exalté soit-Il, amènera le père au repentir et la mère à embrasser l'Islam.

 

Cependant, si chacun d'eux persévère dans l'égarement, qu'elle sache que ceci ne l'exempt aucunement de l'obligation de les traiter avec bienfaisance.

 

En vertu de la Charia, il est obligatoire de les traiter avec bienfaisance, même s'ils sont mécréants. D'ailleurs, c'est ce que confirme le verset suivant :"Et si tous deux te forcent à M’associer ce dont tu n’as aucune connaissance, alors ne leur obéis pas; mais reste avec eux ici-bas de façon convenable." (Sourate 31 / Verset 15)

 

Il incombe donc à cette soeur de faire preuve de piété filiale, en visitant ses parents, même s'ils manifestent à son égard une certaine antipathie. Qu'elle patiente et confie à Allah, Exalté soit-Il, le soin de sa rétribution.

 

Néanmoins, si elle craint d'être lésée en leur rendant visite, il lui est permis, le cas échéant, de les traiter avec bienfaisance sans nécessairement les visiter, en les appelant par téléphone par exemple et en leur envoyant des cadeaux, etc.

Il se peut même qu’ainsi la situation change favorablement car les parents font, le plus souvent, preuve de tolérance et de clémence vis-à-vis de leurs enfants.

 

Quant à la réaction de sa mère qui la prive de sortir, si cette attitude est due à une aversion vis-à-vis de la religion, du voile prescrit par la Charia ou une sorte de punition que cette mère lui inflige, ou si elle vise d'autres objectifs aussi sordides, le cas échéant, cette fille n'est pas obligée de lui obéir.

 

L'on tire argument à cet égard des propos de certains Oulémas qui énoncent qu'il est permis à l'enfant de ne pas demander l'autorisation à ses parents mécréants s'il veut sortir pour le Djihad qui est alors jugé comme Moustahab, préférable, et dont il pourrait être dispensé car ses parents ne suivent pas la religion agréée d'Allah Exalté soit-Il.

 

Et Allah sait mieux.

 

 

 

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