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Al I’tikaf ou retraite spirituelle

Al I’tikaf  ou retraite spirituelle

La manière dont le Prophète () effectuait l’I’tikaf (retraite spirituelle dans la mosquée) est la plus parfaite et la plus aisée. Dans son désir d’aboutir à la nuit du Mérite, il () s’est retiré dans un premier temps dans la mosquée pendant les dix premières nuits du mois de Ramadhan, puis dans un second temps il s’y est retiré pendant la deuxième décade. Lorsqu’Il a su que cette nuit bénie se trouve dans les dix dernières nuits, il n’a cessé de situer sa retraite dans cette période jusqu’à sa rencontre avec son Maître Puissant et Majestueux et c’est cette dernière phase qu’a retenue Aïcha () lorsqu’elle a déclaré dans un hadith rapporté par Boukhari : « Le Prophète () faisait la retraite pendant la dernière décade du mois de Ramadhan jusqu'à sa mort. Après sa mort ses femmes ont continué à la faire. »

Une fois, Il n’a pas accompli la retraite au cours des dix dernières nuits et l’a rattrapée au cours des dix premières nuits de Chawal. (Rapporté par Boukhari et Muslim). Lors de l’année de sa mort, il effectua un I’tikaf de 20 jours. (Rapporté par Al-Boukhari).

Les Oulémas en guise d’explication de cette donnée (exceptionnelle) ont avancé les hypothèses suivantes :

- Le Prophète () savait que sa vie allait atteindre son terme et, pour cela, il a voulu multiplier les bonnes œuvres afin de montrer aux membres de sa communauté ce qu’il faut faire vers la fin de leur existence pour rencontrer Allah dans les meilleures conditions.

- Il a fait ceci parce que Djibril l’écoutait réciter le Coran une fois pendant chaque Ramadhan et que lors de l’année de sa mort, Djibril lui a fait répéter la récitation deux fois. D’où lui serait venue l’idée de doubler la durée de sa retraite.

- Une autre explication plus cohérente est qu’il doubla la durée de sa retraite cette année là parce qu’il était en voyage l’année précédente. Ceci s’atteste dans un hadith rapporté par Nassaï (auteur de la présente version) et par Abou Dawoud et déclaré authentique par Ibn Hibban d’après Oubey Ibn Kaâb () qui a dit : « Le Prophète () avait l’habitude d’effectuer une retraite spirituelle au cours des dix dernières nuits du Ramadhan … Une année, il a voyagé au cours du mois de Ramadhan et n’a pu observer la retraite comme d’habitude. Au cours de l’année suivante, il effectua une retraire de 20 nuits.» Extrait de Fath al-Bari.

Le Prophète () se faisait installer une petite tente dans l’enceinte de la mosquée, il s’y isolait s’orientait exclusivement vers son Maître Béni et Très Haut et restait ainsi jusqu’au terme de sa retraite. Une fois, il effectua la retraite dans une tente turque (petite) et installa une natte à sa porte pour s’en servir de rideau ». (Rapporté par Muslim).

Ibn Al-Qayam a mentionné dans livre Zad al-Maâd (2/90): « Tout ceci vise à effectuer la retraite pleinement, à la différence des ignorants qui transforment leur lieu de retraite en une assemblée de visiteurs où l’on se dispute la parole. Ce qui n’a rien à voir avec la retraite pieuse telle que pratiquée par le Prophète ().

Le Prophète () restait à la mosquée et ne la quittait que pour aller satisfaire ses besoins naturels. À ce propos Aïcha () a dit : « Quand Il effectuait la retraite apirituelle, il ne rentrait à la maison que pour satisfaire ses besoins naturels ». (Rapporté par Al-Boukhari et Mouslim).

Le Prophète () veillait à rester propre. C’est pourquoi il sortait sa tête vers la chambre d’Aïcha pour qu’elle la lave et peigne ses cheveux. Boukhari et Muslim ont rapporté d’après Aïcha : « Le Prophète () tendait sa tête vers moi tout en étant retiré dans la mosquée. Et je lui peignais ses cheveux, bien qu’ayant mes règles ». Dans une autre version de ce hadith : « Je la lui lavais ».

L’expression « Tardjil ach-Chaâr » signifie peigner. Al-Hafedh a dit : « Le Hadith indique qu’il est permis de se nettoyer, de se parfumer, de se laver, de se raser et de s’entretenir le corps. La majeure partie des Oulémas pense que seuls les actes réprouvés dans une mosquée le restent pendant la retraite spirituelle ».

Quand le Prophète () pratiquait la retraite spirituelle, il ne se rendait plus au chevet des malades et n’assistait plus aux enterrements. C’était parce qu’il devait concentrer son attention sur ses actes d’adoration et veiller à la réalisation de l’objectif de la retraite qui est de s’isoler des gens pour s’orienter résolument vers Allah le Très-Haut. Aïcha a dit : « La Sunna veut que celui qui effectue la retraite spirituelle ne se rende pas au chevet d’un malade, ne participe pas à un enterrement, ne caresse pas une femme, ne couche pas avec elle et ne quitte sa place que pour une nécessité absolue.» (Rapporté par Abou Dawoud et déclaré authentique par al-Albani dans Sahih Abou Dawoud).

Dans Nayl al-awtar, Chawkani dit : « L’expression ne caresse pas une femme signifie: ne couche pas avec une elle ».

Certaines de ses épouses lui rendaient visite pendant sa retraite .Quand l’une d’elles le quittait, il la raccompagnait. Cela se passait dans la nuit. À ce propos, Safiya, l’une de ses épouses raconta qu’elle était allée lui rendre visite pendant la retraite spirituelle qu’il effectuait dans la mosquée au cours des dix dernières nuits du Ramadhan. Et elle était restée avec lui pour un certain temps. Et quand elle voulait rentrer chez elle, le Prophète () la raccompagna » (rapporté par Al-Boukhari et par Muslim).

En somme, le Prophète () pratiquait la retraite spirituelle avec facilité et en l’absence de tout excès de rigueur. Tout son temps était consacré au rappel d’Allah le Très Haut et à l’accomplissement des actes d’obéissance dans le cadre de la recherche de la nuit du Mérite.

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