Nous évoquerons dans trois articles consécutifs l’idée selon laquelle le système musulman authentique est fondé sur la justice :

La journée était claire, les gens avaient le temps et étaient dans l’opulence, c’était ce genre de jour où les gens sont excités, en fait ils attendaient avec impatience le début d’une course de chevaux, la scène se passe en Egypte peu de temps après la conquête de cette dernière, parmi les concurrents il y avait le fils du gouverneur de l’Egypte, ‘Amrû ibn al-’Âs.
Ainsi, après un ou deux tours de pistes, c’est donc un obscur Copte qui l’emporta ; voyant cela, le fils de l’émir se précipita furieux – il apparaissait être une montagne immense à côté de gens qui semblaient n’être que des grains de sable – vers le Copte et le frappa avec un fouet en lui disant : « Tu as osé me devancer alors que je suis un fils de nobles ? ». Cet incident fit naturellement enrager le père du jeune Copte qui décida donc d’aller avec son fils jusqu’à Médine afin de se plaindre directement de cette injustice flagrante auprès du Calife de l’époque, ‘Umar ibn al-Khattâb, et demander que justice soit rendue à son fils. Lorsque ‘Umar ibn al-Khattâb entendit la plainte de cet homme, il en fut très affecté et rentra dans une colère noire, il écrivit donc une courte missive au gouverneur de l’Egypte ‘Amrû ibn al-Âs qui disait en substance la chose suivante : « Dès que tu recevras cette lettre, je te demande de prendre ton fils avec toi et de te rendre ici ».
C’est ainsi que ‘Amrû ibn al-Âs et son fils se conformèrent à l’ordre du Prince des croyants et se rendirent donc à Médine, et une fois là-bas, ‘Umar ibn al-Khattâb fit siéger le tribunal qu’il présida personnellement afin de trancher le différend opposant les deux parties. Et lorsque ‘Umar fut convaincu de la réalité de l’agression du fils du gouverneur d’Egypte à l’égard du jeune homme Copte, le calife se saisit de son bâton et le remit au jeune Copte en lui disant de frapper avec le « fils de nobles », ce qu’il fit, et une fois la correction donnée, ‘Umar se tourna vers le Copte et lui dit : « Maintenant va et frappe Amrû, car son fils s’est permis de te frapper se pensant intouchable du fait du pouvoir de son père », le Copte lui dit en retour : « Il me suffit d’avoir frappé celui qui m’a frappé » ; c’est alors que ‘Umar se tourna vers ‘Amrû et lui dit cette parole devenue célèbre : « Ô ‘Amrû, comment se fait-il que tu fasses des gens des esclaves alors que leur mère les a mis au monde libres ? ».
L’Islam a commencé à enraciner les principes de justice dès ses origines et à ce propos voici une parole descendue par Allah, exalté soit-Il : « Certes, Allah vous commande de rendre les dépôts à leurs ayants-droit, et quand vous jugez entre les gens, de juger avec équité » (Coran 4/58). Il, exalté soit-Il, fit descendre aussi ce verset : « O les croyants ! Soyez stricts (dans vos devoirs) envers Allah et (soyez) des témoins équitables. Et que la haine pour un peuple ne vous incite pas à être injuste. Pratiquez l'équité : cela est plus proche de la piété. Et craignez Allah. Car Allah est certes Parfaitement Connaisseur de ce que vous faites.» (Coran 5/8) ; ces deux verset et tant d'autres montrent qu’Allah, exalté soit-Il, a ordonné dans Son Livre la justice et la loyauté, analysons donc maintenant concrètement quelle est la place de la justice dans le système islamique et comparons cela en détail avec ce qui se fait dans les autres systèmes.

1-Le système islamique veille à l’application de la justice dans le domaine de l’héritage :

Une assemblée s’est tenue aux Etats-Unis dont l’objet était spécifiquement le problème de l’héritage dans le droit, car en effet le code civil de ce pays consacre plus de 18 000 pages à cette question sans que cela ne règle toutes les difficultés liées à cette dernière ; c’est ainsi que pendant cette assemblée le docteur Zaglûl al-Najjâr dit à un Juif qui y participait également : « Nous musulmans ne rencontrons aucun problème concernant notre système de succession », l’autre homme répondit donc de manière ironique à l’assertion du docteur : « Les Etats-Unis, qui sont un pays développé s’il en est, possèdent 18 000 pages sur ce sujet sans régler complètement le problème et vous vous prétendez avoir trouvé la solution dans vos pays arriérés et sous-développés ? », à cette remarque pleine de mépris le docteur Zaglûl lui répondit simplement : « Oui », à quoi l’autre lui rétorqua avec morgue : « Eh bien rapportez-nous la preuve de ce que vous avancez ». C’est alors que le docteur Zaglûl se mit à réciter des versets de la sourate al-Nisâ` : «Aux hommes revient une part de ce qu’ont laissé les père et mère ainsi que les proches ; et aux femmes une part de ce qu’ont laissé les père et mère ainsi que les proches, que ce soit peu ou beaucoup : une part fixée » (Coran 4/7) ; il poursuivit et récita ensuite les versets suivants : « Voici ce qu’Allah vous enjoint au sujet de vos enfants : au fils, une part équivalente à celle de deux filles. S’il n’y a que des filles, même plus de deux, à elles alors deux tiers de ce que le défunt laisse. Et s’il n’y en a qu’une, à elle alors la moitié. Quant aux père et mère du défunt, à chacun d’eux le sixième de ce qu’il laisse, s’il a un enfant. S’il n’a pas d’enfant et que ses père et mère héritent de lui, à sa mère alors le tiers. Mais s’il a des frères, à la mère alors le sixième, après exécution du testament qu’il aurait fait ou paiement d’une dette. De vos ascendants ou descendants, vous ne savez pas qui est plus près de vous en utilité. Ceci est un ordre obligatoire de la part d’Allah, car Allah est, certes, Omniscient et Sage. Et à vous la moitié de ce que laissent vos épouses, si elles n’ont pas d’enfants. Si elles ont un enfant, alors à vous le quart de ce qu’elles laissent, après exécution du testament qu’elles auraient fait ou paiement d’une dette. Et à elles un quart de ce que vous laissez, si vous n’avez pas d’enfant. Mais si vous avez un enfant, à elles alors le huitième de ce que vous laissez après exécution du testament que vous auriez fait ou paiement d’une dette. Et si un homme, ou une femme, meurt sans héritier direct, cependant qu’il laisse un frère ou une sœur, à chacun de ceux-ci alors, un sixième. S’ils sont plus de deux, tous alors participeront au tiers, après exécution du testament ou paiement d’une dette, sans préjudice à quiconque. (Telle est l’) Injonction d’Allah ! Et Allah est Omniscient et Indulgent » (Coran 4/11-12) ; et il termina par ce dernier verset : « Ils te demandent ce qui a été décrété. Dis : « Au sujet du défunt qui n’a pas de père ni de mère ni d’enfant, Allah vous donne Son décret : si quelqu’un meurt sans enfant, mais a une sœur, à celle-ci revient la moitié de ce qu’il laisse. Et lui, il héritera d’elle en totalité si elle n’a pas d’enfant. Mais s’il a deux sœurs (ou plus), à elles alors les deux tiers de ce qu’il laisse ; et s’il a des frères et des sœurs, à un frère alors revient une portion égale à celle de deux sœurs. Allah vous donne des explications pour que vous ne vous égariez pas. Et Allah est Omniscient » (Coran 4/176). La conséquence de cette démonstration fut que le Juif se convertit à l’instant où il comprit que l’Islam était la vérité et la religion de la justice, il dit à cette occasion la chose suivante : « Je n’avais jamais entendu des paroles évoquant d’une manière si complète tous les liens familiaux ».

(A suivre)