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Les ablutions sèches (Tayammum)

Les ablutions sèches (Tayammum)

Les ablutions sèches (Tayammum)

Dans la langue arabe, le terme Tayammum veut dire l’objectif et le fait de se diriger vers une chose. Allah a dit : « Et ne vous tournez pas (Wala Tayammanou) vers ce qui est vil pour en faire dépense. Ne donnez pas ce que vous-mêmes n'accepteriez qu'en fermant les yeux! » (Coran 2/267). Ce qui signifie n’ayez pas pour objectif de donner des choses que vous ne désirez point.
Quant au sens religieux du terme Tayammum, il s’agit de viser une terre pure afin de s’essuyer le visage et les mains (après avoir y tapoter ses deux mains) en ayant l’intention de nous permettre de prier ou pour tout autre acte nécessitant d’être en état de pureté.
Les preuves de la légalité du Tayammum
Cette légalité est attestée par le Coran, la Sunna et le consensus des savants.
Allah a dit : « N'approchez pas de la Salât (…) quand vous êtes en état d'impureté (…) Si vous êtes malades ou en voyage, ou si l'un de vous revient du lieu où il a fait ses besoins, ou si vous avez eu des rapports sexuels et que vous ne trouviez pas d'eau pour vous purifiez, alors recourez à une terre pure, et passez-vous-en sur vos visages et sur vos mains. » (Coran 4/43).
Le Tayammum est une pratique spécifique à cette communauté
Le Prophète, , a dit : « Il m’a été donné cinq choses qui ne l’ont été à personne avant moi … » et il cita parmi celles-ci le fait que « la terre a été faite pour moi un lieu de prière et un moyen de se purifier. Quiconque de ma communauté devant prier alors qu’il prie. » (Boukhari)
Quand est-ce que le Tayammum est-il légiféré ?
Il est légiféré de recourir au Tayammum pour se purifier quand on ne trouve pas d’eau selon le verset : « … et que vous ne trouviez pas d'eau pour vous purifiez, alors recourez à une terre pure » Par contre, on ne peut pas considérer qu’un homme n’a pas trouvé d’eau s’il ne prend pas la peine d’en chercher.
Il est légiféré de recourir au Tayammum quand on est dans l’incapacité d’utiliser de l’eau même si on en dispose. C’est le cas du malade ou de la personne âgée qui ne peut bouger et ne trouve personne pour l’aider à faire ses ablutions.
Il est légiféré de recourir au Tayammum quand on redoute que l’utilisation de l’eau nous soit nuisible. Et notamment, dans les cas suivants :
- En cas de grand froid et quand on ne dispose pas de quoi réchauffer l’eau à disposition et qu’on pense fortement qu’en se lavant avec l’eau on tombera malade. Et ce, conformément au hadith dans lequel le Prophète, , a approuvé que ‘Amr Ibn al ’Âs dirige la prière de ses compagnons alors qu’il avait eu recours au Tayammum pour se purifier en temps de grand froid. (Rapporté par Abû Dâwûd).
- Si on ne dispose que d’une petite quantité d’eau juste suffisante pour boire et que l’on se trouve loin d’un endroit où on peut s’en procurer et qu’il n’est pas possible d’en faire venir.
La description du Tayammum
- Tapoter une seule fois la terre avec les paumes de ses deux mains.
- Ensuite souffler sur ses paumes pour en réduire la poussière s’y étant déposé.
- Ensuite faire passer ses mains sur son visage une seule fois.
- Ensuite s’essuyer les revers des deux mains en passant la paume de sa main gauche sur le revers de la main droite et la paume de la main droite sur le revers de la main gauche.
- La preuve en est le hadith de ‘Ammâr, qu’Allah l’agréé dans lequel le prophète, , a dit : « Il te suffisait de faire ainsi et il tapota la terre des paumes de ses deux mains et souffla dessus, puis s’essuya le visage et ses mains. » Rapporté par Boukhari et Mouslim.
La sagesse dans la législation du Tayammum
- Faciliter les rites aux membres de la communauté de Mohammed, .
- Se prémunir d’un mal qui peut émaner de l’utilisation de l’eau dans certains cas comme pour le malade ou par temps très froid et autres situations similaires.
- Etablir une continuité dans le lien que nous avons avec l’adoration que constitue la prière et que celui-ci ne soit pas rompu en raison d’absence d’eau ou d’impossibilité de l’utiliser.
Qu’est-il permit de faire après avoir eu recours au Tayammum ?
Après s’être purifié par le Tayammum, il est permis de faire tout ce que nous permet une purification effectuée par les ablutions ou le bain rituel (Ghusl), comme la prière ou tourner autour de la Ka’ba (Tawâf). Et ce, parce que le Tayammum est un moyen de purification qui se substitue aux ablutions et au bain rituel. Aussi, le Tayammum est appelé ‘purification’ dans les textes scripturaires au même titre que l’eau.
Le Prophète, , a dit : « La terre a été faite pour moi un lieu de prière et un moyen de purification. »
La terre est donc un moyen de ne plus être en état d’impureté rituelle au même titre que l’eau si ce n’est qu’on ne peut y recourir que si on ne peut utiliser l’eau pour se purifier.
Est-il suffisant de faire le Tayammum une seule fois pour accomplir plus d’une prière ?
Il est permis au fidèle qui s’est purifié via le Tayammum une seule fois de prier autant de fois qu’il le veut. Que ces prières soient surérogatoires ou obligatoires. Et ce, tant que rien ne vient annuler son état de pureté rituelle.
Est-il possible de se purifier par le Tayammum quand on est dans un état de grande impureté rituelle ?
Il est possible à un fidèle en état de grande impureté rituelle ou à une femme ayant ses menstrues et n’ayant pas d’eau à disposition ou ne pouvant l’utiliser de recourir au Tayammum pour se purifier. Ceci dit, il est à noter que le Tayammum permet de retrouver son état de pureté tant qu’on ne dispose pas d’eau mais qu’une fois qu’on en dispose il est obligatoire de faire ses grandes ablutions, ou bain rituel (appelé en arabe Ghusl).
Quel est le statut d’une personne qui s’est purifié par le Tayammum et préside la prière de fidèles qui se sont purifiés par les ablutions ?
La prière d’un fidèle qui s’est purifié par les ablutions et dont la personne qui préside la prière en groupe s’est purifié par le Tayammum est valide. Preuve en est le hadith de ‘Amr Ibn al-‘As qu’Allah l’agréé qui était en état de grande impureté et s’est purifié par le Tayammum en temps de grand froid puis présida la prière en commun devant ses compagnons bien que ceux-ci s’étaient purifiés par les ablutions. Par la suite, le Prophète, , approuva ce qu’il fit. »

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