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Les remèdes à l’injustice sociale dans la Sunna prophétique

Les remèdes à l’injustice sociale dans la Sunna prophétique

Les remèdes à l’injustice sociale dans la Sunna prophétique

De nos jours, les formes d’injustice se renouvellent sous différents aspects. Parmi ceux-ci, ce qui arrive dans notre société de façon générale en termes de transgression des droits qu’ils soient tangibles ou intangibles. La Sunna prophétique a remédié à ces injustices sous toutes leurs formes, que ce soit au niveau des individus ou de la société. Et parmi les moyens de remédier à l’injustice sociale comme cela a été rapporté dans la Sunna prophétique :

Premièrement : combattre l’injustice au sein de la famille :

Le Prophète () a attiré l’attention sur la gravité de l’injustice qui peut survenir entre les épouses en cas de polygamie. Selon Abou Horayra, le Prophète () a dit : « Celui qui a deux épouses et penche pour l’une d’elles au dépend de l’autre, sera ressuscité le jour de la résurrection en penchant sur un côté. » Rapporté par Ahmad.

Le Prophète () a également défendu de se montrer injuste en accordant une préférence pour un de ses enfants au détriment des autres. Dans le recueil de Mouslim, Al-Nou’mân ibn Bachîr (qu’Allah soit satisfait de lui) rapporte que sa mère, Bint Ruwâha, avait demandé à son père de lui faire un don. Il refusa de le faire durant un an puis y consentit. Sa mère lui dit : je n’accepte pas cela jusqu’à ce que tu prennes le Messager d’Allah () à témoin. » Son père le conduisit chez le Messager d’Allah () auquel il dit :

- J’ai fait un don à mon fils que voici. Mais sa mère souhaite que tu sois témoin de ce don.

- Ô Bashîr ! As-tu d’autres enfants que lui ?

- Oui.

- As-tu fait le même cadeau à chacun de tes enfants ?

- Non, avoua-t-il.

- Alors ne me prends pas à témoin, car je ne peux être le témoin d’une injustice.

Rapporté par Al-Bayhaqî.

Deuxièmement : combattre l’injustice sociale au niveau des biens publics et privés :

Ceci comprend l’interdiction de toutes les pratiques visant à transgresser les biens d’autrui qu’il s’agisse de corruption, de pot de vin, de tromperie, de traitrise, d’usure, de contrats invalides, d’accaparer une partie du butin injustement, du vol, de spolier ou d’extorquer. Toutes les pratiques qui visent à rendre licite les biens d’autrui sont interdites en raison de la portée générale des propos suivants du Messager d’Allah () :

« Votre sang, vos biens et votre honneur sont aussi sacrés que ce jour, cette cité et ce mois. » Rapporté par Mouslim.

Et de celui-ci : « Le sang, les biens et l’honneur de chaque musulman sont sacrés. » Rapporté par Boukhari et Mouslim.

Dans le livre Shu’ab Al-Imân, il est rapporté un hadith avec une bonne chaine de transmission où Jâbir ibn Abdillah a dit : « J’ai entendu le Messager d’Allah () dire : « Ô Ka’b ibn ‘Ujra, Un homme dont le corps a grandi en se nourrissant de biens illicites n’entrera pas au Paradis, l’Enfer est plus en droit de l’accueillir. »

Le Prophète () a mis en garde contre la transgression envers les biens publics. C’est une des formes d’injustice sociale qui a touché les sociétés dans le monde à toute époque. Dans le recueil de Boukhari, selon Khawla Al-Ansâriyya (qu’Allah soit satisfait de l’elle) a dit : « J’ai entendu le Messager d’Allah () dire : « Il y a des gens qui usent des biens des gens sans droit. Ils auront droit à l’Enfer le jour de la résurrection. »

Troisièmement : l’injustice sociale est le chemin vers la ruine dans l’au-delà :

Voici un des aspects du remède prophétique contre l’injustice sociale dans lequel une image nous est donnée pour se représenter de façon concrète le cas d’une personne qui fait preuve d’injustice et en rapprocher le sens. Il est désigné comme une personne ruinée dont les injustices sont supérieures à ses bonnes actions. Dans le recueil de Boukhari et Mouslim, un hadith rapporté par Abou Horayra mentionne que le Prophète () a dit :

« Savez-vous qui est la personne ruinée (Al-Moufliss ? » Les compagnons répondirent : « C’est celle d’entre nous qui n’a plus d’argent ni de biens. » Le Prophète () dit : « La personne ruinée est celle qui viendra le jour de la résurrection ayant accomplit les prières, observé le jeûne et payé la Zakat. Elle vient après avoir insulté untel, calomnié untel, pris injustement les biens d’untel, versé le sang d’untel et frappé untel. On répartit ses bonnes actions entre ses victimes et, si elles ne suffisent pas à la racheter auprès d'elles, on prélèvera de leurs péchés pour les lui imputer et la jeter ensuite en Enfer. »

Quatrièmement : mise en garde contre l’ajournement de la restitution des droits et de jouer avec le salaire des employés :

Parmi les formes d’injustice sociale à notre époque, on compte celles infligées aux employés, aux fonctionnaires, aux travailleurs, pour ce qui est de leurs salaires et de leurs dus. La Sunna a mis en garde contre de tels agissements injustes. Le Prophète () a déclaré que remettre à plus tard les droits que l’on doit donner aux gens est une injustice. Et à plus forte raison si la personne en question consomme leurs droits dans leur intégralité.

D’après Abou Horayra (qu’Allah soit satisfait de lui) le Prophète () a dit : « Une personne qui a les moyens de restituer son dû à son prochain et ne le fait pas commet une injustice. » Rapporté par Boukhâri et Mouslim.

D’après Abou Horayra (qu’Allah soit satisfait de lui) le Prophète () a dit : « Allah le Très Haut dit : “Le Jour de la résurrection, J’engagerai une dispute avec trois types de personnes : celui qui, en Mon nom, a pris un engagement qu’il n’a pas tenu, celui qui a vendu un homme libre et consommé l’argent ainsi obtenu et celui qui a employé un travailleur qui a accompli sa tâche, mais a refusé de lui payer le salaire convenu”. » Rapporté par Boukhâri et Mouslim.

Cinquièmement : dans le cadre des comportements et des relations en société :

La Sunna prophétique a mis en garde contre les injustices répandues entre les gens et qui peuvent être une injustice, une bassesse, une rancœur, une jalousie ou une animosité. C’est la maladie des communautés comme cela a été rapporté par Tirmidhi selon Al-Zubayr ibn Al-‘Awwâm, le Prophète () a dit :

« La maladie qui a touché les communautés précédentes s’est faufilé parmi vous : la jalousie et l’animosité. C’est cela qui fait office de rasoir. Je ne dis pas que cela rase les chevaux mais que cela rase la religion. Par Celui qui tient mon âme dans Sa Main ! Vous n’entrerez au Paradis que lorsque vous aurez la foi et vous n’aurez véritablement la foi que lorsque vous vous aimerez les uns les autres. Voulez-vous que je vous indique une chose qui fera naître de l’amour entre vous ? Saluez-vous les uns les autres. »

Ce n’est là que quelques exemples succincts de la façon dont la Sunna prophétique combat les formes d’injustice sociale. Ceux que nous n’avons pas mentionné ne peuvent être tous recensés. On peut inclure dans ce cadre, les remèdes prophétiques apportées dans bien des domaines en lien avec la pauvreté, le chômage, la répartition des richesses, le respect de la propriété privée, le respect des droits, la mise en œuvre des obligations, prescrire le bien et proscrire le mal, respecter les droits des faibles, demander des comptes aux injustes, mettre tout le monde sur un même pied d’égalité devant la justice, tout cela et bien d’autres faits sont mentionnés dans la Sunna.

Il convient de faire converger les efforts pour combattre l’injustice sociale sous toutes ses formes en raison de ses répercussions dévastatrices sur les sociétés et les pays. L’injustice sociale crée des castes, de l’égoïsme et une mentalité d’opportunisme déloyale entre les gens. Or, ces biens cela qu’endurent les gens dans le monde aujourd’hui dans des proportions diverses. La Sunna a donné des directives utiles pour remédier à cela il faut donc y prêter attention et profiter de ses enseignements.

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