Je souhaite demander qui, en islam, doit prendre en charge matériellement la femme. Qui sont ces proches qui ont le devoir de l’entretenir, selon l’ordre d’obligation.
Si une femme n’a personne pour la prendre en charge et qu’elle est capable de travailler, est-ce que dans ce cas elle a l’obligation de travailler ou alors, sil elle le souhaite, elle peut prendre de l’argent du Trésor public ? Je souhaite savoir s’il y a des cas où la femme est dans l’obligation de travailler si elle est en mesure de le faire ou n’est-elle absolument pas tenue de le faire même si personne ne peut la prendre en charge bien qu’elle soit capable de travailler ?
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Si la femme est mariée, c’est à son mari qu’il revient de la prendre en charge, même si elle est riche. Et ce point ne souffre d’aucune divergence.
Dans son ouvrage Al-Mughnî, Ibn Qudâma dit : « Il est obligatoire de dépenser de ses biens pour sa femme, conformément à ce qui est dit dans le Coran, la Sunna et le consensus des oulémas. » Fin de citation.
Dans le cas où la femme n’est pas mariée : si elle possède suffisamment de biens, elle subviendra à ses besoins en dépensant de ce qu’elle possède. Dans le cas contraire, si elle est petite ou incapable de gagner sa vie par elle-même, c’est à son père qu’il revient de dépenser de ses biens pour la prendre en charge. Et ce point ne souffre d’aucune divergence. Et il n’incombe à personne d’autre que le père de la prendre en charge tant qu’il en a les moyens.
Dans son ouvrage Al-Mughnî, Ibn Qudâma dit : « Si son père a la capacité de la prendre en charge, il n’incombe à personne d’autre de le faire. » Fin de citation.
Si le père est décédé ou pauvre, les savants divergent pour indiquer à qui revient cette charge. Les savants Malikites sont d’avis que seuls le père et le fils de la femme ont l’obligation de la prendre en charge. Pour les Shâfi’ites, il s’agit du père de la femme ou du père de son père et tout autre ascendant ; ainsi que le fils, le fils du fils, et tout autre descendant. Les Hanafites sont d’avis que cela incombe à tout proche de la famille qui est son Mahram. Et les Hanbalites : cela incombe à tout héritier de cette femme.
Dans son ouvrage Al-Mughnî, Ibn Qudâma dit : « Il semble que l’avis de notre école (Hanbalite) est que les dépenses d’entretien incombent à tout héritier si les conditions précédemment évoquées sont réunies… Les savants Hanafites affirment : cela incombe à tout proche de la famille qui est son Mahram… Malik, Shâfi’i et Ibn Al-Mundhir disent : les dépenses n’incombent qu’aux enfants et aux parents… » Fin de citation.
S’il y a plus d’un héritier, chacun participera à hauteur de sa part d’héritage.
Aussi, si la femme est âgée et pauvre et n’a effectivement pas de revenus, mais est toutefois en mesure de travailler et n’a pas de mari, alors selon les Hanafites et les Hanbalites, selon ce qui nous semble de leurs propos, est qu’il est obligatoire à son père de la prendre en charge. Si elle n’a pas de père, alors c’est à ses proches de le faire comme nous l’avons dit, et on ne doit pas demander à la femme de travailler.
Dans son ouvrage Al-Mughnî, Ibn Qudâma dit : « Abu Hanifa a dit : L’homme doit prendre en charge les dépenses matérielles pour son fils jusqu’à ce qu’il soit pubère, après quoi, s’il est en bonne santé, il n’a plus à le faire. En revanche, il doit toujours subvenir aux besoins de sa fille jusqu’à ce qu’elle se marie. Malik a un avis similaire si ce n’est qu’il précise que ce mariage doit avoir été consommé et ce n’est qu’ensuite que les filles n’ont plus à être prises en charge. Après leur mariage, les filles n’ont plus le droit à ce que leurs pères dépensent pour elles même si elles sont divorcées. Et si elles sont divorcées avant la consommation du mariage, alors c’est à elles de se prendre en charge. » Fin de citation.
Selon l’avis des Hanafites et des Hanbalites, la femme n’est pas dans l’obligation de travailler si elle est capable de le faire.
Ibn ‘Âbidîn a dit : « Les dépenses d’entretien incombent également à tout proche de la famille qui est un Mahram de la femme, qu’il soit petit ou une femme, dans tous les cas de figure, même s’il s’agit d’une femme pubère et en bonne santé. » Al-Durr Al-Mukhtâr.
Et si la femme n’a personne pour la prendre en charge, et qu’elle est capable de travailler, alors il nous semble – et Allah sait mieux – qu’elle doit travailler pour subvenir à ses besoins de sorte à ne pas périr.
Ibn Muflih a dit : « Qui n’a pas de quoi vivre doit gagner sa vie. » Al-Adâb Al-Shar’iyya.
Et Allah sait mieux.
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