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Changer une lettre par une autre ou ne pas la prononcer au cours de la lecture du Coran : les avis des savants

Question

J’ai lu le texte d’Al-Akhdarî avec son explication intitulée Minah Al-‘Alî et bien d’autres de ses explications. Une des paroles de l’auteur me pose problème : « S’il commet une erreur de lecture en prononçant un mot qui ne fait pas partie du Coran, il devra faire une prosternation de l’oubli après les salutations finales. Si le mot fait partie du Coran alors il n’aura pas à faire ces prosternations, sauf si la prononciation du mot ou son sens est altéré. Dans ce cas, il fera les prosternations après les salutations. » Qu’entend-on par ‘’le mot’’ ? Dans Minah Al-‘Alî, il est dit : « L’auteur a dit : modifier un mot, c'est-à-dire changer une lettre par une autre. » Mais il n’a pas développé son propos. Est-ce qu’une lettre en moins est considérée comme le changement d’un mot ? Et qu’en est-il du lecteur qui n’est pas Arabe s’il lit par exemple le mot arabe Qâla en prononçant la lettre Qâf à mi-chemin entre la prononciation du Qâf et du Kâf, ce qui signifie qu’il aura changé le Qâf par le Kâf et aura lu la lettre de façon incomplète ? Est-ce que ces deux situations sont considérées comme un changement de mot. Et s’il s’agit d’une lettre en moins, ou de lire une lettre en la prononçant à mi-chemin avec la prononciation d’une autre lettre dont le son est proche, comme le Tâ’ et le tâ’ (la première lettre ayant une prononciation plus emphatique que la seconde) ? Qu’Allah vous bénisse.

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Ce qui est voulu par le terme ‘’mot’’ est un mot du Coran. Modifier la prononciation d’un mot comprend un ajout ou un retranchement, ou changer une lettre par une autre. Celui qui volontairement ne prononce pas une des lettres d’un mot du Coran, ou substitue une lettre à une autre, alors sa prière est invalide. Dans son ouvrage Sharh Al-Muhadhdhab, Al-Nawawi, qu’Allah lui fasse miséricorde, a dit : « Il est obligatoire de lire Al-Fâtiha en prière avec toutes ses lettres et ses doubles consonnes, et il y en a quatorze, dont trois dans la Basmala. Si le fidèle ne prononce pas une de ses lettres ou ne prononce pas correctement une double consonne (une Chadda) en n’en prononçant qu’une seule, ou substitue une lettre à une autre malgré sa capacité d’expression, alors sa lecture est invalide… » Fin de citation.
Pour ce qui est d’un non-Arabe, il se doit d’apprendre, de corriger la prononciation des lettres. Et si une modification d’une lettre dans la prononciation est faite involontairement, comme pour le cas de qui a des difficultés d’expression ou un bègue, ou un non- Arabe de la masse, alors il est pardonné. Al-Dasûqî Al-Malikî a dit : « En somme, celui qui commet une erreur de prononciation de façon volontaire, alors sa prière est invalide, de même celle de ceux qui prient derrière lui (si c’est lui qui présidait leur prière) et les savants sont d’accord sur ce point. S’il l’a fait par oubli alors sa prière est valide. Les savants sont également d’accord sur ce point. Ce statut est le même s’il n’a pas la capacité de prononcer les lettres correctement de par sa nature et qu’il ne peut apprendre à le faire, parce qu’une incapacité d’expression l’en empêche… » Fin de citation.
Dans son ouvrage Al-Mughnî, Ibn Qudâma dit : « Il n’est pas permis de prier derrière un fidèle qui ne prononce pas une des lettres de la sourate Al-Fâtiha par incapacité, ou substitue une lettre par une autre par défaut de prononciation, comme celui qui prononce la lettre Ghayn à la place du Râ’, ou ne prononce pas la dernière lettre d’un mot en passant directement à la lettre du mot suivant, ou fait une erreur de prononciation évidente qui modifie le sens comme celui qui dit Iyyâki au lieu de Iyyâka ou An’amtu au lieu de An’amta et ne peut pas corriger cette prononciation. Il est comme un illettré. Il n’est pas valide qu’il fasse office d’imam. En revanche, il lui est permis de diriger la prière d’un fidèle qui a cette même caractéristique puisque les deux sont dans le même cas. L’un peut donc prier derrière l’autre et le prendre pour imam dans la prière. Au même titre que deux fidèles qui ne maitrisent rien. Mais s’il a la possibilité de se corriger et ne le fait pas, sa prière n’est pas valide, ni celle de celui qui prie derrière lui. » Fin de citation.
Dans les Fatâwas Al-Hindiyya des savants Hanafites, il est dit : « Si le fidèle ne peut pas faire la distinction dans la prononciation de deux lettres qu’avec difficulté, comme le Dhâ’ et le Dâd, le Sâd et Sîn, le Tâ’ et le Tâ’. Les savants ont divergé sur cette question. La plupart d’entre eux affirment que sa prière n’est pas invalide. C’est ce qui est dit dans les Fatwas du cadi Khân. Et de nombreux savants ont délivré une Fatwa identique. Le cadi, l’imam Abu Al-Hasan, le cadi l’imam Abu ‘Âsim ont dit : s’il le fait volontairement, sa prière est invalide. Mais si cela est dû au fait qu’il prononce ces lettres ainsi ou qu’il ne sait pas faire la distinction entre elles alors la prière n’est pas invalide. C’est l’avis le plus pondéré et celui pour lequel nous optons… » Fin de citation.
Dans le livre Radd Al-Muhtâr de Ibn ‘Âbidîn, il est dit : « Et dans Al-Tatârkhâniya, selon Al-Hâwî : « selon certains savants, la prière n’est pas invalide si les deux lettres ne sont pas issues d’une même voie de prononciation, ou de voies proches. Ceci dit, cela arrive souvent chez les gens de la masse. Comme les lettres le Dhâl à la place du Sâd ; le Zay à la place du Dhâl ; le Dhâ’ à la place du Dâd. » Quant à moi, je dis : il ne convient pas de statuer de l’invalidité d’une prière dans le cas où le fidèle prononce un Thâ’ en Sîn, le Qâf en Hamza, comme c’est le cas de beaucoup de gens de la masse à notre époque. En effet, ils ne font pas la différence entre les deux. Cela leur est très difficile. C’est aussi le cas de la lettre Dhâl avec le Zay. Surtout en considérant l’avis du cadi Abu ‘Âsim et l’avis de Al-Saffâr. Tous ces avis sont ceux des contemporains. Et vous savez maintenant qu’il est plus tolérant. » Fin de citation. Extrait du Radd Al-Muhtâr de Ibn ‘Âbidîn.
Et Allah sait mieux.

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