Allah m’a comblé, moi et mon collègue dans notre activité. Nous avons ouvert une société de matériaux de construction à mon nom. Il s’agit de fabrication d’accessoires de construction dans le domaine du bâtiment comme des supports métalliques, des grillages métalliques utilisés pour la corrosion.
Pour ce faire, il nous fallait nous appuyer sur un consultant. Nous présentions une esquisse d’un échantillon du produit final, mais les clients avaient besoin d’éprouver la galvanisation des produits. Nous faisions donc un test sur des tôles métalliques de qualité supérieure à celles que nous utilisons réellement pour garantir le résultat souhaité. Mais lors de la fabrication, on utilisait du métal normal dont le coût de revient est inférieur à celui utilisé lors des tests. Ceci parce que nous ne le fabriquons pas directement, mais plutôt parce que nous l’achetons d’usines et le métal dont la qualité de galvanisation est élevée est plus cher. Et aucun constructeur ne nous achèterait nos produits à des prix élevés. Telle était notre façon de faire depuis 2017.
Depuis hier, j’ai appris qu’agir ainsi était une erreur – et je ne m’étais vraiment pas aperçu avant cela que c’était une erreur – et je songe à envoyer aux sociétés auxquelles nous avons vendu ces produits des courriers leur indiquant que nos produits ne correspondent pas au taux de galvanisation requis. Je dis ceci pour les nouveaux produits que nous fournissons actuellement.
Mais comment expier ma faute concernant la galvanisation des produits précédents et l’argent acquis par ce biais, le capital actuel, que dois-je en faire ? Je dépense l’argent gagné pour mon foyer, et, Allah soit loué, je paie ma Zakât et mes aumônes de cet argent.
Deuxièmement : notre travail consistait à prendre les produits de l’usine en fonction des longueurs des rouleaux, de leur largeur, de leur poids. Or, il arrivait parfois que la quantité de ces produits ne soient pas exacte et varie de 10 % en plus ou en moins. Et nous fabriquions nos produits sur cette base, sans préciser qu’un pourcentage de matière première pouvait être inférieur ou de longueur ou de poids supérieurs. Et à l’avenir, nous le mentionnerons si Allah le veut.
Que devons-nous faire pour ce qui est passé ?
Merci
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Vous avez bien fait en redoutant ce qui est illicite et de vous repentir d’avoir trompé et triché dans la vente de ces produits. La religion interdit de tricher, de mentir, de duper dans la vente et l’achat et encourage à être sincère dans ce cadre.
D’après Hakîm ibn Hizâm (qu’Allah soit satisfait de lui) le Messager d’Allah () a dit : « Le vendeur et l’acheteur peuvent changer d’avis tant qu’ils ne se sont pas séparés. S’ils se sont montrés honnêtes et n’ont rien dissimulé, leur transaction est bénie. Si, à l’inverse, s’ils ont usé de mensonge et de dissimulation, toute bénédiction est retirée de leur transaction. » Rapporté par Boukhari et Mouslim.
D’après Abou Hourayrah (qu’Allah soit satisfait de lui), le Messager d’Allah () a dit : « Celui qui nous trompe n’est pas des nôtres. » Rapporté par Mouslim.
Pour ce qui est de l’argent acquis par le biais de ces ventes entachées de tricherie : il vous est illicite de prendre cet argent correspondant à la part issue de tricherie, ou tout ajout obtenu sur le prix en raison de tricherie. Vous devez rendre tout ajout issu de tricherie à l’acheteur. S’il ne vous est pas possible de connaitre l’acheteur ou de lui faire parvenir son dû alors vous devez faire aumône de l’argent en question en son nom.
Comme cela est mentionné dans le Al-Fatâwa Al-Kubrâ, Cheikh Al-Islam ibn Taymiyya – qu’Allah lui fasse miséricorde - a dit : « Qui vend un produit frauduleux alors le prix de ce produit lui est interdit dans les proportions de la fraude. Il doit remettre cette partie à l’acheteur ou en faire aumône en son nom s’il n’a pas la possibilité de le lui rendre. Par exemple, un homme vend un produit frauduleux à 10 dinars. Et ce produit coûterait effectivement 10 dinars s’il était exempt de fraude, mais n’en vaut que 8 avec cette fraude. Il doit donc rendre deux dinars à l’acheteur s’il les accepte, sinon il lui rend le produit. Et s’il ne connait pas l’acheteur, il fera aumône des deux dinars. » Fin de citation.
Si vous ne connaissez pas le montant de l’argent illicite acquis, vous devez vous efforcer de le déterminer selon vos capacités de sorte à être sûr d’en donner suffisamment pour compenser ce qui est dû ou plus encore.
Dans son exégèse, Al-Jâmi’ Li Ahkâm Al-Qur’ân, au niveau de ce verset : « Vous qui croyez ! Craignez Allah et renoncez, si vraiment vous avez la foi, à ce qui vous reste du produit de l’usure. » (Coran 2/278), Al-Qortobî dit : « Nos savants affirment que le moyen de se repentir de l’argent illicite qui est entre nos mains consiste, pour ce qui est de l’usure, de le rendre à celui auquel on l’a pris, et de le chercher s’il n’est pas présent. Et si on n’a aucun espoir de le trouver, d’en faire aumône en son nom. Si l’argent illicite a été acquis en commettant une injustice, qu’il agisse de la même façon envers sa victime. S’il ne sait pas avec certitude la part d’argent illicite dont il dispose, il devra s’efforcer d’évaluer la somme qui lui incombe de rendre jusqu’à être sûr que ce qui lui reste lui appartient de plein droit. Il pourra rendre la somme évaluée à qui de droit, la victime de son injustice ou celui auquel il a pris une somme usuraire. S’il n’a pas d’espoir de le retrouver, il en fera aumône en son nom. » Fin de citation.
Vous devez faire preuve de sincérité dans tout ce que vous entreprenez et Allah bénira votre subsistance en raison de votre sincérité et de vos efforts pour ce faire.
Et Allah sait mieux.
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