Ma mère m’a mandaté pour retrouver un homme à un endroit et récupérer de l’or. De son côté, elle devait procéder au virement de l’argent sur le compte de cet homme au moment où je devais récupérer l’or et l’avoir entre les mains. Mais quand il m’a donné cet or, il a refusé d’attendre que ma mère fasse le virement parce qu’il la connait très bien et a une entière confiance en elle. Il est donc parti et ma mère a ensuite fait le virement environ une heure après son départ et que l’or soit en ma possession. Cette transaction est-elle usuraire ou non ? Si c’est le cas, quelle est la solution sachant qu’il est probable que l’homme n’accepte pas de reprendre l’or et il rendra l’argent. Que doit-on faire et quelle est la solution ?

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
L’échange effectif des biens et leur prise en possession par les deux parties, c'est une condition de validité de ce type de vente. Si une condition n’est pas réunie, l’échange de ces biens monétaires est invalide. Et dans ce cas, il est obligatoire que chacune des parties rende le bien échangé à l’autre.
Dans la Mawsû’a Al-Fiqhiyya Al-Kuwaytiyya, il est dit : « Les savants sont unanimes pour affirmer qu’il est une condition dans le cadre d’échange de biens monétaires qu’ils soient échangés et pris en possession effective par les deux parties sur le lieu de la transaction, avant que les deux parties ne se séparent. Ibn Al-Mundhir a dit : ‘’ Tous les savants desquels nous avons appris la religion sont unanimes pour affirmer que quand deux personnes échangent des valeurs monétaires et se séparent avant de les avoir pris tous les deux en leur possession, alors la transaction est invalide.’’… Quand on parle de séparation des contractants qui invaliderait la transaction, on entend par là qu’ils se séparent physiquement du lieu de la transaction, c'est-à-dire que l’un prenne le bien qu’il vient d’acquérir et prenne une telle direction, et l’autre en fasse autant dans une autre direction. Ou que l’un des deux parte et l’autre reste sur le lieu de la transaction… C’est ce qu’ont établi les savants Hanafites, Shâfi’ites et Hanbalites… Quant aux Malikites, ils considèrent qu’il est interdit d’ajourner la prise de possession d’un des biens monétaires dans tous les cas de figure. Ils disent : ‘’ Il est interdit d’échanger un bien monétaire contre un autre à terme si le délai est long ou court. Et cela est valable pour les deux contractants ou l’un des deux s’ils se séparent physiquement.’’ Selon eux, c’est aussi interdit si cela est fait malgré la volonté des contractants, comme dans le cas où un ennemi s’interpose entre eux ou un torrent vient les séparer ou autre fait similaire. » Fin de citation.
En conséquence, si le vendeur refuse de restituer le bien, repentez-vous à Allah et implorez son pardon. Et il n’y a pas de mal à profiter de cet or.
Comme cela est mentionné dans le livre Tafsîr Âyât Ashkalat ‘Ala Kathir min Al-‘Ulama, Cheikh Al-Islam ibn Taymiyya a dit : « Pour moi, ce qui ne fait aucun doute, c’est ce qui a été pris en possession suite à une interprétation ou une ignorance. Dans ce cas, il a le droit de conserver ce qu’il a pris par le passé, sans aucun doute, et c’est ce qu’indiquent le Coran, la Sunna et l’analyse des faits. » Fin de citation.
Nous signalons que si l’or en question était sous forme de bijoux ou toute autre joaillerie, alors certains savants sont d’avis qu’il ne s’agit plus ici d’un bien monétaire, mais d’une marchandise comme une autre. Et il n’est donc pas une condition dans ce cas pour le vendre, qu’il soit pris en possession sur le lieu même de la vente. Agir en fonction de cet avis – surtout lorsque l’autre partie ne veut pas rendre le bien – est tout à fait acceptable.
Et Allah sait mieux.