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Les critères déterminant l'obligation d'obéir aux parents

Question

Ma mère m'interdit de prier les prières surérogatoires (Sunnan et Rawâtib). Dois-je lui obéir ?

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :


Si ta mère a un motif valable pour t'interdire de prier les prières surérogatoires (Nawâfil), comme le fait qu'elle a besoin de toi pour une aide, un service ou quelque chose de similaire, alors il est obligatoire de lui obéir. En revanche, si elle n'a pas de motif valable, tu n'as pas à lui obéir, car son ordre provient d'un caprice et constitue une entrave à un bien, sans intention valable. Les savants ont mentionné des critères pour l'obligation d'obéir aux parents, qui se résument en trois points :


Premièrement : Que cela ne concerne pas un acte de désobéissance [à Allah], conformément à la parole du Prophète () : « Il n'y a pas d'obéissance à une créature dans la désobéissance au Créateur. » (Rapporté par Ahmad et autres, authentifié par As-Suyûti).


Deuxièmement : Qu'ils aient une intention valable en ordonnant d'abandonner un acte recommandé (Mandûb) ou permis (Mubâh), ou en ordonnant de commettre un acte déconseillé (Makrûh).


Troisièmement : Que cela ne cause pas de préjudice à l'enfant dans ce qu'ils lui ordonnent. Un groupe de savants a explicitement mentionné ce point. L'imam Ibn Taymiyya, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit : « Il est obligatoire pour une personne d'obéir à ses parents en dehors de la désobéissance [à Allah], même s'ils sont pervers, et c'est l'avis apparent selon Ahmad. Ceci est valable dans ce qui comporte un bénéfice pour eux et aucun préjudice pour l’enfant. Si cela lui est pénible mais ne lui cause pas de préjudice, c'est obligatoire, sinon, non. » Fin de citation.


L'éminent savant Ibn Hajar Al-Haytami, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit dans "Al-Fatâwâ Al-Fiqhiyyah Al-Kubrâ" : « ... Et lorsque l'ordre ou l'interdiction du parent émane d'une pure sottise, on n'en tient pas compte, en se basant sur ce qu'ont mentionné les Imams concernant son ordre à son enfant de divorcer d'avec son épouse. De même, on peut dire concernant le désir de l'enfant pour une chose comme l'ascétisme (Az-Zuhd) et l'interdiction du parent à son encontre : si cela est dû à une simple affection paternelle, c'est de la sottise et de la stupidité, donc l'enfant n'en tient pas compte. Et son ordre à son enfant d'accomplir un acte permis qui ne lui cause pas de difficulté devient obligatoire pour l'enfant si le parent subit un préjudice non négligeable en cas de désobéissance. Ceci est également valable à condition qu'il ne soit pas établi pour toute personne raisonnable que cela provient du père d'une pure sottise et d'un manque de raison... » Il a poursuivi : « Sache donc qu'il n'est pas obligatoire pour l'enfant de se conformer à l'ordre de son père d'adhérer à son école juridique (Madhhab), car cela, lorsqu'il n'y a pas d'intention valable, relève de la pure sottise. Malgré tout cela, que l'enfant se préserve de désobéir à son père ; qu'il ne s'y précipite pas en se laissant abuser par les apparences de ce que nous avons mentionné. Au contraire, il doit rechercher scrupuleusement [la vérité] en cela... Médite cela, car c'est important. » Fin de citation.
L'imam Al-Hâfidh Ibn As-Salâh a dit dans ses Fatâwâ : « Quant à savoir ce qu'est précisément la désobéissance (Al-'Uqûq), nous disons à ce sujet : La désobéissance interdite est tout acte par lequel le parent subit un préjudice non négligeable, tout en n'étant pas parmi les actes obligatoires. Il a parfois été dit que l'obéissance aux parents est obligatoire en tout ce qui n'est pas une désobéissance [à Allah], et les contredire en toute chose relève de la désobéissance (Al-'Uqûq). Beaucoup de savants ont rendu obligatoire de leur obéir dans les choses douteuses (Al-Chubuhât). La parole de certains de nos savants disant qu'il est permis [à l'enfant] de voyager pour rechercher la science ou pour le commerce sans leur permission ne contredit pas ce que j'ai mentionné, car cette parole est générale et ce que j'ai mentionné explique sa restriction. » Fin de citation.
L'imam Mujtahid Ibn Daqîq Al-'Îd, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit dans "Ihkâm Al-Ahkâm Charh 'Umdat Al-Ahkâm" : « La désobéissance aux parents est comptée parmi les grands péchés dans ce hadith, et il n'y a aucun doute sur l'énormité de sa nuisance, étant donné l'immensité du droit des parents. Cependant, définir ce qui est obligatoire en matière d'obéissance envers eux et ce qui est interdit en matière de désobéissance envers eux est difficile, et les degrés de la désobéissance varient. Notre maître l'imam Abû Muhammad Ibn 'Abd As-Salâm a dit : "Je ne suis tombé sur aucun critère fiable concernant la désobéissance aux parents ni concernant les droits qui leur sont spécifiques. En effet, ce qui est interdit envers des étrangers l'est aussi envers eux, et ce qui est dû aux étrangers leur est dû également. Il n'est donc pas obligatoire pour l'enfant de leur obéir en tout ce qu'ils ordonnent, ni en tout ce qu'ils interdisent, selon l'unanimité des savants." Il lui a été interdit de voyager pour le Jihâd sans leur permission, à cause de la peine que cela leur causerait en raison de la crainte qu'il soit tué ou qu'un de ses membres soit sectionné, et à cause de l'intensité de leur affliction pour cela. Tout voyage où ils craignent pour sa vie ou pour un de ses membres a été assimilé à cela. […]. Les juristes (Fuqahâ') ont mentionné des cas particuliers et en ont parlé de manière éparse, sans qu'on n'en tire un critère global. Il n'est donc pas improbable d'adopter dans ce domaine ce que nous avons indiqué concernant les grands péchés, à savoir : évaluer les intérêts du côté de l'obligation en les comparant aux intérêts pour lesquels elles ont été rendues obligatoires, et évaluer les préjudices du côté de l'interdiction en les comparant aux préjudices pour lesquels elles ont été interdites. » Fin de citation.
L'éminent savant et traditionaliste Badr Ad-Dîn Al-'Aynî a dit dans "'Umdat Al-Qârî Charh Sahîh Al-Bukhârî" : « Et le cheikh Taqî Ad-Dîn As-Subkî, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit : "Le critère de la désobéissance (Al-'Uqûq) est de leur nuire par n'importe quel type de nuisance, qu'elle soit petite ou grande, qu'ils aient interdit cette chose ou non, ou [le fait] de les contredire dans ce qu'ils ordonnent ou interdisent, à condition qu'il n'y ait pas de désobéissance [à Allah] dans tout cela." Il a rapporté la parole d'Al-Ghazâlî que la majorité des savants sont d'avis qu'il est obligatoire de leur obéir dans les choses douteuses (Ach-Chubuhât) et il est d'accord avec eux sur ce point. Il a rapporté la parole d'At-Tartûchî, parmi les Malékites, disant que s'ils lui interdisent une sunna régulière (Râtiba) une fois puis une autre, il leur obéit, mais si c'est de manière permanente, alors il n'y a pas d'obéissance en cela, car cela revient à anéantir la Loi révélée. Et il est d'accord avec lui sur cela. » Fin de citation.


Et Allah sait mieux.

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