Anas ibn Malick raconte: Un jour que j'accompagnais ‘Omar ibn al-Khattab qui allait entrer dans une cloison, je l'ai entendu parler à lui-même alors qu'il était au milieu de la dite cloison et qu'un mur nous séparait: "O Prince des croyants! Gare à toi! Gare à toi ! Si tu ne prends pas garde, si tu ne crains pas Allah je jure qu'Il te fera gouter de Ses châtiments".
Hasan al-Basri a dit: "le vrai croyant est celui qui fait toujours un examen de conscience , convaincu qu'il est qu'Allah –qu'il soit glorifié -le suit de prés. Seuls ceux qui font un examen de conscience pendant qu'ils sont encore dans cette vie trouveront leur examen au Jour de la Résurrection aussi léger que facile; ceux qui ne l'auront pas fait s'exposeront à de rudes épreuves ce Jour là».
Commentant le verset "Je jure par l’âme qui ne cesse de se blâmer."(Coran: 75/2), Al-Hasan al-Basri a dit: «le vrai croyant est celui qui ne cesse de se reprocher ses actes en se demandant toujours pourquoi avoir dit ceci ou cela? Pourquoi avoir mangé ou bu ceci ou cela alors que le pécheur continue à agir à sa guise sans se soucier de rien.
Atta raconte : «Après la mort d'Omar Ibn Abdoul Aziz, j'étais venu voir Fatima bint Abdoul Malik pour lui dire:« O fille d'Abdoul Malik, parle moi du prince des croyants : "Volontiers, me répondit elle, tout en faisant remarquer que si Omar était encore vivant elle n'aurait pas accédé à ma demande! "Omar", commença t elle, "était dévoué, corps et âme, aux services des autres. Il passe toute la journée à traiter leurs problèmes et, à la tombée de la nuit, s'il en reste encore, il continue. Une soirée où il ne lui restait aucune instance à traiter il a appelé le sellier qui avait en garde ses biens, fit une prière de deux rak'ahs, posa sa tête sur sa main, les larmes coulant à flots sur les joues, faisant des sanglots qui me firent croire qu'il est décédé et que son foie s'est fendu en deux. Il resta ainsi jusqu'à l'aube où il commença sa journée en observant le jeûne ". "Je me suis alors rapprochée de lui", continua t elle, pour lui dire :" O Prince des croyants, hier soir je t’ai vu agir d'une façon qui n'est pas du tout de ton habitude voudrais tu m'en expliquer les raisons?" Il dit: «D'accord mais laisse moi tranquille et occupe toi de tes affaires "."Oui mais je souhaiterais en profiter pour avoir une admonition», dit-elle.» Dans ce cas je vais te le dire", promit-il. A vrai dire : "J’ai médité sur mon propre cas et je me suis rendu compte qu'on m'a confié la gestion des affaires publiques de tous les citoyens de cette nation sans distinction aucune de leur 'âge, statut, race ou couleur. Pendant que je suis plongé dans mes méditations je me suis encore rappelé de la situation de l'étranger égaré, du pauvre nécessiteux, des prisonniers disparus et gens de consort perdus dans les coins et les recoins les plus reculés du pays et même de la terre. Etant donné que j'ai l'intime conviction qu'Allah m'en demandera des comptes, j'ai eu tellement peur pour moi-même que je n'ai pu empêcher ni mes larmes de couler, ni mon cœur de s'émouvoir. Plus je m'en rappelle plus je me sens pris de frayeur. Eh bien voilà je t'ai tout dit ; à toi maintenant de choisir ou bien tu prends admonition ou bien tu restes insouciante".
Abou Souleiman, puisse Allah lui accorder Sa miséricorde, a dit: "Rien ne vaut le fait d'agir contre ses propres caprices".
Malik ibn Dinar a dit: " puisse Allah lui accorder Sa miséricorde, à celui qui s'adresse à lui même en se disant :"n'est ce pas toi-même qui as fait telle et telle chose ?" Puis il se met à se blâmer, à se faire guider tel un chameau vers le droit chemin et à s'astreindre à la lecture du Coran. Il s'appliquait beaucoup, en matière d'actes de dévotion lui qui dit souvent, s'adressant à lui-même :"Je jure par Allah que je ne cherche que du bien pour toi".
Toubeh ibn Samett était très rigoureux avec soi-même. Un jour qu'il était entrain de se faire un examen de conscience il s'est rendu compte qu'il a atteint l'âge de soixante ans, période qu'il s'est mis à convertir en jours ce qui lui donna vingt et un mille cinq cents jours. Il s'est écrié alors :"malheur à moi ! Je vais rencontrer Allah avec, tenez vous bien, vingt et un mille cinq cents péchés! Et si chaque jours j'en commets dix mille? " Il tomba alors inconscient et on se mit à le secouer mais vite on s'est rendu compte qu'il a rendu l'âme. Une voix se fit entendre qui dit:" Quelle course en direction du Paradis."
Ibrahim At-Taymi a dit: «Je me suis représenté dans Paradis entrain de manger de ses fruits, de boire de ses rivières et je me suis aussi représenté dans l'Enfer entrain de manger de son fameux Zakoum, de boire de son sanie, tout en étant attaché dans ses chaines et dans ses carcans. Je me dis alors en m'adressant à moi même :"qu'est ce que tu préfères ?"Je me réponds :"Je préfère revenir en arrière pour faire de bonnes œuvres". Là je me dis : "vas y donc l'occasion est encore saisissable".