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Légifération du Djihaad à Médine

Légifération du Djihaad à Médine

Le Djihaad fut légiféré pour la première fois à l'époque médinoise. Les musulmans avaient eu auparavant pour ordre de ne pas recourir à la force face aux polythéistes, selon le verset suivant (sens du verset) : « Abstenez-vous de combattre, accomplissez la Salāt et acquittez la Zakaat! » (Coran 4/ 77). La prédication islamique, à l'époque où les premiers musulmans étaient à la Mecque, était telle une petite plante qui a besoin d'eau, de nourriture et de temps pour s'enraciner afin de pouvoir résister aux orages. Si la prédication islamique avait fait face aux polythéistes par l'épée, ces derniers l'auraient déracinée et l'auraient exterminée d'emblée. La sagesse nécessita alors que les musulmans patientent à l'égard de toutes les nuisances des polythéistes en s’attachant plutôt à s'instruire et à répandre la religion. Lorsque qu’un Etat islamique fut instauré à Médine, Allah – Exalté soit-Il - légiféra le Djihaad, au début, juste pour se défendre; Allah – Exalté Soit-Il- dit: (sens du verset)

 
·        « Autorisation est donnée à ceux qui sont attaqués (de se défendre) - parce que vraiment ils sont lésés; et Allah est certes Capable de les secourir ». (Coran 22 /39).
 
·         « Combattez dans le sentier d’Allah ceux qui vous combattent, et ne transgressez pas. Certes, Allah n’aime pas les transgresseurs! ».(Coran 2/ 190).
 
Puis la permission fut donnée aux musulmans de prendre l'initiative d’attaquer l'ennemi afin de permettre de diffuser l’Islam sans affronter d’obstacles, et pour épargner aux gens toute persécution afin qu'ils puissent choisir librement la religion de la vérité. Allah, Exalté Soit-Il, dit: (sens du verset) « Et combattez-les jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’association et que la religion soit entièrement à Allah seul ». (Coran 2/193).
 
Les combattants musulmans se conformaient aux règles de la religion de l'équité et de la miséricorde. Ceci est consigné en leur faveur par l’Histoire. Aucune mention n'a été faite, tout au long des différentes étapes de l'histoire, de massacres ou de pillages de biens ou bien même d’atteinte à la pudeur dans les régions conquises comme c’est d’habitude le cas dans les guerres.
 
 Avant tout la foi islamique n'a jamais été imposée par la force aux habitants des régions conquises. Au contraire, la tolérance de l’Islam permet aux Gens du Livre de garder leurs religions, raison pour laquelle ils y a encore jusqu'à présent des gens qui pratiquent leurs propres religions. Le Prophète, , montrait aux musulmans la nécessité que le Djihaad fût accompagné de l'intention de le faire pour la cause d’Allah. Il mettait l'accent sur le fait que le motif derrière le Djihaad ne fût ni l'obtention de butin ni de la renommée ou de la gloire personnelle ou nationale. On demanda au Prophète, , quel est celui qui combat vraiment dans le sentier d'Allah : celui qui lutte par courage, par fanatisme ou par ostentation. Le Prophète, , dit: « Celui qui combat pour que la Parole d'Allah, Exalté soit-Il, ait le dessus, combat pour la cause d'Allah, Exalté soit-Il ». (Mouslim). Il faut faire attention que le but du Djihaad ne soit pas accompagné d'un objectif mondain étant donné qu'Allah, Exalté soit-Il, n'agrée que les œuvres sincères réalisées uniquement pour Lui. Selon Abou Hourayra, qu'Allah soit satisfait de lui, le Messager d’Allah, , a dit :
 
«Allah a garanti à celui qui sort pour le Djihaad pour la cause d’Allah, et uniquement pour cela, poussé uniquement par sa foi en Allah et en Son Messager, de le faire entrer au Paradis (martyr) ou de le faire retourner chez lui avec ce qu’il aura acquis comme récompense auprès d’Allah ou comme butin. Par Celui qui détient l'âme de Mohammad dans Sa Main, toute personne qui est blessée dans le sentier d’Allah viendra le jour de la résurrection avec sa blessure: sa couleur sera celle du sang et son odeur sera celle du musc. Par Celui qui détient l'âme de Mohammad dans Sa Main, si je ne craignais de surcharger les Musulmans, je n’aurais pas laissé de Sariyyah combattre sans moi pour la cause d’Allah. Mais ni moi ni les Musulmans ne trouvons assez de montures pour porter les troupes, et ils éprouvent de la peine de ne pas me rejoindre pour l'une de mes sorties. Par Celui qui détient l'âme de Mohammad dans Sa Main, j'aurais bien voulu sortir dans une expédition et y être tué au service d'Allah, puis être ressuscité et sortir dans une expédition pour y être tué à nouveau, puis être ressuscité et sortir dans une expédition pour subir toujours le même sort» (Mouslim).
 
 Il est difficile de présenter les nombreux modèles qui montrent l'impact des directives prophétiques sur l'âme du combattant musulman. Nous pouvons toutefois choisir deux modèles pour des combattants ordinaires parmi les musulmans; le Prophète, , dit pendant le combat de Ohoud: «Levez-vous pour atteindre un Paradis ayant la largeur des cieux et de la terre!». Oumayr Ibn Al-Homaam Al-Ansaarii dit: «Ô Messager d'Allah! Un Paradis aussi large que les cieux et la terre?». Il dit: «Oui», ‘Oumayr dit: «Quel bonheur!» Le Messager d'Allah lui dit: «Qu'est-ce qui te porte à dire: ‘Quel bonheur’ ?» Il dit: «Rien d'autre, ô Messager d'Allah, que l’espoir de compter parmi ses habitants». Il lui dit: «Tu comptes effectivement parmi ses habitants ».Il sortit alors quelques dattes de son carquois, se mit à en manger puis dit: «Prendre le temps de manger ces dattes serait une trop longue vie». Il jeta donc les dattes puis combattit l'ennemi jusqu'à ce qu'il fût tué». (Mouslim).
Tel était le premier modèle. Quant au deuxième modèle, un bédouin participa à la bataille de Khaybar, et le Prophète, , lui octroya, en dépit de son absence lors du partage une part du butin pour avoir participé au combat. Lorsqu'il était venu, on la lui donna. Il se dirigea avec sa part vers le Prophète, , et dit: « Ce n'est pas pour cela que je t’ai suivi, je t’ai suivi pour que je sois atteint ici (en désignant sa gorge) par une flèche et puis entrer au Paradis ». Le Prophète, , dit alors: «Si tu fais ce que tu dis sincèrement pour Allah, Il t’accordera Sa récompense promise ». Peu de temps après, ils allèrent combattre l'ennemi, et il fut tué, après avoir été atteint par une flèche à l’endroit qu’il avait indiqué. Le Prophète, , l'enveloppa de son Djobbah (genre d'habit) comme linceul et invoqua Allah, Exalté soit-Il, pour lui. Nous citons une partie de son invocation: « Ô Allah, c'est Ton serviteur qui est sorti en émigrant dans Ton sentier ; il a été tué en martyr et j’en suis témoin ». (‘Abd Ar-Razaaq, Al-Mosannaf).
Cette narration est une forte preuve de la profondeur de la foi qui s’ancra dans l'âme d'un bédouin qui, alors qu’il s'était habitué aux guerres et aux pillages à l’époque préislamique, refusa ensuite toute autre récompense que le Paradis pour son Djihaad. Quel est donc le degré de foi de l'élite des Compagnons du Prophète,  ?
 
 Les genres de Djihaad:
 
Le Djihaad se fait avec la parole, avec l'argent et avec l'âme. Voici la définition de chacun de ces genres :
 
le Djhaad avec la parole: C’est le fait de prêcher la parole d’Allah, Exalté soit-Il, en expliquant les principes de la foi et de la charia et en éduquant les gens selon ceux-ci. Il s'agit également du fait de recommander le bien et d'interdire le blâmable et d'adresser des conseils au gouverneur d'autant plus lorsque ce dernier est un oppresseur. Le Prophète - - a dit: « Le meilleur acte du Djhaad est une parole de justice dite à un souverain oppresseur » (Abou Daawoud). Il a dit également:
 
« Les maîtres des martyrs sont Hamzah Ibn ‘Abd Al-Mottalib et tout homme qui est allé voir un gouverneur injuste pour lui recommander le bien et le dissuader du mal et que le gouverneur a tué ». [Abou Daawoud (Al-Albaanii : Sahiih)].
 
En effet, les gens craignent le gouverneur injuste et n’osent pas lui donner de bons conseils, ce qui mène à la tyrannie, à dévier de la probité et à enfreindre la religion d'Allah – Exalté soit-Il. C'est pour cette raison que la récompense de celui qui redresse un gouverneur oppressif est grande parce que son retour à la probité et à l'obéissance à Allah – Exalté soit-Il – mènera au rétablissement de l'obligation du Djihaad dans la société et à l'accommodation spirituelle, corporelle et intellectuelle de la nation aux exigences du Djihaad.
 
Le Djhaad avec l'argent: l'Islam exhorte au Djihaad avec l'argent étant donné que cela permet de financer le coût très élevé des armes et des outils pour l’armée ainsi que des entraînements. L'Etat se charge actuellement de ce devoir à partir des revenus publics. Dans le cas où l'on aurait besoin d'aide ou en cas de manque de ressources, il incombe aux musulmans riches de soutenir le Djihaad avec leur argent. Allah, Exalté Soit-Il- dit: (sens du verset) : « Légers ou lourds, lancez-vous au combat, et luttez avec vos biens et vos personnes dans le sentier d’Allah ». (Coran 9 /41).
 
On a demandé au Prophète, , quel est le meilleur des gens, il a dit: « Un croyant qui lutte dans le sentier d'Allah avec sa propre personne et ses biens».(Boukhari).
 
Le Djihaad avec sa propre personne; l'Islam est attentif à la paix et invite les gens à être pacifiques. L'Islam s’attache également à guider les gens par l'exhortation et le bon exemple. Le Prophète, , dit à ‘Ali ibn Abii Taalib, qu’Allah soit satisfait de lui, lorsqu'il lui ordonna le combat des juifs à Khaybar :
 
« Par Allah, quand Allah met grâce à toi quelqu’un sur la bonne voie, cela est certes meilleur pour toi que les plus précieuses richesses de ce monde (mot à mot : les chamelles rouges) » (Mouslim).
 
L'Islam incite cependant au combat dans le sentier d'Allah, Exalté soit-Il, pour faire prévaloir la Parole d'Allah, Exalté soit-Il, ou pour repousser le mal qui menace les musulmans lorsqu’ils sont attaqués par leurs ennemis. Le Djihaad compte parmi les obligations appelées Fardh Kifaaya : si certains l'accomplissent, les autres en sont dispensés sauf en cas d’invasion des territoires musulmans ; dans ce cas là l'obligation devient individuelle pour tout musulman capable de l'accomplir; Allah – Exalté Soit-Il- dit:(sens du verset)
 
« Les vrais croyants sont seulement ceux qui croient en Allah et en Son messager, qui par la suite ne doutent point et qui luttent avec leurs biens et leurs personnes dans le chemin d’Allah. Ceux-là sont les véridiques ». (Coran 49 /15).

Somme toute, le Djihaad a été prescrit pour la première fois au moment propice, pour établir la vérité et la justice et pour répandre l'Islam, liquider les obstacles s'érigeant face à cet apostolat, afin qu'il atteigne tous les gens. Nous demandons à Allah, Exalté soit-Il, d'élever haut l'étendard du Djihaad et d’accorder la victoire aux croyants qui combattent pour Sa cause dans le monde entier. Louanges à Allah, le Seigneur des mondes.

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