L’Argentine compte une population totale de 40 millions de personnes. Les religions pratiquées dans ce pays sont les suivantes : il y a 92 % de catholiques, 2 % de juifs, 2 % de musulmans et les 4 % restant pratiquent d’autres religions.
La communauté musulmane argentine est considérée comme étant la plus grande de toute l’Amérique latine, cette communauté est composée d’environ 750 000 individus, les musulmans sont environ 200 000 à vivre dans la capitale argentine Buenos-Aires et les 550 000 restant sont implantés dans diverses villes et provinces du pays. On trouve à Buenos-Aires le Centre islamique, celui-ci fut fondé en 1992, les activités principales de ce centre sont l’enseignement de la religion et de la langue arabe, l’organisation de congrès et de conférences ou encore la célébration des mariages selon le rite musulman.
Les premiers musulmans à avoir immigré sur cette terre lointaine qu’on appelle aujourd’hui l’Argentine furent les Andalous qui avaient été contraints d’adhérer au christianisme, ce qu’ils firent à contre cœur en continuant de pratiquer secrètement l’Islam, ces derniers étaient appelés les Mauresques par les Espagnols. Par ailleurs, durant le XXe siècle, nombreux furent les Arabes à immigrer en Argentine, la plupart d’entre eux venaient de Syrie et du Liban, on peut estimer qu’aujourd’hui environ trois millions et demi d’Argentins ont des origines arabes, il faut cependant signaler que la plupart d’entre eux sont de confession chrétienne ou juive, et seulement le quart de ces Argentins d’origine arabe sont de confession musulmane.
Il est à noter que l’ancien président argentin Carlos Menem est né musulman, il embrassa le catholicisme seulement lorsqu’il voulut se présenter à la présidence de la république, car en effet le fait d’être catholique fait partie des conditions fondamentales pour devenir président en Argentine. Avec le temps et à cause des persécutions religieuses incessantes, beaucoup de musulmans ont perdu leur religion et sont devenus chrétiens ou athées, malgré tout certains de ces Argentins d’origine arabe sont restés fiers de leurs racines arabo-andalouses.
Outre le Centre islamique, on trouve à Buenos-Aires l’Association arabe et islamique argentine, celle-ci donne des cours aux enfants de la communauté musulmane, l’enseignement va du niveau de la maternelle jusqu’au niveau du secondaire.
Les principaux problèmes rencontrés par les musulmans argentins :
Les musulmans argentins rencontrent de nombreuses difficultés dont les plus importantes sont : leur manque de contact et de relations avec le monde islamique, le recul de la conscience religieuse, leur manque de prédicateurs maîtrisant la langue espagnole ou encore le besoin urgent que leur soit fourni un grand nombre de traductions du Noble Coran en langue espagnole ; par ailleurs, il leur manque une chaîne satellitaire islamique diffusée en langue espagnole.
Il est avéré que la présence islamique en Argentine remonte à plus de 140 ans, date à laquelle a commencé une immigration issue de Syrie, du Liban et de Palestine ; néanmoins, ce mouvement migratoire ne tarda pas à se tarir et à finalement s’interrompre durant une longue période pour laisser la place à une immigration musulmane issue du sous-continent indien, c’est ainsi qu’en Argentine le nombre des musulmans d’origine indienne, pakistanaise ou bangladeshie dépassa celui des musulmans d’origine arabe : 55 % contre 45 %. Une grande partie de la communauté musulmane argentine vit dans la ville de Buenos-Aires, environ 200 000 personnes, de même que l’on trouve des musulmans en grand nombre dans les villes de Rosario, de Tucuman, Cordoba ou encore Mendoza.
Les centres islamiques argentins les plus importants :
Parmi ces centres on trouve : le Centre de la bienfaisance islamique à Santa ; le Centre des études islamiques à Buenos-Aires ; l’Institut culturel islamique à Buenos-Aires ; l’Association arabe dans la province de la Pampa ; l’Association arabe et musulmane à Mendoza ou encore l’Association arabe et musulmane à Rosario. Il est notable qu’il existe en Argentine plus de 150 centres islamiques dispersés sur tout le territoire, de même qu’on trouve dans ce pays de nombreuses écoles et universités islamiques comme par exemple l’Ecole arabe et islamique de Tucuman, l’Université du Roi Fahd à Buenos-Aires ou bien l’Ecole élémentaire ‘Umar ibn al-Khattâb à Buenos-Aires.
En 1996, il fut construit en Argentine la plus grande mosquée de toute l’Amérique latine, il s’agit du Centre culturel et islamique du Roi Fahd. Si ce projet monumental a pu voir le jour, c’est notamment grâce à l’aide substantielle apportée par la monarchie saoudienne. La superficie de cette mosquée est de 20 000 m2, et environ 30 millions de dollars ont été nécessaires à sa construction, en plus d’une mosquée imposante, le Centre comporte une vaste bibliothèque, deux écoles et un grand jardin. Le Centre se trouve dans le quartier de Palermo au nord-est de Buenos-Aires ; il existe en outre d’autres mosquées dans la capitale argentine, la plupart d’entre elles furent construites à l’époque du Président Carlos Menem, à l’instar de la mosquée Palermo, laquelle se trouve dans le même quartier que le Centre culturel et islamique du Roi Fahd.
Le secrétaire général de l’Organisation islamique de l’Amérique latine, Muhammad Yûsuf Hâdjir, a confirmé que le projet de domination des forces catholiques et sionistes sur la société argentine a échoué, il a en fait buté sur la réalité de la réussite de la communauté musulmane argentine et sur le fait que cette dernière s’est parfaitement intégrée à la société dans laquelle elle vit et évolue. Ce rapport de force qui a été favorable aux musulmans a obligé ces deux forces politico-religieuses à entamer un dialogue avec les musulmans. Yûsuf Hâdjir a déclaré dans un entretien qu’il a donné dans une revue : « Les musulmans argentins doivent faire face à de nombreux périls, et le plus dangereux d’entre eux est sans nul doute le dynamisme du mouvement évangélique ». En effet, ce dernier étend ses tentacules avec force dans toutes les provinces du pays via le travail acharné de diverses organisations évangéliques, ces dernières se sont fixé pour objectif d’éradiquer la foi des musulmans et donc de pousser ces derniers à apostasier. Afin de mener à bien leur projet satanique, les évangélistes s’appuient sur deux choses : le manque de culture islamique chez beaucoup de musulmans argentins, ce qui en fait des proies faciles, ainsi que les difficultés économiques rencontrées par un certain nombre de musulmans. Il est regrettable de constater que ces organisations évangéliques, qui disposent d’énormes moyens financiers, ont hélas remporté quelques victoires, lesquelles ont été possibles notamment à cause de l’ignorance de certains musulmans qui ne connaissent rien ou presque des préceptes fondamentaux de leur religion, ces derniers ne possédaient pas les connaissances minimums qui auraient pu leur permettre de contrer les paroles empoisonnées des évangélistes ; de plus, ces derniers profitent du fait que les musulmans argentins ont peu de contacts soutenus avec le monde arabe et musulman, les contacts, s’ils étaient plus denses, permettraient à la communauté musulmane d’Argentine d’obtenir des appuis tant spirituels et psychologiques que financiers et politiques.
Les mouvements évangéliques ont en sus su profiter de la grave crise économique qu’a connue l’Argentine il y a quelques années afin d’avancer leurs pions dans le pays, ils ont donc pu grâce à ces difficultés économiques séduire un nombre important de musulmans. Cette réalité amère et inquiétante a poussé de nombreuses associations islamiques argentines à réagir afin de contrer ce danger endémique. La contre-offensive de ces associations semble avoir porté ses fruits, car elle peut notamment s’appuyer sur le fait que de nombreux musulmans argentins sont encore très attachés à leur religion, et ce, malgré les diverses difficultés auxquelles ils doivent faire face.