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Quelques aspects de l’importance accordée à la sécurité de la société dans la Sunna prophétique

Quelques aspects de l’importance accordée à la sécurité de la société dans la Sunna prophétique

 

Quelques aspects de l’importance accordée à la sécurité de la société dans la Sunna prophétique

 

 

La sécurité est une nécessité humaine, une obligation pour vivre. Rien ne peut se dérouler correctement sans sécurité. Aucun objectif qu’il soit religieux ou mondain ne peut se réaliser sans sécurité. C’est pourquoi Allah l’a citée conjointement aux conditions de base de la vie :

« Nous allons vous éprouver quelque peu par la peur, la faim, l’appauvrissement, des pertes en vies humaines et une diminution des récoltes. » (Coran 2/155).

Il a même commencé par la sécurité, puisque la peur est le contraire de la sécurité. La sécurité est la première pierre de l’édifice de tout projet de civilisation et de société humaine. Toutes les affaires des hommes seront défaillantes si cette condition de vie l’est

Il n’y a donc rien d’étonnant si la Sunna prophétique a accordé une importance à la sécurité de la société puisque c’est même la question de l’Islam la plus importante et sa finalité la plus grande. En effet, c’est par le biais de la sécurité qu’il est possible de réaliser les finalités de la religion en lien avec les hommes. Ces finalités sont au nombre de cinq comme l’ont expliqué les savants. Il s’agit de préserver la religion, la vie, la raison, le lignage, les biens. A travers toutes ses lois les plus diverses, la Sunna a voulu étendre la sécurité dans le cadre de ses finalités éminentes, dans tous les domaines de la vie.

Les conditions de base de la sécurité sont citées dans un hadith rapporté par Boukhari dans Al-Adab Al-Mufrad. D’après ‘Oubaydoullah ibn Mihsan Al-Ansâri Al-Khatmi (qu’Allah soit satisfait de lui), le Messager d’Allah () a dit : « Quiconque se retrouve au matin en sécurité, en bonne santé et disposant de la subsistance de sa journée, c’est comme si le monde entier lui avait été donné. »

Dans son livre Fayd Al-Qadîr, Al-Munâwî a dit : « Ce qui signifie que celui à qui Allah a donné la santé de son corps, le sentiment de sécurité en son cœur, une subsistance suffisante pour sa journée, sa famille épargnée, alors Allah lui a donné tous les bienfaits. Même un homme qui posséderait toute la terre n’en aurait pas d’autres. Le fidèle devrait donc commencer sa journée en faisant preuve de gratitude et utiliser ces bienfaits pour Lui obéir et non pour Lui désobéir et ne pas se lasser d’évoquer son Seigneur. »

Parmi les aspects de l’importance accordée à la sécurité de la société dans la Sunna prophétique : L’incitation à ce que la sécurité régisse les rapports entre les voisins de façon à ce que chacun se sente en sécurité avec son voisin. Quant à celui qui est une source d’angoisse et de stress pour son voisin, le Prophète () a nié qu’il puisse être un croyant avec une foi complète comme cela est rapporté : « N’est pas complètement croyant celui dont le voisin n’est pas à l’abri de ses méfaits. » Rapporté par Rapporté par Boukhari et Mouslim d’après Abou Horayra. Les méfaits signifient ici son injustice et son mal.

Parmi les aspects de l’importance accordée à la sécurité de la société dans la Sunna prophétique : il est presque possible de restreindre la réalité de l’Islam et de la foi dans le fait que l’homme mette ses paires à l’abri des méfaits de sa langue et de sa main. Ceci confirme ce grand principe. Dans un hadith rapporté par Boukhari et Mouslim selon Abdullah ibn ‘Amr, le Prophète () a dit : « Le musulman est celui qui préserve les autres musulmans du mal de sa langue et de sa main. Et l’émigré est celui qui délaisse ce qu’Allah a interdit. »

Dans les versions de Tirmidhi et Ibn Hibban : « Le véritable croyant est celui dont les autres croyants se sentent à l’abri qu’il ne transgresse leurs biens et leurs vies. »

Parmi les aspects de l’importance accordée à la sécurité de la société dans la Sunna prophétique : s’enjoindre continuellement de mettre en pratique le principe de prescription du bien et de proscription du mal. C’est la soupape de sécurité des sociétés dans les domaines des idées, des mœurs, de la diffusion des actes blâmables et de la turpitude, l’apparition au grand jour des appels à l’athéisme. Cela est ce qui menace le plus la sécurité de nos sociétés. Proscrire ces méfaits selon les règles requises par le biais des enseignements prophétiques est un des plus grands moyens contribuant à minimiser ces phénomènes condamnables.

Abou Sa’îd Al-Khoudri rapporte avoir entendu le Messager d’Allah () dire : « Que celui d’entre vous qui voit un acte répréhensible s’efforce d’y mettre un terme, s’il ne le peut pas, alors qu’il le condamne par sa bouche, et s’il en est incapable, alors qu’il le réprouve dans son cœur, et c’est là le plus bas degré de la foi. » Rapporté par Mouslim.

Les défaillances en termes de sécurité des sociétés que nous pouvons constater aujourd’hui alors qu’elles bénéficiaient de la sécurité par le passé, cela est dû en partie à la négligence du principe de prescription du bien et de proscription du mal.

Parmi les aspects de l’importance accordée à la sécurité de la société dans la Sunna prophétique : inciter les gens à diffuser un état d’esprit d’amour dans la société et à tout ce qui renforce ces liens entre les enfants d’une même société. C’est l’arme la plus forte pour renforcer la sécurité dans n’importe quelle société.

D’après Abou Horayra (qu’Allah soit satisfait de lui) le Messager d’Allah () a dit : « Par Celui qui tient mon âme dans Sa Main ! Vous n’entrerez au Paradis que lorsque vous aurez la foi et vous n’aurez véritablement la foi que lorsque vous vous aimerez les uns les autres. Voulez-vous que je vous indique une chose qui fera naître de l’amour entre vous ? Saluez-vous les uns les autres. » Rapporté par Mouslim.

Dans le Sunan de Abû Dâwûd, selon Al-Miqdâd ibn Ma’dî Karb, qui a entendu le Messager d’Allah () dire : « Si un homme aime son frère qu’il l’informe qu’il l’aime. »

Dans le Sunan de Tirmidhi, selon Abou Horayra, le Messager d’Allah () a dit : « Offrez-vous des cadeaux car cela contribue à dissiper toute rancœur. Et qu’une voisine ne méprise pas d’offrir à sa voisine ne serait-ce que la moitié d’une patte de mouton. »

Le Messager d’Allah () a fait en sorte qu’œuvrer à la sécurité de la société en faisant du bien soit un des actes qui permet au musulman de bénéficier de la sécurité éternelle au Paradis. Tout ceci vient confirmer qu’il faut renforcer ce concept de sécurité au sein de la société.

Dans ses Sunans, Tirmidhi rapporte un hadit que Al-Albânî juge bon, d’après Ali (qu’Allah soit satisfait de lui). Le Prophète () a dit : « Au Paradis, il y aura des demeures dont on verra l’extérieur de l’intérieur et l’intérieur de l’extérieur. » A qui seront-elles destinées, ô messager d’Allah ? « A ceux qui auront offert de la nourriture, tenus des propos agréables et prier la nuit pendant que les gens dorment. »

On peut aussi citer ce hadith : « Donnez à manger aux pauvres, rendez visite aux malades et libérez les prisonniers. » Rapporté par Boukhari.

Parmi les aspects de l’importance accordée à la sécurité de la société dans la Sunna prophétique : l’interdiction d’adopter un comportement qui pourrait affecter la sécurité de la société et notamment, à titre d’exemple et non exhaustif, ce qui a été rapporté par Mouslim dans son recueil au chapitre de la foi, selon Abou Horayra (qu’Allah soit satisfait de lui) le Messager d’Allah () a dit : « Celui qui prend les armes contre nous n’est pas des nôtres, tout comme celui qui nous trompe. »

Parmi les aspects de l’importance accordée à la sécurité de la société dans la Sunna prophétique : l’établissement de règles justes et équitables entre les gens. Ceci de façon à ce que les âmes soient apaisées, pour dissiper toute rancœur, et que les gens soient convaincus et satisfaits des règles de vie. Le Prophète () a dit : : « Ce qui a perdu ceux qui ont vécu avant vous est que lorsqu’un notable parmi eux commettait un vol, ils le laissaient aller, mais si un faible commettait le même délit, ils lui infligeaient la peine légale. Par Allah ! Si Fâtimah, la fille de Mohammed, commettait un vol, je lui ferais couper la main. » Rapporté par Boukhari et Mouslim.

Parmi les aspects de l’importance accordée à la sécurité de la société dans la Sunna prophétique : les directives données aux gouverneurs et à ses administrés. Elles garantissent une sécurité durable et une stabilité de la société. Au gouverneur est indiqué d’assumer ses responsabilités. C’est notamment ce qui est mentionné dans les recueils de Boukhari et Mouslim. D’après Ibn ‘Oumar, qu’Allah les agrée lui et son père, le Prophète () a dit : « Chacun de vous a des responsabilités sur lesquelles il sera interrogé. Le dirigeant est responsable de ses administrés, l’homme est responsable de sa famille, la femme est responsable de la maison de son mari et de ses enfants. Chacun de vous a donc des responsabilités sur lesquelles il sera interrogé. »

Dans le recueil de Mouslim, selon Qatâda, selon Abou Al-Malîh : Abdullah ibn Ziâd est entré auprès de Ma’qal ibn Yasâr alors qu’il était malade et ce dernier lui dit : « Je vais te raconter un hadith que je ne t’aurais jamais raconté si je n’étais pas sur le point de mourir. J’ai entendu Prophète () dire :

« Tout chef qui dirige les affaires des musulmans sans veiller à leurs intérêts n’entrera pas avec eux au Paradis. »

Quant aux administrés, il leur est indiqué d’écouter et d’obéir à leur gouverneur dans ce qui est convenable et ne pas se révolter contre les gouverneurs fussent-ils injustes. Ceci afin de préserver la sécurité de la société. Dans le recueil de Mouslim au chapitre de la gouvernance, Abou Horayra rapporte que le Prophète () a dit : « Quiconque sort de l’obéissance à son gouverneur et se met en marge de la communauté des musulmans puis meurt, sera mort d’une mort de la Jâhiliyya. Celui qui combat sous un étendard aveugle en se mettant en colère pour la cause de son clan et en appelant à s’affilier à son clan et à faire triompher son clan et se fait tué alors sa mort sera une mort de la Jâhiliyya. Celui qui se révolte contre ma communauté et tue autant ses membres vertueux que les débauchés sans se soucier de ceux d’entre eux qui sont croyants, sans respecter les membres qui bénéficient de la protection du gouverneur, alors je me désavoue de ses actes, il ne fait pas partie des miens et je ne fais pas partie de sa voie. »

C’est ainsi que la question de la sécurité de la société est centrale dans le discours prophétique. Le Prophète () a d’ailleurs continué à focaliser son discours sur ce thème jusqu’au dernier moment de sa vie lors du pèlerinage d’adieu comme cela a été rapporté par Abou Daoud selon Abou Said : le Prophète () a dit lors de son pèlerinage d’adieu : « Le plus sacré de vos jours est ce jour-ci, le plus sacré de vos mois est ce mois-ci, la plus sacrée de vos villes est cette ville-ci. Sachez aussi qu’Allah a rendu sacrés vos vies et vos biens tout comme sont sacrés ce jour, cette citée et ce mois. Ai-je bien transmis ? » « Oui », répondirent les compagnons. Il répéta à trois reprises : « Ô Allah ! Sois-en témoin »

Plus encore, si un homme affirmait que la question de la sécurité de la société à tous ses niveaux est la question centrale de la Sunna et même de l’Islam, il ne serait pas bien loin de la réalité. Dans chaque statut, directive ou loi, il y a une dimension sécuritaire palpable pour toute personne qui porte un regard lucide sur les lois de la religion.

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