Hier, j’ai enterré mon ami alors qu’il espérait jeûner le mois de Ramadan avec nous.
Il était en bonne santé et se portait bien…
Il attendait une nouvelle journée… il attendait l’instant d’après et la surprise à venir.
C’est un matin qui vient avec son éblouissement et sa luminosité,
Mais les ténèbres de la nuit l’éteignent bientôt…
C’est une nuit qui rampe tel un spectre effrayant,
Et ne disparaît que lorsque les rayons de l’aube la transpercent…
Telle est notre vie,
Montée et descente… tournants et parcours,
Voyage et sédentarité… joie et tristesse.
Il marchait, qu'Allah lui fasse miséricorde, parmi les passants,
Espérait avec ceux qui espèrent… et partait avec ses aspirations avec ceux qui aspirent.
Il vivait comme nous avec de grands espoirs,
Tissant son avenir avec son imagination …
Je l’ai rencontré après ses vacances, joyeux et optimiste comme d’habitude…
Il est venu avec enthousiasme et énergie,
Et s’est préparé pour son travail avec joie et bonne humeur…
Je me suis assis avec lui et nous nous sommes parlé
Je n’ai pas oublié lorsqu’il a dit d’un ton enthousiaste : Ô Allah, fais-nous vivre le mois de Ramadan.
Il ne restait plus que quelques jours avant ce mois béni,
J’ai dit : Âmîn.
Nous nous sommes séparés à la fin de cette journée, espérant tous deux nous revoir le lendemain,
Si seulement nous avions su que nous ne nous reverrions pas après ce jour…
Je suis arrivé à mon travail le jour suivant,
Étrange ! Il était en retard au travail !!
Je lui ai téléphoné aussitôt,
Son fils aîné m’a répondu… je lui ai demandé des nouvelles de son père
Il m’a dit d’un ton plein de tristesse et de nervosité :
Invoque Allah pour qu’il se rétablisse, car il a été atteint hier d’une hémorragie cérébrale et a été admis aux soins intensifs.
J’ai été choqué par l’horreur de cette tragique nouvelle,
Il était encore avec moi moins de vingt-quatre heures plus tôt !!
Je me mis à répéter : Lâ hawla wa lâ quwwata illa billahi. Ô Allah, guéris mon frère et accorde-lui la santé et le bien-être.
Des jours difficiles passèrent après cela… durant lesquels je me souvenais de mon ami encore et encore
Je demandais de ses nouvelles, mais la réponse habituelle était : Il n’est pas sorti de son coma.
Jusqu’à ce que survienne ce triste jour, celui précédant le début du mois de Ramadan,
Où j’ai reçu la nouvelle de son décès.
Inna lillahi wa inna ilayhi râdji’ûn.
J’ai ressenti la tristesse et le chagrin couler dans mes veines,
Et j’ai senti les larmes m’envahir sans prévenir.
Ô horrible tragédie…
Je me suis mis à demander à Allah de lui faire miséricorde et de lui pardonner…
Lors de l’appel à la prière de l’Asr et avant l’enterrement, j’ai commencé à ressentir un étrange malaise
Et un sentiment de solitude au fond de moi…
Que de mots durs lorsque le muezzin appela :
La prière pour le mort. Qu’Allah vous fasse miséricorde.
Ces mots résonnèrent en moi,
Et j’ai commencé à me souvenir des moments que j’avais passés avec celui que l’on appelle maintenant le mort !!!
Subhânallah, ils lui ont enlevé tous ses noms,
Et l’ont appelé par ces lettres cruelles m, o, r, t !!!
Nous avons accompli la prière pour lui et il fut transporté rapidement sur les épaules,
Je me suis demandé si la personne que l’on transportait était bien untel fils d’untel…
Nous sommes arrivés au cimetière,
Ces habitations que nous avions oubliées depuis longtemps,
Et dans lesquelles il y a bien longtemps, nous avions fait descendre nos bien-aimés, nos amis et nos proches.
Nous sommes arrivés auprès de la tombe préparée,
J’ai médité sur elle… regardant fixement dans sa direction,
Ô que ce trou est triste… et comme il est étroit…
Mon cœur faillit se briser alors que les gens descendaient mon ami dans sa tombe,
En disant : Au nom d’Allah, et selon la Sunna du Messager d’Allah… .
Hélas ! Nous courons dans cette vie après le plaisir et l’amusement comme si nous étions immortels,
Alors que ceci est le sort de tout être vivant…
Mais ce qui me fit réellement mal… et qui me fit prendre conscience du bienfait de la vie après cela,
C’est que la mort de mon ami se passa avant le mois de Ramadan,
Alors qu’il espérait vivre ce mois comme nous tous,
Sans doute avait-il planifié tout cela et s’était-il préparé convenablement pour le jeûne et la prière nocturne,
Mais ce qu’Allah lui avait destiné était plus proche.
Combien connaissez-vous de gens ayant jeûné auparavant,
Parmi vos proches, vos voisins et vos frères,
Et qui ont été touchés par la mort, vous laissant après eux.
Toi qui es vivant, comme la mort est donc proche de toi
Quel plus grand bienfait que le fait qu’Allah prolonge notre vie afin de vivre notre noble mois…
J’ai pensé aux souhaits de mon ami et je me suis rappelé la parole du Prophète () lorsqu’il passa auprès d’une tombe et demanda : Qui se trouve dans cette tombe ? On lui répondit : Untel. Il dit alors : Deux courtes rak’ât surérogatoires et qui vous semblent peu de chose mais qui viendraient accroître les œuvres de celui-ci seraient plus aimées de lui que tout ce que vous possédez. (al-Albânî : sahîh).
Ô Allah, pardonne à mon ami et loge-le dans le plus spacieux de Tes Paradis,
Et inscris-lui la récompense du jeûne et de la prière comme il le désirait,
Et guide-nous vers ce qui Te satisfait et fais que notre meilleur jour soit celui où nous Te rencontrerons…